La résidence universitaire de Bab-Ezzouar (RUB4) a été, vendredi soir, le théâtre de violents affrontements entre des étudiants algériens et africains. Les forces de l’ordre ont été dépêchées sur les lieux sur requête du directeur de la cité. Tout a commencé par un fait purement banal. Dérangé par le vacarme dans la chambre voisine, un jeune étudiant originaire de Laghouat décide d’aller réclamer plus de calme pour pouvoir travailler. Une réaction qui a déplu aux étudiants d’origines angolaise et nigérienne, qui n’ont pas trouvé mieux que de passer à tabac ce jeune étudiant de 1re année à la fac d’Alger. Suite à quoi, le jeune étudiant est allé se plaindre auprès des agents de sécurité. Mais ces derniers n’ont pas pu intervenir. Cette situation a créé un climat d’émeute. Un nombre d’étudiants proches de la victime décide de se venger en s’attaquant aux étudiants africains. Ils sont allés jusqu’à mettre le feu à toutes leurs affaires avant de barricader la porte de leur chambre. Affolé, l’un des étudiant africains a tenté de se jeter du 3e étage pour échapper à la colère des autres résidents. Il aura fallu l’intervention d’autres étudiants pour les empêcher de commettre l’irréparable et ce, avant l’arrivée des forces de l’ordre. Plusieurs interpellations ont été opérées afin de ramener le calme dans la cité universitaire. Contacté par nos soins, M. Sassi, directeur des œuvres universitaires, a précisé, hier, qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les auteurs à l’origine de ces émeutes. “Ce que je sais, c’est qu’une bagarre a éclaté entre étudiants algériens et africains suivie par la dégradation des chambres et autres biens de la cité. C’est grâce à l’intervention rapide des forces de l’ordre que le pire a été évité.” Il y a eu des cas similaires. L’étudiant n’a pas déposé une plainte. “Malheureusement, cela s’est passé un vendredi soir, si c’était le lendemain la situation aurait pu être réglée facilement”, a encore déclaré le responsable. En regrettant ce genre d’incident, le directeur a salué “la solidarité d’autres étudiants qui se sont opposés à la violence”. “Je dirais que la cohabitation entre Algériens et Africains n’est pas menacée, cela s’est passé sur un coup de colère et une incompréhension entre les étudiants”, a conclu le responsable. Cependant, un étudiant, qui a tenu à témoigner sur ce qui est arrivé vendredi soir, a déclaré qu’il n’y avait même pas une ambulance à la cité universitaire. “Ce sont ses copains de chambre qui l’ont transporté à l’hôpital”. Une réunion a regroupé tous les étudiants réclamant l’amélioration des conditions d’hébergement en termes de sécurité.
Liberté 27/05/2007
Liberté 27/05/2007
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