Après avoir perpétré, dans la capitale, le 11 décembre, un double attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie à plus de soixante-dix personnes, le GSPC (Al Qaïda Maghreb) a pris pour cible, au milieu de la semaine, la Mauritanie.
Trois terroristes de nationalité mauritanienne, identifiés par les autorités locales comme des salafistes proches d’Al Qaïda, ont tué lundi quatre touristes français à Aleg (région Brakna, 250 km à l’est de Nouakchott). Une fois leur sinistre forfait accompli, les criminels ont pris la fuite en direction de la frontière mauritano-sénégalaise, laissant derrière eux un pays plongé dans la terreur. Les autorités de la région de Brakna avaient indiqué au lendemain de l’attaque que les assaillants avaient certainement franchi la frontière sénégalaise. Aussitôt l’annonce faite, Dakar a mis en place d’importants moyens humains et matériels pour retrouver ces individus au cas où ils se trouveraient effectivement en territoire sénégalais. Au Mali, un dispositif de sécurité a été également déployé le long de la frontière entre le Mali et la Mauritanie, longue de plus de 2000 km. C’est la deuxième fois en moins de trois ans que le groupe salafiste opère en Mauritanie. Le GSPC avait, rappelle-t-on, attaqué en juin 2005 la base militaire mauritanienne de Lemgheity, située à 400 km de la ville minière de Zouérate, près de la frontière algérienne et malienne. L’incursion durant laquelle six véhicules ont été emportés et deux camions incendiés avait fait, selon un bilan officiel, quinze soldats et cinq assaillants tués, vingt militaires blessés et deux autres portés disparus parmi la cinquantaine qui occupait la caserne. Les assaillants – dont le nombre variait entre 100 et 140 hommes – circulaient à bord d’une douzaine de véhicules. En revanche, c’est la première fois qu’Al Qaïda s’en prend à des étrangers en Mauritanie, pays pauvre où le secteur touristique commence à devenir une précieuse source de revenus. En ce sens, l’impact de cette attaque risque d’être préjudiciable pour les affaires. La preuve : à Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé être en train de « réévaluer » l’approche française « du risque que présente un déplacement en Mauritanie ». En outre, par cet assassinat d’étrangers, le GSPC met clairement à exécution sa menace proférée après les attentats d’Alger du 11 décembre et qui consiste à s’attaquer aux Occidentaux. Le choix de la Mauritanie comme « théâtre des opérations », s’explique par le fait que le contrôle de la région par les Etats est loin d’être total. Hier, les recherches se poursuivaient encore pour tenter d’interpeller les trois Mauritaniens en fuite. Les forces de sécurité mauritaniennes, sénégalaises et maliennes étaient mobilisées pour tenter de les retrouver. De son côté, le parquet général de Nouakchott a annoncé, mardi, selon l’AFP qui a rapporté l’information, que deux des trois assaillants étaient proches d’un groupe terroriste islamiste, écartant de fait la piste crapuleuse initialement privilégiée par les autorités. Ces deux jeunes hommes avaient été arrêtés en 2006 pour appartenance présumée au GSPC. L’un des deux avait ensuite été libéré sans inculpation et le second avait été acquitté de l’accusation d’appartenance à un groupe terroriste. Le parquet a fait appel et l’affaire demeure devant les tribunaux. Une des cinq personnes arrêtées par ailleurs en Mauritanie depuis l’attaque avait aussi déjà été condamnée en 2006 pour appartenance à un groupe terroriste. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agit de Mohamed Elmoustapha Ould Abdel Kader, surnommé Abou Elghassem, qui aurait hébergé les assaillants et leur aurait procuré le véhicule avec lequel ils ont commis l’attaque. A signaler que l’assassinat des quatre Français est survenu moins de dix jours avant le départ du rallye-raid Dakar-2008, qui prévoit neuf étapes en Mauritanie. En 2007, des menaces du GSPC avaient, souligne-t-on, conduit les organisateurs du rallye à annuler deux étapes entre Néma et Tombouctou (Mali).
