Tuesday, July 08, 2008

ALGERIE: ATTAQUE REPOUSSÉE CONTRE LE COMMISSARIAT DES OUACIFS

Un dispositif sécuritaire draconien a été mis en place, notamment à l’entrée et à la sortie de la ville, mais aussi devant les édifices importants.
L’attaque terroriste ayant visé le siège de la Sûreté de la daïra des Ouacifs, dimanche soir, n’a fait aucune victime parmi les services de sécurité. La vigilance de ces derniers a permis d’éviter le pire. Il était environ 19 heures lorsque les terroristes ont tenté d’investir le commissariat, selon un témoin oculaire, encore sous le choc, hier matin. «Moi, j’en ai vu deux. Ils ataient armés. Ils étaient très jeunes. Ils devaient avoir au maximum, vingt cinq ans. Ils sont venus à pied», indique le propriétaire d’un magasin à moins de vingt mètres du lieu ciblé par l’attentat, en montrant à l’aide de son index la bâtisse de la Maison des jeunes. Il venait de quitter le siège de la Sûreté de daïra. «On m’a convoqué pour apporter un témoignage de ce que j’ai vu», explique-t-il. Quelques minutes avant, son magasin était fermé à l’instar de quelques autres dont les propriétaires ont aussi été conviés par la police pour plus d’informations.Un autre commerçant se remémore: «L’attaque s’est déroulée tellement vite qu’il m’est très difficile de me souvenir des petits détails. Je m’apprêtais à fermer. J’ai fait rentrer les marchandises installées sur le trottoir; le rideau de mon magasin était même à moitié fermé quand, subitement, j’ai entendu des rafales. Elles n’ont pas duré longtemps. Je pense que les échanges de coups de feu n’ont pas dépassé cinq minutes». Notre témoin dit avoir quitté précipitamment son magasin juste à l’interruption des coups de feu: «Je n’ai même pas pris le soin de fermer le rideau à clé. Quand j’ai traversé la ville juste après l’attaque, il n’y avait personne sur les routes. Tout le monde a couru pour se protéger.» D’autres témoins, approchés, ont dit que les éléments armés ayant perpétré cette attaque étaient habillés d’accoutrements quelconques. Ils ne portaient pas de barbes, précisent encore nos interlocuteurs.Les terroristes, dont le nombre exact reste impossible à déterminer, compte tenu de la promptitude de l’action, se sont approchés du commissariat à pied.La rue où se trouve le siège de la Sûreté est fermée à la circulation routière à compter de 18 heures. Aucun véhicule ne peut donc passer au-delà de cet horaire. Les terroristes ont commencé à tirer au moment de leur arrivée devant le portail de l’entrée principale. Dans la journée, un policier est régulièrement en faction à cet endroit. Fort heureusement, il avait terminé sa journée au moment de l’attaque. Les impacts de balles étaient perceptibles sur le portail d’accès ainsi que sur le mur le jouxtant. Hier, à 10 heures, trois éléments de la police scientifique inspectaient les lieux et prenaient des photos.Une tension visible régnait dans toute la petite ville des Ouacifs durant la matinée de ce lundi. Un dispositif sécuritaire draconien a été mis en place, notamment à l’entrée et à la sortie de la ville, mais aussi devant les édifices importants. Sur le qui-vive, des dizaines de policiers de la brigade mobile de la police judiciaire étaient déployés devant le siège du tribunal, en face de la poste et au niveau du carrefour principal, sis à l’entrée de la localité.Des éléments de la garde communale ont été, pour leur part, mobilisés à l’intérieur du siège de l’Assemblée populaire communale. A tout ce dispositif, s’ajoute un nombre important de policiers en civil qu’on pouvait reconnaître grâce à leurs talkies-walkies.Si dans l’ensemble des routes des Ouacifs, la vie avait repris ses droits, il n’en est pas de même dans celle qui longe le commissariat.«D’habitude, les gens et particulièrement les familles, se bousculaient à cette heure-ci devant nos magasins; aujourd’hui, comme vous le constatez, le quartier est déserté», lance un commerçant, d’un air dépité.
Aomar MOHELLEBI L'EXPRESSION 08/07/2008

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