Friday, May 30, 2008

La classe politique espagnole découvre l'existance de mouvements d'opposition au sein du "polisario"

Une rencontre sur le Sahara, organisée à Madrid par des universités publiques, a permis à plusieurs hommes politiques espagnols de découvrir l'existence de plusieurs courants de dissidence dans les rangs des séparatistes du polisario et d'un grand nombre d'opposants à la junte dirigeante dans les camps sahraouis de Tindouf, en Algérie.
Les organisateurs des "2èmes journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara Occidental" (27-29 mai) ont invité pour la deuxième année consécutive une vingtaine de dirigeants du Polisario à seriner leurs monologues de propagande séparatiste, mais c'était sans compter avec la présence d'un public peu habituel en Espagne formé d'activistes opposants.
Les "polisariens" et leurs soutiens en Espagne ont été invités par les organisateurs de ces "journées scientifiques" à discourir sur l'évolution du conflit du Sahara et à ressasser une position qui n'a guère évolué malgré les appels répétés de la communauté internationale à chercher une solution politique, négociée, réaliste et acceptable par toutes les parties en conflit.
Lors de la deuxième journée de cette rencontre, le coordinateur en Espagne du mouvement dissident du Polisario, "Khatt Achahid", Mahjoub Salek, a été empêché par le modérateur de prendre la parole dans une tentative d'étouffer la voix dissonante d'un militant sahraoui connu pour son opposition farouche à la direction des séparatistes.
Après l'insistance du public, le dirigeant de Khatt Achahid s'est contenté "d'un seul message" à l'adresse de l'ambassadeur d'Algérie en Espagne qui participait à cette session: "Si l'Algérie veut que les Sahraouis restent à jamais dans les camps de Tindouf, qu'elle améliore au moins leurs conditions de vie".
Mahjoub Salek, qui n'a pas été invité par les organisateurs malgré la représentativité de son mouvement au sein des populations sahraouies dans les camps de Tindouf, a profité de sa participation à ce débat pour exhorter la classe politique espagnole à faire pression sur le Polisario "qui ne représente nullement, selon lui, les Sahraouis de Tindouf".
Les espagnols habitués à écouter "le discours unique" des séparatistes ont été surpris par la présence parmi le public de plusieurs jeunes cadres sahraouis vivant en Espagne qui se sont élevés contre "la dictature du polisario" et contre "la politique de deux poids deux mesures" de certains défenseurs des droits de l'Homme qui ne considèrent comme Sahraouis que ceux qui vivent dans les camps de Tindouf.Abderrahim Berdiji, un jeune cadre sahraoui, qui dirige l'association "Hiwar pour le développement, la solidarité et le dialogue", basée à Séville, dans le sud de l'Espagne, n'y est pas allé par quatre chemins: "Le Maroc est appelé à cesser toute négociation avec le polisario car il ne représente pas les Sahraouis de Tindouf".
"Il y a plusieurs courants et mouvements de Sahraouis qui refusent d'être représentés par cette junte qui dirige le Polisario et réclament eux aussi une voix au chapitre et une place à la table des négociations pour trouver une solution à ce conflit qui n'a que trop duré", a-t-il martelé.
Pour ce cadre universitaire, l'actuelle direction du Polisario "représente une minorité de notables sahraouis dont l'unique souci est d'engraisser leurs comptes en banque et faire prospérer leurs affaires en Europe et dans des pays arabes en instrumentalisant la misère de nos familles dans les camps de Tindouf".
"Ceux qui défendent l'autodétermination des Sahraouis doivent d'abord défendre l'autodétermination de ceux qui vivent dans les camps à Lahmada à Tindouf et dont le destin est entre les mains d'une direction qui leur a été imposée depuis plus de 35 ans", a ajouté Berdiji.
En marge de cette rencontre, M. Berdiji a eu des entretiens avec plusieurs députés espagnols pour leur "transmettre la voix de larges pans de la société sahraouies que le Polisario tente de museler".
Lors des débats de la deuxième journée, une question posée par une jeune étudiante sahraouie dans une université madrilène a mis les dirigeants du polisario dans l'embarras et laissé perplexes les hommes politiques espagnols présents.
"Le polisario a emprunté pendant plus de 33 ans le chemin de la confrontation sans arriver à son but et sans parvenir à s'attirer l'appui d'une seule puissance mondiale, pourquoi refuse-t-il toujours d'emprunter le chemin du dialogue? ", s'est-elle interrogée.
Son interrogation est restée bien évidemment sans réponse parce que les clefs de la réponse se trouvent ailleurs qu'à Tindouf.
MAP 30/05/2008

