Saturday, May 12, 2007

Attaque d'un poste de sécurité près des frontières algériennes

Généralement pointée du doigt, après chaque attaque ciblant des postes militaires maliens, l'ex-rébellion touareg du nord du Mali a rejeté, hier, toute implication dans l'attaque d'un poste de sécurité dans le nord-est du pays. Le porte-parole de l'ex-rébellion Amada Ag Bibi, cité par l'AFP, a réitéré l'attachement des ex-rebelles au processus de paix, enclenché depuis juillet 2006, grâce la médiation algérienne. Hier, des hommes armés, non encore identifiés ont attaqué un poste de sécurité près de la frontière algérienne. Une source militaire citée par l'AFP a indiqué que «des hommes armés non identifiés avaient attaqué un poste de sécurité dans le nord-est du Mali, à proximité de la frontière avec l'Algérie». L'attaque a eu lieu à l'entrée de Tinzaouatine à quelque 1.500 km de la capitale malienne Bamako. La même source indique ignorer s'il y a eu des victimes, mais affirme toutefois qu'un véhicule de la douane a été emporté par les assaillants. «Il est impossible pour le moment de dire si c'est un acte de banditisme ou autre chose», souligne la même source qui ajoute qu'un renfort militaire a été envoyé sur place suite à cette attaque. Selon une autre source, l'attaque aurait fait deux morts. Pour anticiper sur une éventuelle accusation, le porte-parole des ex-rebelles touaregs, joint par l'AFP, a tenu à préciser que son mouvement n'était pas du tout impliqué dans cette histoire. «Je suis à Kidal à 1.000 km au nord-est de Bamako, nos éléments qui ont déposé les armes sont aussi à Kidal. Nous sommes étrangers à ce qui s'est passé et si quelqu'un est impliqué dans cette attaque, qu'il ne se réclame pas de nous. Nous, nous sommes pour la paix», a-t-il poursuivi. En mai 2006, plusieurs centaines d'ex-rebelles touaregs avaient attaqué deux camps militaires de la ville de Kidal, emportant des armes et des munitions, avant de se retrancher dans des collines de cette région frontalière de l'Algérie. A la suite d'un accord signé deux mois plus tard à Alger sous l'égide des autorités algériennes, ils avaient accepté d'être cantonnés et de remettre les armes saisies, alors que Bamako s'était engagé de son côté à les assister dans leur réinsertion économique et sociale. En mars dernier, plusieurs centaines d'ex-rebelles touaregs maliens, qui avaient attaqué les deux camps militaires à Kidal, étaient revenus dans cette ville dans le cadre de l'accord de paix signé avec les autorités. Environ 2.000 ex-rebelles avaient remis leurs armes, pour la plupart saisies lors de ces attaques. La restitution de ces armes est intervenue suite à la signature, en février dernier, à Alger entre le gouvernement malien et l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, sous l'égide de l'Algérie, en sa qualité de facilitateur, de trois documents pour l'exécution de l'accord de paix, de sécurité et de développement de la région de Kidal. Ces documents portent sur le calendrier des étapes pour la remise des armes, le procès-verbal qui a relevé toutes les conclusions des réunions tenues durant une semaine à Alger, et sur la préparation d'un forum international, en mars à Kidal, avec la participation de bailleurs de fonds, telles les institutions internationales et les banques arabes, africaines et européennes. C'est d'ailleurs à l'issue de ce forum que le gouvernement du Mali et d'anciens rebelles touaregs se sont donné dix ans pour développer les trois régions du nord. Les travaux, qui avaient rassemblé environ deux milliers de participants, se sont conclus par l'adoption d'un programme décennal de développement pour les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Ce programme était prévu dans l'accord de paix signé à Alger. Le coût global du programme est estimé à quelque 500 milliards de FCFA (près de 762,6 millions d'euros). Plusieurs chantiers avaient été envisagés pour le désenclavement de ces trois régions désertiques représentant plus de la moitié du territoire malien et dont les populations, pour la plupart nomades, sont confrontées à de grandes difficultés économiques.
460 fois lus -LE QUOTIDIEN D'ORAN 12/05/2007

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