Berlin propose à Alger de lui fournir des bateaux et des avions de guerre et de lui monter localement des usines de fabrication de matériels de défense militaires et des véhicules pour l'armée et la police. Pour sa visite en Algérie, Angela Merkel sera accompagnée précisément de 90 personnes entre personnels politiques, parlementaires, journalistes mais surtout des hommes d'affaires représentant d'importants pôles industriels. Jugée de haut niveau, la délégation allemande comptera, en effet, 13 représentants de grandes entreprises industrielles spécialisées notamment dans l'énergie et la construction des infrastructures de base. Elle aura à sa tête le président de la fédération des industries allemandes (BDI) Jürgen R.Thumann dont l'entreprise de métaux pour, entre autres, la fabrication de piles, emploie 3.000 personnes. Ces précisions nous ont été fournies, mardi à Berlin, par Eckart Von Unger, le directeur régional de la fédération des industries allemandes pour le Moyen-Orient et l'Afrique. Accompagné de Cornelia Berg, la manager de projets pour ces mêmes régions, Eckart Von Unger a mis en exergue le rôle de la fédération dans la préparation de la visite de Merkel à Alger les 16 et 17 juillet prochains. L'Algérie, a-t-il dit, « est un partenaire économique important dans la région du Maghreb, nous voulons avoir des liens forts avec elle, c'est pour cela que nous avons fait en sorte d'avoir, dans notre délégation, des représentants de quelques grandes entreprises, nous voulons la qualité, pour nous la quantité importe peu ». Cette qualité, notre interlocuteur la perçoit à travers les domaines de coopération ciblés par Berlin. « Il est vrai que l'énergie, c'est très important pour l'Allemagne, mais il y a aussi le matériel de défense militaire comme les bateaux et les avions de guerre que nous proposons à l'Algérie ». Il est donc question pour les deux pays de discuter des possibilités de coopération dans le domaine militaire. L'Allemagne veut fournir à l'Algérie des bateaux et des avions de guerre et veut aussi lui construire des véhicules pour l'armée et la police. « Nous sommes intéressés par la construction automobile pour les besoins de la police et de l'armée », affirme Eckart Von Unger. « Si nous arrivons à nous entendre avec les responsables algériens, nous sommes prêts à monter en Algérie des usines de construction de ce genre de véhicules », fait-il savoir. La signature d'accords à cet effet dépendra, selon lui, des résultats des discussions qui réuniront Bouteflika et Merkel. « Le premier jour de la visite, il y aura des discussions entre les deux responsables, s'il y a entente entre eux, nous pourrions signer des accords le lendemain, c'est-à-dire le 17 juillet », indique-t-il. Il est attendu, par ailleurs, la conclusion d'un accord dans le domaine de la formation professionnelle. « Les Allemands activent déjà depuis janvier dans un centre professionnel à Alger mais ils veulent signer un accord avec le ministère du secteur qui permet la reconnaissance des diplômes qu'elle accorde aux stagiaires », dit Von Unger. Le responsable allemand fait, en outre, savoir que les hommes d'affaires de l'Etat fédéral s'intéressent aussi à la construction d'infrastructures de base, des chemins de fer et à l'urbanisme en général. « Ils veulent participer au transfert en Algérie de la technologie et du savoir-faire », dit-il encore. La fédération des industries allemandes (BDI) compte, dans ses rangs, 38 associations d'horizons divers et 100.000 entreprises qui emploient près de 8 millions de personnes. C'est, affirme son directeur régional, « le plus important organisme représentant l'industrie en Allemagne ». Il note que le président de la BDI, Jürgen R.Thumann est conseiller du gouvernement allemand pour ce qui est notamment de la présence allemande en Afrique du nord « dont les potentialités et la situation géographique sont stratégiques pour nous ». Plus de 100 entreprises affiliées à la BDI activent déjà en Algérie. « La presse allemande publie régulièrement des articles négatifs sur l'Algérie, ce qui pousse les petites entreprises à refuser d'y aller mais, ce qui est important, c'est que les grandes entreprises veulent s'y implanter parce qu'elles croient que la stabilité est possible et qu'elle se consolide de plus en plus », affirme le directeur régional de la BDI. Le Quotidien d'Oran 10/07/2008
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