Thursday, May 29, 2008

Le polisario dispose d'un centre de détention secret pour femmes (magazine US)

Le ''Polisario'' dispose d'un centre de détention secret pour femmes, "un trou entre deux collines'' qui abrite près de 30 femmes, dont certaines avec leurs enfants, révèle "WeNews'', le magazine américain on-line, spécialisé dans les questions de la femme.
Dans un article mis en ligne mercredi et consacré à la visite, début mai aux Etats-Unis, d'une délégation de Sahraouis ayant fui les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, pour rejoindre le Maroc, le magazine indique que ''certaines femmes (détenues) sont victimes de viol et continuent de subir des abus sexuels commis par leurs geôliers''.
Citant un membre de cette délégation, M. Brahim El Salem, un ancien officier de police du "Polisario'', le journal électronique rapporte que cette prison, un trou caché entre deux collines, est difficile à repérer.
"Le toit en zinc assure une protection minimale contre la chaleur du désert'', raconte cet ancien officier de police qui a eu l'occasion de visiter ce centre secret.
"WeNews'' ajoute que l'objectif de la visite de cette délégation, qui a attiré l'attention sur les abus commis à l'intérieur de ce centre de détention, consiste à exhorter l'ONU à mener un recensement des populations des camps et à oeuvrer pour permettre à ceux, qui le désirent, de quitter les camps contrôlés par le Polisario et de retourner au Maroc.MAP 29/05/2008.

Maroc-Sahara-ONU:Le Maroc ne saurait en aucune manière tolérer toute rupture du statu quo dans la zone de Tifariti

Le Maroc a réaffirmé avec force, dans une lettre adressée mardi au Secrétaire général des Nations Unies, qu'il ne saurait, en aucune manière accepter ou tolérer toute rupture du statu quo dans la zone de Tifariti qui, depuis la proclamation du cessez-le-feu en septembre 1991, a été exempte de toute présence civile ou militaire.
"Dans la continuité de la position claire et permanente qui a toujours été la sienne, le Royaume du Maroc, tout en réitérant son ferme soutien à vos efforts et à ceux de votre Envoyé personnel pour parvenir à une solution politique négociée (au différend du Sahara), réaffirme avec force qu'il ne saurait en aucune manière accepter ou tolérer toute rupture du statu quo dans cette zone, qui, depuis la proclamation du cessez-le-feu en septembre 1991, a été exempte de toute présence civile ou militaire", a souligné l'Ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, M. El Mostafa Sahel, dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU, M. Ban ki-Moon.
Une fois de plus, le polisario, encouragé et soutenu par l'Algérie, déplore la lettre, a organisé du 19 au 22 mai courant des attroupements militaires et des manifestations politiques, dans la zone de Tifariti à l'Est du dispositif de défense, et ce, au vu et au su de la MINURSO.
La lettre fait remarquer que "par leur caractère répétitif, la propagande mensongère qui les entoure et les discours belliqueux qui les accompagnent, ces agissements compromettent sérieusement le processus de négociation en cours, engagé par le Conseil de sécurité et appuyé par la Communauté internationale, en vue de parvenir à une solution politique définitive au différend régional autour du Sahara, à la faveur de la dynamique insufflée par l'Initiative marocaine d'autonomie".
Le Maroc souligne que "ces actes constituent une défiance à l'autorité du Conseil de sécurité, qui avait appelé les parties, dans sa résolution 1813 en date du 30 avril 2008, à +créer une atmosphère propice au dialogue (...) et au succès des négociations+" et "sont de nature à exacerber les multiples menaces sécuritaires confirmées et qui pèsent sur l'arc sahélo-saharien".
"Ces agissements provocateurs procèdent d'une stratégie délibérément poursuivie, par le polisario et ceux qui le soutiennent, dans le but politique précis de saborder le processus politique en cours et saper la dynamique de règlement pacifique, laborieusement mise en place par la Communauté internationale", ajoute la lettre.
Le Maroc souligne que tels agissements ne sauraient être qualifiés autrement que d'atteinte directe à l'autorité du Conseil de sécurité et d'obstruction préméditée au processus de négociation qu'il a installé et conforté par ses résolutions 1754, 1783 et 1813 en soutenant les efforts du Secrétaire général des Nations Unies et ceux de son Envoyé personnel, en vue de parvenir à une solution politique négociée.
La lettre fait observer que "loin de faire preuve de +réalisme et d'esprit de compromis+ requis par la résolution 1813 du Conseil de sécurité pour la réussite de ces négociations, le polisario et ses alliés confirment, par leurs agissements, qu'ils privilégient l'impasse, au prix des souffrances et du calvaire des populations des camps de Tindouf, qui se perpétuent sur le territoire algérien".
En conclusion, le Maroc demande au Secrétaire général des Nations Unies de prendre les dispositions nécessaires en vue de la distribution de cette lettre aux membres du Conseil de sécurité et de sa publication en tant que document officiel du Conseil.MAP 29/05/2008

