Tuesday, December 11, 2007

Alger: deux attentats simultanés à la voiture piégée ont fait 62 morts

Deux attentats à la voiture piégée, dont un avec kamikaze à bord, ont fait au moins 62 morts mardi matin dans les hauteurs d'Alger, devant le siège du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dans les locaux duquel on compte des victimes, et près de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel.
Les deux attentats, qui n'avaient pas été revendiqués en fin de matinée, ont été perpétrés par "des voitures piégées, dont une avec un kamikaze à bord", a indiqué à la presse le ministre algérien de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, qui s'est déplacé immédiatement sur les lieux.
L'organisation de ces deux attentats simultanés rappelle ceux du 11 avril dernier, revendiqués par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, devenu la Branche du réseau Al-Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI): deux voitures piégées avaient explosé, l'une visant le Palais du gouvernement, en centre-ville, l'autre contre un commissariat de la banlieue est. On avait dénombré au moins 30 morts et plus de 200 blessés.
Mardi matin, les explosions ont causé d'importants dégâts matériels dans les immeubles environnants. D'épaisses colonnes de fumée noire se dégageaient des décombres et des carcasses de véhicules à proximité.
La réunion hebdomadaire du conseil du gouvernement a été annulée pour permettre aux responsables de suivre les événements.
La première explosion a été provoquée par une voiture piégée lancée de plein fouet contre un bus de transport d'étudiants bondé, qui se dirigeait vers la Faculté de droit, devant la Cour suprême, la plus haute juridiction d'Algérie, et sa voisine la Cour constitutionnelle, un bâtiment neuf de style mauresque tout récemment inauguré par le président Abdelaziz Bouteflika.
La majorité des 12 morts et des blessés enregistrés dans cette explosion selon un premier bilan sont des étudiants, selon des sources médicales. Un policier et deux gardes républicains en faction devant ces bâtiments officiels ont été également tués, selon des témoins.
La carcasse calcinée du bus, encore fumante, était toujours là une heure après l'attentat.
Le second attentat, perpétré par un kamikaze à bord d'un véhicule piégé, a été commis aux abords du siège du HCR dans le quartier voisin de Hydra, une zone diplomatique et résidentielle, pourtant très sécurisée.
Cette explosion a "fait des victimes dans les locaux du Haut commissariat de l'ONU aux Réfugiés" (HCR), a indiqué à l'AFP une porte-parole du HCR.
Hydra abrite plusieurs ministères, dont ceux de l'Energie et des Finances, ainsi que des chancelleries et résidences diplomatiques. De nombreux étrangers et des hauts dignitaires de l'Etat vivent aussi dans ce quartier huppé.
Ces deux premiers attentats surviennent après deux mois d'accalmie en octobre et novembre, période marquée par une décrue spectaculaire de la violence islamiste.
Auparavant, la BAQMI avait revendiqué aussi, le 6 septembre dernier, l'attentat-suicide particulièrement spectaculaire commis contre le cortège du président algérien Abdelaziz Bouteflika à Batna (est): 22 morts et plus de 100 blessés. Même revendication pour un autre attentat-suicide contre une caserne de gardes-côtes à Dellys (est), le 8 septembre: 32 morts.
"Nous ne sommes pas à l'abri d'attentats de ce genre", a réaffirmé mardi M. Zerhouni devant la presse sur les lieux des attentats, appelant les Algériens à "perséver dans la vigilance, parce qu'il est facile de commettre un attentat à la bombe".
En octobre, le chef d'Etat-major de l'armée, le général Salah Gaïd, avait appelé à "plus de fermeté contre les groupes terroristes", et à "combattre ce phénomène nouveau des kamikazes".
La police avait dressé davantage de barrages dans les grandes villes et étoffé son réseau d'informateurs dans les milieux islamistes.
Mardi, le président français Nicolas Sarkozy a "condamné fermement" les deux attentats d'Alger, qu'il a qualifiés d'"actes barbares et odieux", précisant qu'il l'avait exprimé le "soutien" de la France lors d'un entretien téléphonique avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a dénoncé des "actes odieux contre des civils".
AFP 11/12/2007

1 comment:

Anonymous said...

ALLAH YANSARKOM OYAHFADKOM