Des émeutes ont secoué, pendant trois jours, la wilaya de Borj Bouaririj en Algérie. Une bavure policière a déclenché la colère de milliers de jeunes. Ce qui ne devait être qu’un simple match de football s’est transformé en une gigantesque émeute à l’issue de laquelle une centaine de personnes s’est fait arrêter. Toute la ville de Ras Al Oued dans la wilaya de Borj Bouaririj (à 246 km à l’est d’Alger) a sombré dans une violence aveugle pendant trois jours, à la fin de la semaine dernière. Les édifices publics et plusieurs installations de la ville ont été complètement détruits par les émeutiers. Enragés, ces derniers se sont pris, également, au transport public, ainsi qu’aux véhicules du parc communal qu’ils ont mis en feu. Bilan: 40 blessés dans les rangs des manifestants et une vingtaine du côté des forces de l’ordre. Ces actes de vandalisme, dont les dégâts semblent très importants, ne représentent, en fait, qu’une revanche. Les faits remontent au jeudi dernier lorsque des milliers de supporters de Ras Al Oued sont venus à Bordj Ghedir assister au match opposant l’équipe locale et le ROC Ras El Oued pour le compte de la Ligue de Batna. Selon le quotidien algérien « Al Watan », citant des témoins oculaires, ces supporters ont été purement et simplement la cible de mauvais traitements par de jeunes chauvins mais aussi par des éléments du service d’ordre. Des policiers, d’après la source précitée, ont même insulté ces supporters venus soutenir leur équipe. C’est de là que la « bombe à retardement » commencera son effet. Plusieurs de ces jeunes victimes n’avaient d’autre choix que de laisser tomber le match prévu à 13h pour rentrer chez eux. Mais le sentiment de colère collectif a fini par l’emporter, amenant les supporters à laisser exploser leur volonté de vengeance. D’après la source, plus de 500 jeunes et moins jeunes ont assiégé le siège de la sûreté à Ras El Oued revendiquant leur droit de rencontrer le wali et le chef de la sûreté de la wilaya. Les manifestants voulaient, ainsi, dénoncer le traitement qu’ils qualifient d’«inhumain » que leur a « réservé la police de Bordj Ghedir censée être garante de la sécurité des citoyens », rapporte le quotidien algérien. Au fil des heures, les manifestants ne contenaient plus leur fureur : jets de pierres sur le siège de daïra, destruction des espaces publicitaires destinées de la campagne électorale et autres structures de la ville. Les émeutes s’amplifiaient jour après jour. Les services de sécurité ont arrêté 65 des émeutiers qu’ils ont déféré devant le procureur de la république de Ras El Oued. Dimanche, ce sont plus de 40 autres qui seront interpellés. Selon le journal algérien «El Khabar», le wali de Bourj Bouaririj n’est intervenu qu’au quatrième jour de ces émeutes (dimanche) pour ramener le calme dans la ville. Les manifestants revendiquent toujours la libération de leurs camarades détenus et une enquête sur les véritables responsables des incidents.•
Avec Agences
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