Les émeutes paralysent les commerces et les services à Oran : L'onde de choc

Au deuxième jour des violences, Oran ressemblait à une ville fantôme et l'activité économique et des services était pratiquement nulle à partir de 10 heures. Cependant, cette paralysie était plus perceptible dans le secteur du transport urbain et ce, depuis le début des émeutes. Ainsi, hormis quelques Karsan qui ont continué à assurer les navettes entre certaines stations situées aux abords de la ville et des localités avoisinantes, tous les transporteurs d'Oran, de peur de voir leurs véhicules saccagés, ont préféré le repos forcé. Du coup, ce sont des centaines de travailleurs et d'étudiants qui n'ont pu rejoindre leur lieu de travail ou d'études. Même des chauffeurs de taxis ont garé leurs véhicules dans des endroits sûrs. Et même s'ils ont accepté de faire quelques courses, cela n'a été possible qu'aux premières heures de la matinée, étant donné qu'à partir de 10 h, tous les quartiers de la ville sont devenus des endroits à haut risque. En fait, un sentiment d'insécurité quasi général régnait dans toute la ville. Les gares routières de Yaghmoracen, d'El-Hamri et des Castors étaient pratiquement désertes. Selon un transporteur, assurant une liaison avec la capitale, son entreprise a instruit, par précaution, de fixer les terminus dans des endroits « plus sûrs », notamment dans les périphéries de la ville. Ces transporteurs ont même annulé plusieurs départs d'Oran, d'où d'importants préjudices financiers, signale-t-on. Cette totale inactivité a donc laissé le champ libre aux clandestins qui ont saisi cette occasion pour imposer une nouvelle fois leur diktat avec des tarifs dépassant de deux, voire de trois fois, ceux habituellement pratiqués. D'autres institutions ont fonctionné à demi-régime, comme c'est le cas des bureaux de poste situés sur les grandes artères, et par conséquent très exposés aux risques, et qui n'ont ouvert leurs portes que durant les premières heures de la matinée avant de les refermer. Ainsi, plusieurs usagers n'ont pu effectuer des retraits d'argent. En outre, la distribution du courrier a été fortement perturbée. De plus, pratiquement tous les établissements banquiers du centre-ville étaient fermés. Dans le secteur commercial, même si aucun signe de pénurie n'a été observé jusque-là, les commerçants se sont montrés inquiets si ces violences venaient à perdurer, dans le sens où le programme d'approvisionnement serait grandement chamboulé comme c'est le cas de la farine panifiable livrée à raison d'une fois par semaine aux boulangers. Aux halles centrales, la panique qui a suivi les premiers actes de violence a fait fuir plusieurs livreurs de fruits et légumes venus des wilayas avoisinantes. Hier, l'activité était à son plus bas niveau et on était très loin de l'effervescence qui caractérise habituellement cette structure où se mêlaient livreurs et marchands. Quant au commerce de gros de produits alimentaires, les grossistes ont clos leurs magasins à partir de 11 h, comme c'est le cas de ceux de Maraval. Néanmoins, le seul produit qui a fait défaut dans plusieurs quartiers au second jour des violences, a été le lait en sachet. Renseignement pris, les unités de transformation, situées généralement à la périphérie de la ville, ont produit les quantités habituelles, mais ce sont les distributeurs-livreurs qui n'ont pu sillonner la ville de peur de se voir agressés. Par ailleurs, il est à signaler que les comités de quartiers et certaines associations ont décidé de mettre sur pied des comités de vigilance pour faire face aux casseurs.
