Au moins 52 personnes ont été tuées et 43 autres blessées dans un double attentat à Alger. La première bombe a explosé à proximité de la Cour suprême. La deuxième explosion a retenti dans un quartier résidentiel. Le bilan est encore provisoire. Le mois de septembre avait déjà été marqué par des attentats sanglants, revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique, ex-GSPC.
L'Algérie une nouvelle fois rattrapée par la terreur. Mardi matin, deux explosions ont retenti dans le coeur d'Alger, épargné depuis le mois d'avril par les attentats. Selon un bilan encore provisoire, au moins 52 personnes ont été tuées et 43 autres blessées. Selon des sources hospitalières, des étrangers sont grièvement blessés. Le Quai d'Orsay précise qu'aucun Français ne figure parmi les victimes. Le ministère algérien de l'Intérieur a fait savoir qu'il s'agissait de deux attentats à la voiture piégée. Selon des témoins, la première bombe a explosé dans un camion situé à proximité d'un bus à bord duquel se trouvaient de nombreux étudiants, près de la Cour suprême située sur les hauteurs d'Alger. L'autre explosion - qui a fait au moins quinze victimes - s'est produite dans le quartier résidentiel d'Hydra, où se trouvent notamment les sièges des ministères de l'Energie et des Finances, le bureau du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), ainsi que plusieurs chancelleries et des résidences diplomatiques. Il y aurait dix victimes parmi les membres du HCR. Ce quartier, où vivent de nombreux étrangers, est en général très surveillé par la police. "Nous ne sommes pas à l'abri d'attentats de ce genre", a commenté le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, sur les lieux du drame, appelant les Algériens à "persévérer dans la vigilance, parce qu'il est facile de commettre un attentat à la bombe".La piste de l'ex-GSPC ?Cette nouvelle vague de violences a suscité des condamnations unanimes. Lors d'un entretien téléphonique avec le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, le chef de l'Etat français a "condamné fermement" le double attentat. "Des actes barbares", estime Nicolas Sarkozy. "Je condamne avec force les attentats meurtriers qui ont eu lieu ce matin à Alger. La population algérienne, qui aspire à la paix civile et à la sécurité, est une nouvelle fois frappée par une violence aveugle", estime le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, dans un communiqué. La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, s'est quant à elle dit "épouvantée par" ces attentats.Ces attaques n'ont pas encore été revendiquées. Mais la piste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), est privilégiée. Le groupuscule terroriste avait déjà revendiqué les attaques sanglantes du mois de septembre à Zemmouri, Dellys et Batna, dans lesquelles 60 personnes ont été tuées. Le 21 septembre dernier, une nouvelle explosion avait blessé neuf personnes, dont deux Français, près de Bouira, en Kabylie, au lendemain de l'appel lancé par le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zaouahri, à "débarrasser" le Maghreb des "fils des Français et des Espagnols".Abdelaziz Bouteflika avait à l'époque rappelé sa fermeté face aux terroristes, dénonçant des "criminels", qui "tentent de saboter le processus de paix et de réconciliation nationale". Le chef de l'Etat algérien avait par ailleurs rappelé que la politique de réconciliation nationale - qui consiste notamment à gracier les anciens maquisards qui acceptent de rendre leurs armes - était "un choix stratégique et irréversible du peuple algérien". "Nous n'y renoncerons pas, quel qu'en soit le prix à payer", avait-il insisté lors d'un discours à la télévision publique.
REDACTION@LEJDD.FR -LE JDD 11/12/2007.
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