“L’Espagne ne peut pas rester indifférente au sort actuel du peuple sahraoui que vous avez colonisé de 1885 à 1975”, a déclaré mardi le président Bouteflika lors du déjeuner offert au Palais du peuple en l’honneur du président du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero. Ce n’est pas par hasard que le chef de l’État a abordé le conflit du Sahara occidental en des termes assez durs. S’il est clair que, historiquement, les Espagnols détiennent une grande responsabilité dans la situation au Sahara occidental, qu’ils ont quitté en 1975 en le livrant au royaume du Maroc, le soutien apporté à maintes reprises par Madrid à Rabat semble ne pas être du goût des autorités algériennes, au point de constituer aujourd’hui un centre de divergences dans les relations bilatérales. C’est dans ce cadre que le président Bouteflika a exprimé son souhait de voir l'Espagne s'engager “de manière plus résolue” à amener le Maroc et le Front Polisario à accepter de mettre au point les modalités du référendum d'autodétermination permettant l'expression de la volonté souveraine du peuple sahraoui, conformément à la légalité internationale. Si sur le plan bilatéral, Abdelaziz Bouteflika a affirmé que les relations algéro-espagnoles “se portent bien dans l'ensemble” et qu'il faut “œuvrer à leur amélioration”, il n’en reste pas moins que le président du gouvernement espagnol n’a pas pu convaincre ses homologues d’Alger de transcender la question du Sahara occidental pour aller de l’avant. Et les déclarations de Luis Zapatero quant à la volonté de son pays d’aider l'Algérie à développer le secteur des énergies renouvelables n’ont pas arrangé les choses, même si les entretiens ont touché des secteurs où l’Algérie et l’Espagne coopèrent depuis plusieurs années, à savoir l’énergie, notamment le gaz. Si le Premier ministre espagnol a été obligé, tout au long de l’année 2006, de modifier la direction de ses relations avec l’Algérie, tracassée par l’inclinaison de la politique de son gouvernement socialiste vers les thèses marocaines sur le Sahara occidental, il n’en demeure pas moins que sur le plan concret, la diplomatie espagnole n’a pas vraiment changé. En faisant état de l’échec de la visite de Zapatero à Alger dans ce sens où il n’a pu convaincre les Algériens de l’établissement d’une “relation énergétique privilégiée”, et du fait qu’il “veuille nuancer son pari politique marocain”, la presse espagnole n’a pas hésité à évoquer “la facture des erreurs au Maghreb”.Le quotidien national de droite, ABC, a relevé “l’échec du gouvernement dans le changement brusque et irréfléchi de la politique traditionnelle espagnole d’équilibre au Maghreb qui, comme on pouvait s’y attendre, ne s’avère pas facile maintenant de réparer avec de simples gestes de bonne volonté”.Pour la presse espagnole, la signature des accords d’extradition, même si elle renforce les relations des deux pays dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité internationale, n’était pas le seul et unique objectif du déplacement à Alger de Luis Zapatero. Le quotidien conservateur La Razon, qui souligne que l’Espagne est encore au stade des négociations avec l’Algérie pour “un traitement préférentiel pour les importations de gaz”, conclut que Zapatero “obtient uniquement de Bouteflika un accord de collaboration pour lutter contre le terrorisme”. Plus loin, le journal Diario de Leon n’en pense pas moins et évoque les conséquences de la relation préférentielle du gouvernement espagnol avec le royaume chérifien sur l’avenir des relations algéro-espagnoles. “Bouteflika reproche à Zapatero sa relation préférentielle avec Rabat et signe uniquement un accord d’extradition”, écrit le quotidien en affirmant que le Chef du gouvernement espagnol a “terminé sa visite à Alger sans obtenir un seul objectif que son équipe s’était fixé d’atteindre”.Beaucoup plus critique, le quotidien Las Provincias est catégorique. “Zapatero revient d’Algérie avec les mains vides.” Pour le journal, en signant uniquement un accord d’extradition, le président algérien reproche au gouvernement espagnol son indifférence au peuple sahraoui. La même analyse est partagée par le journal El Periodico de Aragon qui relève que “l’Algérie censure l’inhibition de l’Espagne dans la crise du Sahara”. Ainsi, même si l’Algérie et l’Espagne partagent de grands projets énergétiques, notamment le gazoduc Medgaz où trois entreprises espagnoles sont impliquées, et dans lequel Sonatrach détient la plus grosse part avec près de 36%, Alger ne compte pas fermer les yeux sur le soutien flagrant apporté par Madrid à Rabat dans un conflit qui, au-delà de son caractère de décolonisation, relève d’une question de sécurité nationale.
(le jour d'algérie)
tiens,tiens, je croyais que l'Algérie n'est pas partie prenanate dans ce "conflit "....c'est ce qu'on appelle de l'hypocrisie...
Salim Tamani
Salim Tamani
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