Le centre-ville sous haute tension Après un mardi long et usant, Oran se réveille avec la nausée des émeutes enregistrées la veille. Même si un relatif calme est revenu dans plusieurs quartiers de la ville, l'intensité des confrontations a connu, hier, une montée en puissance au centre-ville où l'on a assisté à une véritable bataille de rues entre forces de l'ordre et jeunes du quartier de St-Pierre et de la rue de la Bastille. Une ultime bataille, semblait-on espérer, du côté des commerçants de la rue Larbi Ben M'hidi, une des principales artères de la ville qui, depuis le déclenchement des évènements dans la soirée de lundi, n'avaient pas d'autre choix que de baisser rideaux de peur d'être les proies des casseurs et autres pilleurs que rien ne semblaient dissuader. A la tombée de la nuit, plusieurs magasins, notamment des marques très connues telles que Lotto, Nike et Nokia, ont, en effet, dû payer le prix fort lors de ces regrettables incidents. Des incidents qui, faut-il le souligner, ont plongé l'ensemble de la population oranaise dans un climat d'angoisse et de peur. Dès 10h30, hier, un vent de panique souffla brutalement sur le centre-ville et les quartiers avoisinants. En un clin d'oeil, le son strident des rideaux qu'on baissait à la hâte résonna comme un signal annonçant un danger imminent. La circulation automobile s'accélère, les cafés se vident et le décor d'une nouvelle journée d'émeutes est désormais planté. La rue Larbi Ben M'hidi est subitement investie par des centaines de jeunes. Les hostilités mettront cependant du temps pour être déclarées. Ce n'est qu'en début d'après-midi que l'on assiste véritablement à la confrontation avec une énergique réaction de la part des brigades anti-émeutes appuyées par des policiers en civil. Vers 15h, les policiers décident de passer à l'offensive contre les agissements et les provocations des centaines de jeunes dont plusieurs semblaient préparés au pire, à voir les cagoules qu'ils portaient et les mouchoirs aspergés de vinaigre dont ils étaient munis pour neutraliser l'effet du gaz lacrymogène. L'incursion des policiers, au coeur même du quartier de St-pierre, pour affronter avec leurs armes et selon leurs règles les assaillants, s'imposait. Acculés, les émeutiers ont battu en retraite. Plusieurs arrestations sont effectuées. Il s'agit principalement de jeunes adolescents. Un calme relatif regagne le périmètre. Un calme trompeur, puisqu'il a suffi que les véhicules de police se déplacent de quelques dizaines de mètres pour se positionner à hauteur de la Place des Victoires, pour que des dizaines de jeunes réinvestissent, petit à petit, leurs positions initiales à proximité de la salle de cinéma Murdjajou. Le « jeu » continua ainsi jusqu'à ce qu'une nouvelle alerte soit donnée, cette fois-ci au quartier mitoyen de Plateau, au niveau du boulevard Zirout Youcef. A noter qu'avant-hier soir, aux environs de 22h, des centaines de jeunes avaient manifesté pacifiquement leur joie, suite à des bruits ayant fait état d'une prétendue « décision de la part des instances du football algérien à prévoir, pour l'année prochaine, un championnat national avec 22 équipes ». La nouvelle, synonyme d'un miraculeux maintien du club phare d'Oran, s'est avérée par la suite n'être qu'une plaisanterie de très mauvais goût qui n'a pas manqué de susciter encore plus de déception.
par H. Barti & C. Salah LE QUOTIDEIN D'ORAN

Wednesday, May 28, 2008

Amnesty International préoccupée par l'impunité et les restrictions à la liberté de mouvement dans les camps du polisario à Tindouf

