Copenhague a appelé, lundi, les sociétés danoises à ne pas s’impliquer dans le commerce de produits provenant du Sahara marocain, suscitant une vive grogne chez les Sahraouis marocains unionistes. Copenhague appelle les sociétés danoises à cesser toute activité commerciale dans les provinces sahariennes. Dans un communiqué, diffusé lundi 21 juillet, le ministère danois des Affaires étrangères a lancé une mise en garde contre les sociétés du même pays qui auraient des relations commerciales avec le Maroc basées sur des ressources naturelles provenant des provinces du Sud. Contactée hier par ALM, l’ambassadrice de Copenhague à Rabat, Mme Anne-Marie Esper Larsen, a affirmé qu’«il ne fallait pas interpréter l’appel (de son pays) comme un parti pris contre le Maroc», précisant que Copenhague «encourage les parties adverses à trouver une solution politique négociée» au conflit du Sahara. Mais, paraît-il, l’appel danois au boycott cache d’autres enjeux encore plus complexes. Réagissant à cette décision, le vice-président de l’Association le Sahara marocain, Mohamed Ahmed Bahi, a dit que cette action avait été prise sous la pression du lobby algérien. «Le Danemark a des contrats pétroliers avec la société algérienne Sonatrach», a-t-il expliqué, en ajoutant que «d’autres pays comme l’Australie avaient même conclu des contrats avec la soi-disant RASD pour la prospection pétrolière dans le Sahara». M. Bahi, un ex-détenu du Polisario, a appelé le gouvernement marocain a réagir de la manière la plus ferme à pareilles manoeuvres, en l’exhortant à imposer la question sur la table des négociations. Le même son de cloche est relevé chez Mbarek Tamim, membre de la Commission des affaires étrangères et de la coopération au Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas). «Le gouvernement marocain ne doit pas traiter cette affaire avec légèreté, d’autant plus que l’Algérie utilise tous les moyens, y compris l’arme du pétrole, pour amener les pays européens, notamment scandinaves, à bouder les produits commerciaux en provenance des provinces sahariennes», estime M. Tamim. Rappelant l’action de lobbying menée par Alger dans l’affaire de la signature de l’Accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, M. Tamim appelle le Maroc à faire preuve de vigilance et s’opposer, vigoureusement, à ces manœuvres en soutenant notamment l’action de la diplomatie associative et parlementaire. Interrogé sur l’appel danois au boycott, Mohamed Talib, membre du Corcas, a appelé pour sa part à une réaction énergique de la part du gouvernement marocain. «Le Maroc doit, de son côté, cesser de traiter avec le Danemark, non seulement à l’intérieur des provinces sahariennes, mais à travers l’ensemble du Royaume», recommande M. Talib. «Il faut que le Danemark cesse toute activité commerciale dans l’ensemble du Maroc, à plus forte raison dans le Sahara qui est une partie intégrante et indivisible du territoire marocain», a-t-il précisé, mettant en garde contre le lobbying algérien en Europe, et notamment dans les pays scandinaves. Un lobbying qui s’est voulu plus agressif ces derniers temps. Pas plus tard que juin dernier, des activistes de la section suédoise de l’ONG écologique internationale Greenpeace ont empêché un bateau de pêche suédois de quitter les eaux territoriales suédoises en direction des provinces sahariennes marocaines. Une action qui fait planer plus d’un point d’interrogation sur la portée politique de cette action, provenant d’une organisation à vocation plutôt écologique. Une incohérence flagrante, qui doit amener à s’interroger de ce côté-ci sur les motivations réelles des manœuvres et des complots que trame l’Algérie de l’autre côté de la rive méditerranéenne, plus précisément dans les pays scandinaves qui n’hésitent pas à violer leur sacro-saint principe de «(neutralité)» à chaque fois qu’il est question de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc. Le 23-7-2008 Par : M’Hamed Hamrouch
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