Monday, November 27, 2006

les recettes d’exportations se situeront entre 52 et 54 milliards de dollars en 2006 et pourtant le pays est pauvre.

“D’ici à la fin de l’année en cours, les recettes pétrolières dépasseront les 50 milliards de dollars. Peut-être 52 ou 54 milliards de dollars, tout dépendra des cours du pétrole d’ici au mois de décembre prochain. Mais tout porte à croire que nous atteindrons ces niveaux-là.” C’est ce qu’a annoncé, hier, Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach.Selon lui, l’investissement dans le secteur des hydrocarbures se situe, conformément au plan 2006-2010 établi par Sonatrach, autour des 30 milliards de dollars. “Nous sommes en train de préparer le nouveau plan quinquennal 2007-2011 qui devra atteindre le même niveau ou le dépassera selon l’évolution des coûts et suivant la conjoncture du marché mondial”, soulignera-t-il. Les activités investies ont trait essentiellement au développement de la recherche pour l’augmentation et l’élargissement des réserves des hydrocarbures tant gazières que pétrolières.Le transport constitue également l’autre domaine dans lequel ces investissements sont consentis afin de mettre au même niveau les capacités d’évacuation des produits pétroliers. “À cela, il y a lieu d’ajouter un événement nouveau qui date de l’année dernière, à savoir le lancement du programme de la pétrochimie, notamment la dizaine de complexes de taille mondiale qui demandent un investissement très important et des partenaires de renommée internationale qui visent les marchés européen, américain et asiatique. Ces partenaires vont s’impliquer dans la production et la commercialisation de ces produits”, précisera le P-DG.
Impact des amendements : le marché reste attractif, plusieurs compagnies veulent rester en AlgérieIntervenant sur les ondes de la Chaîne III, M. Meziane a estimé que les amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures n’affectent en rien ces investissements étrangers. “Au contraire, le système fiscal reste toujours attractif et compétitif par rapport aux autres pays producteurs. Plusieurs sociétés étrangères partenaires ont, au contraire, confirmé leur intention de rester en Algérie et de continuer à investir”, expliquera-t-il. Concernant les gisements dont dispose notre pays, il affirmera que l’Algérie reste, à un domaine de 1,5 million de kilomètres carrés. Cette surface demeure, selon lui, insuffisamment explorée. “Nous ne sommes pas encore arrivés à une moyenne de 10 puits par 10 000 kilomètres carrés. Nous en sommes à une moyenne de 8,5 de puits. Or, aux États-Unis, ils sont à une moyenne de 500 alors que la moyenne mondiale est de 100”, arguera-t-il. Le patron de Sonatrach est convaincu que beaucoup de gisements restent à découvrir. Les études effectuées par les spécialistes dans ce sens confirment, selon lui, ce constat. L’exemple de l’année 2006 est édifiant.
40 milliards de barils de pétrole et de gaz à découvrir“Durant l’année 2006, nous avons réalisé 18 découvertes dont une bonne partie est l’œuvre de Sonatrach seule. L’évaluation de ces découvertes a montré qu’il existe encore un potentiel considérable soit en pétrole, soit en gaz. Ce qui permettra à l’Algérie de demeurer producteur encore pendant plusieurs décennies à venir”, enchaînera-t-il. Toutefois, les techniciens et géologues laissent entrevoir, estime M. Meziane, un total de 40 milliards de barils de ressources à découvrir. Par ailleurs, Sonatrach poursuit sa stratégie de développement de ses activités à l’international. “Nous sommes déjà présents et nous continuons à nous intéresser aux opportunités qui nous sont offertes à ce propos, notamment dans les pays africains et subsahariens… ainsi que d’autres zones. Nous avons consacré un budget dans ce sens pour les cinq prochaines années”, indiquera-t-il. L’objectif assigné à ces opérations est d’essayer de produire d’ici à 2015, 120 000 barils/an d’équivalent en pétrole à partir des gros actifs à l’étranger. “Nous faisons de l’exploration déjà en Libye, au Niger. Nous venons de signer un contrat au Mali où nous avons acquis 27%. Nous envisageons aussi une opération en Mauritanie, en Égypte en plus du Pérou”, soulignera M. Meziane. Il ajoutera avec une touche d’optimisme : “Nous y allons progressivement en amont pour la production ou l’acquisition de réserves en hydrocarbures et, en aval, dans la pétrochimie, par exemple, comme c’est le cas en Espagne, les chaînes de GNL en Grande-Bretagne, projets de terminaux pour les États-Unis, à l’étude…” L’enveloppe globale dégagée pour ce type d’activités est évaluée à plus de 1 milliard de dollars. Comment ce montant sera-t-il dépensé ? “Les projets sont étudiés au cas par cas et selon les intérêts qu’ils apporteront à Sonatrach”, répond Mohamed Meziane. Il considère que les cours de pétrole ne connaîtront pas une chute brutale ou drastique compte tenu de certains évènements à l’international. Les répercussions de la baisse actuelle des prix sur la compagnie pétrolière nationale ne sont pas, selon le P-DG, perceptibles. “Nous disposons d’une situation financière qui nous permet, à moyen terme, d’arrêter des prévisions réalistes et réalisables”, conclut-il.
(liberté)

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