L'organisation internationale pour la défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres) a exprimé ses préoccupations au sujet de l'impunité et des restrictions à la liberté de mouvement dans les camps de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie).
"Pour Amnesty International, l'impunité dont jouissent les auteurs de violations des droits de l'homme dans les camps du Polisario reste une source de préoccupation majeure", a confié à la MAP M. Philip Luther, Directeur adjoint au sein d'AI chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord.
S'exprimant en marge de la présentation du rapport-2008 d'Amnesty sur la situation des droits de l'homme dans le monde, M. Luther a également cité parmi les violations commises dans les camps, les disparitions forcées, la torture et les détentions dans des lieux secrets.
"Aucune enquête n'a été menée sur ces cas ni par la direction du Polisario ni par l'Algérie qui abrite les camps du Polisario sur son territoire", a poursuivi M. Luther, déplorant le fait que les responsables de ces violations soient encore en liberté et n'aient fait l'objet d'aucune poursuite.
M. Luther a, par ailleurs, rappelé que des délégations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et de l'organisation Human Rights Watch, qui se sont déjà rendues dans les camps du Polisario, ont fait état de préoccupations en particulier au sujet du degré de la liberté d'expression à Tindouf.
Dans son rapport 2008, Amnesty International a souligné qu'aucune mesure n'a été prise pour mettre fin à l'impunité dont bénéficiaient ceux qui étaient accusés d'avoir commis des atteintes au droits humains dans les camps durant les années 1970 et 1980.
LONDRES MAP 27/05/2008

Sahara marocain : Un document de la CIA révèle que l’Algérie avait proposé l’autonomie en 1988

Les services de renseignements américains (CIA) viennent de déclassifier un document «top secret», selon lequel l’ex-président algérien Chadli Benjedid avait proposé au Roi Hassan II l’octroi d’une autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine.Une nouvelle preuve, une de plus, du cafouillage de la diplomatie algérienne dans l’affaire du Sahara marocain. Et ce sont les services de renseignements américains qui viennent de le montrer preuves à l’appui. Pas plus tard que lundi dernier, la CIA a diffusé un document confidentiel déclassifié dans lequel elle montre comment l’ex-président algérien Chadli Benjedid, « frustré par l’incapacité du Polisario à enregistrer une victoire militaire », avait lui-même proposé au Roi Hassan II l’octroi d’une autonomie au Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cette proposition de compromis, intervenue 12 ans après qu’Alger ait reconnu le soi-disant « gouvernement du Polisario », était au fond un aveu d’échec pour l’Algérie, qui pariait désespérément sur une victoire militaire des mercenaires pour imposer l’option de « l’indépendance du Sahara ». La diffusion, aujourd’hui, du document secret de la CIA ne doit évidemment rien au hasard, Washington ayant soutenu ouvertement les récentes conclusions de l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Peter van Walsum, qui a jugé « l’option de l’indépendance » « irréaliste » et « irréalisable ». Ce document, au-delà de l’embarras qu’il devrait normalement susciter du côté d’Alger, montre par ricochet le bien-fondé de l’offre d’autonomie, qui reste la seule alternative sérieuse et crédible pour tourner la page d’un faux conflit plus que trentenaire. La proposition de l’ex-président Chadli Benjedid avait participé, de manière substantielle, au rétablissement des relations entre Rabat et Alger. Le même président algérien, toujours selon le document de la CIA, avait fait cette offre au Roi Hassan II parce qu’il avait réalisé, avec une lucidité remarquée, que l’option militaire avait généré autant de drames inutiles, et que seule une solution de compromis était capable de rétablir le cours de l’histoire entre les deux pays voisins. Chadli Benjedid, qui fut un ex-colonel de l’armée algérienne, avait fait sa proposition à la veille du Sommet arabe qui était prévu à Alger le 7 juin 1988, fait constater le même document. L’assouplissement de l’attitude sur le dossier du Sahara, dicté par la conviction d’une impossible « victoire militaire », avait toutefois appelé une contrepartie. Et c’était la participation du Roi Hassan II au Sommet de la Ligue arabe en Algérie. C’est à cette condition notamment que le président Benjedid pouvait « croire » à un dégel entre Alger et Rabat. Le Roi Hassan II avait facilité pour sa part l’installation de cette embellie, après avoir exprimé la disponibilité du Royaume à « accepter une médiation onusienne » en vue d’un règlement politique définitif de la question du Sahara. Curieusement, de tous les éléments rapportés par la CIA, il ressort que, aujourd’hui, on se trouve devant les mêmes termes de l’accord entre le président Benjedid et le Roi Hassan II. Avec cela de différent que la solution d’autonomie est exaltée par l’ONU, envers et contre la position stérile et contre-productive de l’actuel président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Le Polisario et l’Algérie veulent perpétuer les négociations aussi longtemps que possible. Le Polisario et l'Algérie n'ont pas d'autre objectif que de perpétuer le processus de négociations sur le Sahara aussi longtemps que possible, a estimé M. Peter Van Walsum, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Dans un entretien au quotidien néerlandais «NRC Handelsblad» (édition du 24 mai), le diplomate néerlandais revendique son droit d'exprimer son opinion au Conseil de sécurité, en considérant l'option d'indépendance comme un objectif irréaliste. «J'ai estimé que si je n'exprime pas mon opinion maintenant, je me sentirais incroyablement abusé dans un an», a-t-il estimé. «Je risquais de me discréditer. J'ai eu le sentiment que j'étais chargé de cette affaire pour la faire perdurer à l'infini», a-t-il expliqué, en estimant que, faute de perspective, il était, malgré tout, encouragé dans sa mission, surtout de la part de l'Algérie qui soutient le Polisario. Sa conviction était tout autre et les choses, à ses yeux, n'allaient pas bien. M. Peter Van Walsum a, d'autre part, souligné qu'il est immoral que des populations demeurent installées dans des campements depuis 33 ans. «Est-il moralement acceptable qu'on laisse encore une génération d'enfants du Polisario grandir dans des campements?», s'est-il interrogé, rappelant sa décision de suggérer au Polisario d'«entrer dans des négociations ardues en vue d'aboutir à une forme d'autonomie garantie sous le drapeau marocain».
Le 28-5-2008Par : M’Hamed Hamrouch - Aujourd'hui le Maroc

