La France et l'Algérie ont signé samedi deux accords de coopération dans les domaines de la défense et du nucléaire civil, "un moment historique" pour François Fillon qui a plaidé pour l'industrie d'armement française face au concurrent américain.
Au premier jour de sa visite officielle à Alger, le Premier ministre a signé les documents, arrêtés lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en décembre 2007, avec le chef du gouvernement algérien Abdelaziz Belkhadem.
"C'est un moment historique et représentatif de la transformation de nos relations", a-t-il souligné lors d'une réunion de travail avec son homologue. "Il n'y a pas de manifestation plus claire de la volonté de la France d'établir un partenariat exceptionnel avec l'Algérie", a-t-il insisté.
L'accord sur l'"utilisation et le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques", le premier de cet envergure avec un pays arabo-musulman, portera sur la recherche fondamentale, des transferts de technologie, la formation, la production d'électricité, la prospection et l'exploitation de l'uranium convoité par Areva. L'Algérie pourrait ainsi se doter d'une centrale nucléaire à l'horizon 2020.
L'accord de défense, qui prévoit notamment une coopération dans la formation et la santé militaire, pourrait ouvrir la voie à de futurs contrats d'armements.
Les autorités algériennes réfléchiraient à l'acquisition de frégates multimissions Fremm, assemblées par la DCNS. Elles auraient également pour projet l'achat d'hélicoptères Super-Lynx d'Agusta Westland, société contrôlée par l'italien Finmeccanica. Eurocopter se mettrait sur les rangs.
"Il faut que nous examinions ensemble toutes les opportunités de coopération industrielle dans le domaine de l'armement", a insisté François Fillon.
Un mémorandum de coopération financière a également été paraphé afin de lever les multiples obstacles juridiques qui compliquent la tâche des entrepreneurs français en Algérie.
La France est le premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures, et son premier partenaire commercial, mais elle doit faire face à la vive concurrence des pays émergents comme la Chine et l'Inde et de ses partenaires européens.
FILLON AVANCE A PAS COMPTES SUR L'UPM
Quelque 300 filiales d'entreprises françaises sont implantées sur le territoire algérien, ce qui représente 30.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects.
Le cimentier Lafarge, devenu leader du secteur en Algérie après l'acquisition, fin 2007, de l'Egyptien Orascom Cement, a officialisé samedi une prise de participation de 35% dans le capital des Ciments de la Mitidja, plus grande unité publique dans ce domaine, pour 43,5 millions d'euros.
Schneider Electric, présent depuis plus de 45 ans en Algérie, a signé pour sa part avec l'entreprise nationale des appareils de mesure et de contrôle (AMC) en vue de la création d'une société commune d'appareils électriques, là encore dans le cadre du programme de privatisations algérien.
Au chapitre diplomatique, François Fillon, qui rencontrera dimanche le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a poussé prudemment ses pions sur l'Union pour la Méditerranée (UPM).
L'Algérie réserve sa réponse sur sa participation au sommet du 13 juillet, réclamant des "clarifications" sur un projet "flou", dont elle craint qu'il ne couvre une "normalisation rampante" avec Israël.
"Il faut que la coopération entre la rive Sud et la rive Nord soit plus efficace, plus équilibrée", a déclaré François Fillon, expliquant que "la meilleure réponse" aux tensions au Proche-Orient, "c'est le dialogue, le développement".
"Il n'y a aucune chance de résoudre les problèmes de la Méditerranée si on ne se parle pas", a-t-il insisté plus tard lors d'un discours devant l'Ecole supérieure des affaires algériennes, jugeant "complètement stupides et stériles" les polémiques sur la venue du président syrien Bachar Al Assad.
Autre sujet de crispation, la question des visas.
Abdelaziz Belkhadem a plaidé pour "une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays".
Les Algériens, confrontés à de grandes difficultés pour obtenir un visa pour la France, dénoncent une politique de quotas qui ne dirait pas son nom. Plus de 170.000 visas ont été accordés l'an dernier.
Interpellé par un étudiant algérien, qui lui reprochait de ne privilégier que "les élites", François Fillon a assuré que la France était engagée "dans une politique d'augmentation très importante du nombre de visas".
