Monday, December 10, 2007

DÉBORDEMENTS À BÉJAÏA, ALGER, TIZI OUZOU ET ANNABA: Fièvre dans les campus

Des organisations estudiantines appellent à une grève générale ce mercredi, qui risque de toucher l’ensemble des universités algériennes.
Le malaise secouant l’université, depuis le début de la rentrée universitaire, perdure. Le ras-le-bol perceptible au niveau de quelques campus, risque de se généraliser pour atteindre l’ensemble du territoire national. Après avoir pris le campus comme lieu de protestation, les étudiants décident de sortir dans la rue. Aujourd’hui, les étudiants de l’université de Tizi Ouzou organiseront une marche en plein centre-ville.La destination sera le siège de la wilaya. Objectif: rencontrer le wali pour exposer leurs doléances, après que les responsables de l’université n’eurent pas daigné tendre une oreille attentive. Rappelons qu’à l’origine de ce marasme qui risque de prendre de l’ampleur, les piètres conditions socio-pédagogiques dont souffrent ces étudiants. Dans la ville des Genêts, les universitaires réclament à cor et à cri le départ de l’actuelle directrice de l’Office des oeuvres universitaires, dont la gestion qualifiée de «catastrophique» est montrée du doigt. A Béjaïa, des milliers d’étudiants ont battu le pavé hier, et se sont rendus au siège de la wilaya pour exprimer leur mécontentement. Ces mêmes revendications ont fait sortir les Béjaouis de leur campus. Elles sont liées à la pédagogie et aux conditions de vie dans les cités universitaires. Le mécontentement et le malaise ne sont pas circonscrits à Tizi Ouzou ou à Béjaia. A Annaba, les étudiants du nouveau centre universitaire El Bouni sont entrés en grève illimitée depuis mardi. Plusieurs lacunes, dont l’absence d’Internet et la désorganisation qui règne au sein de la bibliothèque, ont été signalées au recteur de la Fac. En sus, la gestion chaotique des oeuvres universitaires se traduit par des défaillances flagrantes et constatées à plusieurs niveaux. Pour sa part, la puissante Union générale des étudiants libres (Ugel), organisera, mercredi prochain, une grève générale qui touchera l’ensemble des universités algériennes.Cette organisation estudiantine menace aussi de monter au créneau si jamais la tutelle ne répond pas favorablement à ses revendications. Dans sa «plate-forme» de revendications, l’Ugel demande l’amélioration des conditions socio-pédagogiques des étudiants.La situation est au bord de l’explosion. Il faut souligner, par ailleurs, que les étudiants ne cessent de dénoncer une situation délicate, que ce soit dans le campus (manque d’infrastructures pédagogiques) ou dans les cités universitaires (exiguïté des lieux et incapacité de recevoir un nombre aussi important d’étudiants).A cela, s’ajoute «l’envahissement» des résidences universitaires par des extras qui imposent leur diktat devant, parfois, le regard impuissant des responsables. Cela n’est pas sans créer des incidents qui vont jusqu’à coûter la vie aux étudiants! Ainsi, la violence, après avoir été perceptible dans les stades, risque maintenant de gagner l’université.Si dans le passé, ce phénomène n’a été vécu qu’à l’occasion de certains troubles «sporadiques», aujourd’hui, il commence à prendre de l’ampleur. Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, on continue à appeler au calme tout en insistant sur la nécessité de recourir au dialogue, «la seule manière de faire aboutir toutes les revendications de la famille universitaire, loin de toute violence ou pression sur une partie ou une autre», ne cesse de réclamer la tutelle.Reste maintenant à savoir jusqu’à quand l’université algérienne continuera à tourner en rond? Il faut noter que dans certaines universités, à l’instar de celle de Béjaïa, des étudiants n’ont pas encore commencé les cours! Dire que l’Algérie veut, vaille que vaille, améliorer le secteur de l’enseignement supérieur!
Hakim KATEB-L'EXPRESSION 11/12/2007.

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