Taher Benjelloun : le problème du Sahara lié au refus d'Alger de voir le Maroc disposer d'une double ouverture sur la mer

Le problème du Sahara qui "empoisonne les relations inter-maghrébines depuis 33 ans, aurait pu plusieurs fois être résolu, s'il n'y avait l'Etat algérien qui ne supporte pas l'idée que son voisin marocain ait une double ouverture sur la mer", a affirmé l'écrivain marocain Tahar Benjelloun.

Dans un article publié par l'hebdomadaire italien "l'Espresso" dans son dernier numéro, sous le titre "Sahara : ça se passe entre le Maroc et l'Algérie", Tahar Benjelloun estime que cette dernière "vise, à travers la création d'un Etat sahraoui, sous son égide, à accéder à l'Atlantique entre autres bénéfices qu'elle pourrait en tirer". Cette question a connu une longue période de blocage malgré que Feu SM Hassan II ait proposé aux Nations Unies l'organisation d'un référendum au Sahara, a rappelé le Goncourt 1987, précisant que cette consultation n'eut jamais lieu. SM le Roi Mohammed VI a, par la suite, "proposé un plan d'autonomie que nombre de pays appuyèrent, a ajouté Tahar Benjelloun, déplorant qu'"encore une fois l'Algérie mit son veto et poursuivit son opposition systématique à tout ce qui venait du Maroc". L'écrivain marocain a, par ailleurs, rappelé que SM le Roi Mohammed VI a "décidé de supprimer l'obligation des visas pour les citoyens algériens désireux de venir au Maroc", qui a en outre appelé à la rouverture des frontières, regrettant que de nouveau l'Algérie ait opposé un refus. "Quelle que soit l'attitude du Maroc, l'Algérie est contre. C'est ainsi que l'Union du Maghreb Arabe est bloquée depuis plus de vingt ans, alors que les pays européens s'organisent et font front commun pour défendre leurs intérêts", a déploré Taher Benjelloun, pour qui un Maghreb uni "serait une entité forte et ferait de la Méditerranée du sud une région riche et prospère". Le problème du Sahara ne peut être compris en dehors d'un certain nombre de paramètres régionaux, a-t-il dit, soulignant que des "milliers de Sahraouis sont maintenus sous des tentes à Tindouf", en Algérie qui rejette la faute sur les Marocains, au moment, a-t-il relevé, où l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, Peter Van Walsum, a déclaré que "l'indépendance du Sahara occidental n'est pas un objectif réalisable".
MAP