Par Sophie Louet Reuters - Samedi 21 juin, 20h26 Alger(Reuters)
Au premier jour de sa visite officielle à Alger, le Premier ministre a signé les documents, arrêtés lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en décembre 2007, avec le chef du gouvernement algérien Abdelaziz Belkhadem.
"C'est un moment historique et représentatif de la transformation de nos relations", a-t-il souligné lors d'une réunion de travail avec son homologue. "Il n'y a pas de manifestation plus claire de la volonté de la France d'établir un partenariat exceptionnel avec l'Algérie", a-t-il insisté.
L'accord sur l'"utilisation et le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques", le premier de cet envergure avec un pays arabo-musulman, portera sur la recherche fondamentale, des transferts de technologie, la formation, la production d'électricité, la prospection et l'exploitation de l'uranium convoité par Areva. L'Algérie pourrait ainsi se doter d'une centrale nucléaire à l'horizon 2020.
L'accord de défense, qui prévoit notamment une coopération dans la formation et la santé militaire, pourrait ouvrir la voie à de futurs contrats d'armements.
Les autorités algériennes réfléchiraient à l'acquisition de frégates multimissions Fremm, assemblées par la DCNS. Elles auraient également pour projet l'achat d'hélicoptères Super-Lynx d'Agusta Westland, société contrôlée par l'italien Finmeccanica. Eurocopter se mettrait sur les rangs.
"Il faut que nous examinions ensemble toutes les opportunités de coopération industrielle dans le domaine de l'armement", a insisté François Fillon.
Un mémorandum de coopération financière a également été paraphé afin de lever les multiples obstacles juridiques qui compliquent la tâche des entrepreneurs français en Algérie.
La France est le premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures, et son premier partenaire commercial, mais elle doit faire face à la vive concurrence des pays émergents comme la Chine et l'Inde et de ses partenaires européens.
FILLON AVANCE A PAS COMPTES SUR L'UPM
Quelque 300 filiales d'entreprises françaises sont implantées sur le territoire algérien, ce qui représente 30.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects.
Le cimentier Lafarge, devenu leader du secteur en Algérie après l'acquisition, fin 2007, de l'Egyptien Orascom Cement, a officialisé samedi une prise de participation de 35% dans le capital des Ciments de la Mitidja, plus grande unité publique dans ce domaine, pour 43,5 millions d'euros.
Schneider Electric, présent depuis plus de 45 ans en Algérie, a signé pour sa part avec l'entreprise nationale des appareils de mesure et de contrôle (AMC) en vue de la création d'une société commune d'appareils électriques, là encore dans le cadre du programme de privatisations algérien.
Au chapitre diplomatique, François Fillon, qui rencontrera dimanche le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a poussé prudemment ses pions sur l'Union pour la Méditerranée (UPM).
L'Algérie réserve sa réponse sur sa participation au sommet du 13 juillet, réclamant des "clarifications" sur un projet "flou", dont elle craint qu'il ne couvre une "normalisation rampante" avec Israël.
"Il faut que la coopération entre la rive Sud et la rive Nord soit plus efficace, plus équilibrée", a déclaré François Fillon, expliquant que "la meilleure réponse" aux tensions au Proche-Orient, "c'est le dialogue, le développement".
"Il n'y a aucune chance de résoudre les problèmes de la Méditerranée si on ne se parle pas", a-t-il insisté plus tard lors d'un discours devant l'Ecole supérieure des affaires algériennes, jugeant "complètement stupides et stériles" les polémiques sur la venue du président syrien Bachar Al Assad.
Autre sujet de crispation, la question des visas.
Abdelaziz Belkhadem a plaidé pour "une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays".
Les Algériens, confrontés à de grandes difficultés pour obtenir un visa pour la France, dénoncent une politique de quotas qui ne dirait pas son nom. Plus de 170.000 visas ont été accordés l'an dernier.
Interpellé par un étudiant algérien, qui lui reprochait de ne privilégier que "les élites", François Fillon a assuré que la France était engagée "dans une politique d'augmentation très importante du nombre de visas".
Par Sophie Louet Reuters - Samedi 21 juin, 20h26 Alger(Reuters)
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