Un attentat contre un bus transportant des employés d’une société américaine a fait un mort en Algérie. Huit étrangers figurent parmi les blessés. L’attaque n’a pas été revendiquée.Le terrorisme a franchi une nouvelle étape en Algérie. Dimanche soir, un attentat, qui s’est produit dans l’un des quartiers les plus sécurisés d’Alger, a pris pour cibles deux véhicules qui transportaient des ressortissants étrangers. Les véhicules reconduisaient à l’hôtel Sheraton, sur la côte ouest de la capitale algérienne, les employés de la société américaine BRC (Brown Root and Condor), une filiale de la compagnie publique algérienne Sonatrach et de l’américaine Halliburton. L’attaque, la deuxième près de la capitale en six semaines, a fait neuf blessés : un Américain, quatre Anglais, deux Libanais, un Canadien et un Algérien, selon un bilan officiel. Le chauffeur, un Algérien, lui, a été tué. Et un des deux blessés libanais est « grièvement » atteint. Selon l’une des versions relayée par la presse algérienne, les terroristes, habillés en civil, ont d’abord lancé une bombe sur le premier bus qui s’est renversé. Le deuxième bus, dans lequel se trouvaient les employés de nationalité étrangère, a essuyé des tirs de mitraillette pendant que son conducteur tentait de faire demi-tour vers le siège de la BRC. Cette attaque n’a pas été revendiquée mais, selon la presse algérienne, elle porte la marque des islamistes du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Ce groupe est devenu, depuis quelque temps, une véritable menace. Contrairement au Groupe islamique armé (GIA), le GSPC apparaît comme un groupe bien organisé qui utilise des moyens sophistiqués. Ce groupe armé qui, après avoir prêté allégeance à la nébuleuse Al-Qaïda de Ben Laden, multiplie les actions spectaculaires à l’image des attentats du 29 octobre perpétrés contre les deux commissariats de police de Dergana et de Réghaïa. Ces deux attaques avaient alors marqué le retour du « terrorisme urbain » qui a ensanglanté l’Algérie durant la décennie noire. La situation ne s’est pas améliorée depuis et ce malgré les opérations de ratissage opérées par les services de sécurité algériens. Au contraire, l’insécurité a connu une ascension inquiétante. En effet, l’attaque de dimanche a eu lieu dans un quartier très sécurisé de la capitale algérienne. Selon certains observateurs, la manière dont l’attentat a été perpétré démontre que les terroristes ont eu le temps de le préparer avec soin sans qu’ils soient gênés par les services de sécurité. Plus grave encore, les terroristes ont cette fois-ci pris pour cible des étrangers. Ainsi, les craintes de plusieurs pays notamment les Etats-Unis, qui viennent récemment de déconseiller à leurs citoyens de se rendre en Algérie dans une note du département américain de la Défense, se confirment. Cet attentat peut être perçu comme anti-américain vu que l’entreprise BRC n’est autre qu’une filiale de la compagnie américaine Halliburton ; autrefois dirigée par le vice-président américain Dick Cheney. Halliburton travaille pour le compte de la compagnie pétrolière publique algérienne Sonatrach et le ministère de la Défense. Visiblement, l’Algérie serait actuellement en train de se transformer en une nouvelle terre du «Jihad» où le GSPC est sur le point de devenir une menace pour toute la région.
(ALM)
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