Le prix du sachet de lait, fixé à 30 dinars en période normale, a dépassé les 40 dinars pour atteindre, dans certaines localités de la wilaya, 45 dinars durant ces derniers jours de l'arrêt de travail observé par la majorité des transformateurs de lait de la région ouest. En dépit de ce large mouvement de contestation mené par les transformateurs, le sachet de lait, devenu certes rare dans les commerces de détail, n'a jamais déserté les étalages. On pouvait facilement se procurer dans certains quartiers de la ville son sachet de lait à 30 dinars, mais les quantités exposées restaient maigres et ne pouvaient répondre à toute la demande poussant certains commerçants à la spéculation. Cette «disponibilité» du sachet de lait dans les commerces est expliquée par le fait que certains transformateurs de la région n'ont pas observé l'arrêt de travail, mais au contraire avaient saisi l'occasion pour doubler leur production. Un acte de sabotage du mouvement de contestation? Non, dit le représentant des transformateurs de lait d'Oran, mais ce n'est que de l'opportunisme de certains professionnels qui recourent à ces pratiques pour faire le maximum de gains. Notre interlocuteur accuse ouvertement certains de ces «défaitistes» de faire des fausses déclarations dans le but de bénéficier des subventions de l'Etat. «On attend les subventions promises par le gouvernement depuis 3 mois et la majorité des transformateurs n'ont plus les moyens de continuer à supporter les charges de la production. Ces quelques propriétaires d'usine, qui n'avaient pas observé l'arrêt du travail, vivent seulement des subventions en recourant à des fausses déclarations. Ils produisent 5.000 litres/jour mais ils déclarent 50.000 litres aux services concernés pour bénéficier des 15 DA de subvention par litre», explique notre interlocuteur. Il ajoute que certaines de ces personnes qui possèdent seulement de petits ateliers de transformation de lait déclarent une production quotidienne de 150.000 litres, causant ainsi un grave préjudice à l'Etat mais aussi à la profession. «Le lait est blanc mais son commerce est noir», déplore le représentant des transformateurs de lait d'Oran qui regrette surtout l'inefficacité des services chargés du contrôle. Par ailleurs, «la tutelle s'est engagée à nous livrer la poudre de lait importée à partir du 1er janvier. Toutefois, on craint que cet échéancier ne soit pas respecté, puisqu'à ce jour le nouvel office n'a entamé aucune procédure pour l'importation de grandes quantités de poudre de lait», signale notre source qui s'est montrée sceptique tout en s'attendant à une nouvelle crise du lait, dans les prochains mois.
L'expression 26/12/2007.
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