Zine Cherfaoui -el watan 28/12/2007
Trois terroristes de nationalité mauritanienne, identifiés par les autorités locales comme des salafistes proches d’Al Qaïda, ont tué lundi quatre touristes français à Aleg (région Brakna, 250 km à l’est de Nouakchott). Une fois leur sinistre forfait accompli, les criminels ont pris la fuite en direction de la frontière mauritano-sénégalaise, laissant derrière eux un pays plongé dans la terreur. Les autorités de la région de Brakna avaient indiqué au lendemain de l’attaque que les assaillants avaient certainement franchi la frontière sénégalaise. Aussitôt l’annonce faite, Dakar a mis en place d’importants moyens humains et matériels pour retrouver ces individus au cas où ils se trouveraient effectivement en territoire sénégalais. Au Mali, un dispositif de sécurité a été également déployé le long de la frontière entre le Mali et la Mauritanie, longue de plus de 2000 km. C’est la deuxième fois en moins de trois ans que le groupe salafiste opère en Mauritanie. Le GSPC avait, rappelle-t-on, attaqué en juin 2005 la base militaire mauritanienne de Lemgheity, située à 400 km de la ville minière de Zouérate, près de la frontière algérienne et malienne. L’incursion durant laquelle six véhicules ont été emportés et deux camions incendiés avait fait, selon un bilan officiel, quinze soldats et cinq assaillants tués, vingt militaires blessés et deux autres portés disparus parmi la cinquantaine qui occupait la caserne. Les assaillants – dont le nombre variait entre 100 et 140 hommes – circulaient à bord d’une douzaine de véhicules. En revanche, c’est la première fois qu’Al Qaïda s’en prend à des étrangers en Mauritanie, pays pauvre où le secteur touristique commence à devenir une précieuse source de revenus. En ce sens, l’impact de cette attaque risque d’être préjudiciable pour les affaires. La preuve : à Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé être en train de « réévaluer » l’approche française « du risque que présente un déplacement en Mauritanie ». En outre, par cet assassinat d’étrangers, le GSPC met clairement à exécution sa menace proférée après les attentats d’Alger du 11 décembre et qui consiste à s’attaquer aux Occidentaux. Le choix de la Mauritanie comme « théâtre des opérations », s’explique par le fait que le contrôle de la région par les Etats est loin d’être total. Hier, les recherches se poursuivaient encore pour tenter d’interpeller les trois Mauritaniens en fuite. Les forces de sécurité mauritaniennes, sénégalaises et maliennes étaient mobilisées pour tenter de les retrouver. De son côté, le parquet général de Nouakchott a annoncé, mardi, selon l’AFP qui a rapporté l’information, que deux des trois assaillants étaient proches d’un groupe terroriste islamiste, écartant de fait la piste crapuleuse initialement privilégiée par les autorités. Ces deux jeunes hommes avaient été arrêtés en 2006 pour appartenance présumée au GSPC. L’un des deux avait ensuite été libéré sans inculpation et le second avait été acquitté de l’accusation d’appartenance à un groupe terroriste. Le parquet a fait appel et l’affaire demeure devant les tribunaux. Une des cinq personnes arrêtées par ailleurs en Mauritanie depuis l’attaque avait aussi déjà été condamnée en 2006 pour appartenance à un groupe terroriste. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agit de Mohamed Elmoustapha Ould Abdel Kader, surnommé Abou Elghassem, qui aurait hébergé les assaillants et leur aurait procuré le véhicule avec lequel ils ont commis l’attaque. A signaler que l’assassinat des quatre Français est survenu moins de dix jours avant le départ du rallye-raid Dakar-2008, qui prévoit neuf étapes en Mauritanie. En 2007, des menaces du GSPC avaient, souligne-t-on, conduit les organisateurs du rallye à annuler deux étapes entre Néma et Tombouctou (Mali).
Zine Cherfaoui -el watan 28/12/2007