Amara Benyounès, Secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la république (UDR), a, au cours d’un meeting animé avant-hier jeudi, à Boghni, au sud du chef-lieu de la wilaya, appelé la population à se rendre massivement aux urnes le jour du scrutin des législatives du 17 mai prochain. Seule manière, a-t-il dit, d’imposer un changement et un choix démocratiques. Intervenant dans le cadre des festivités commémoratives du double anniversaire du printemps Berbère et du printemps noir, l’ex-ministre RCD des travaux publics et de la santé, s’est plutôt étalé sur la prochaine consultation électorale. Un rendez-vous, a-t-il soutenu, capital pour la région qui, depuis une décennie n’a pas connue d’élections dignes de ce nom relevant au passage la nécessité de «s’arracher à la pesanteur des habitudes» mais aussi et surtout «libérer les énergies et faire vivre une démocratie participative». Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, la Kabylie doit plus que jamais rompre avec l’isolement et la précarité mais aussi évoluer dans un climat de sécurité, de paix et de sérénité. «Sans la paix, a-t-il averti, rien ne se fera». Dressant un tableau des plus sombres de la situation qui prévaut dans cette région, le patron de l’UDR, membre de l’alliance républicaine, (ANR / UDR MDS, aile Hocine Ali), a plaidé pour un véritable plan Marshal pour la Kabylie. «La solution pour cette région est d’abord et avant tout, une solution économique», a-t-il indiqué convaincu que «l’angoisse du lendemain et la précarité, ne sont nullement une fatalité». «Tant que les opérateurs économiques locaux n’ont pas investi, tant que la machine économique n’est pas relancée, point de développement», a-t-il estimé regrettant que la Kabylie, jadis bastion des luttes démocratiques et locomotive de la démocratie, se soit «transformée» en un véritable laboratoire. «La Kabylie ne peut supporter tous les malheurs de l’Algérie», a-t-il martelé. Abordant le volet sécuritaire, Amara Benyounès s’est plutôt montré intransigeant devant cette montée de la violence intégriste condamnant au passage de la manière la plus ferme les derniers attentats kamikazes à la voiture piégée ayant ciblé la capitale. Pour le secrétaire général de l’UDR, le terrorisme n’a aucun lien avec la pauvreté. «Le plus grand terroriste du monde, c’est le milliardaire Oussama Ben Laden.Chez nous, c’est un groupe politique qui utilise le terrorisme pour arriver au pouvoir», a-t-il poursuivi soutenant que les islamistes sont divisés en trois catégories. Ceux qui ont rejoint les maquis et qui utilisent le terrorisme pour instaurer une république islamique, ceux qui sont dans l’opposition légale (groupe de Abdallah Djaballah, Ndlr) et ceux qui sont dans les institutions de l’Etat (Hamas, Ndlr).Enfin, le patron de l’UDR, membre de l’alliance républicaine, s’en prendra, en des termes à peine voilés, à ses adversaires politiques, à qui, il a reproché d’avoir «embrigadé» la région dans une sorte de ghetto depuis l’ouverture démocratique. «Rappelez-vous leurs positions par rapport aux échéances électorales». Des positions en fait communes puisque les mêmes arguments et pour le boycott et pour la participation sont avancés par chacune des deux formations politiques, a-t-il dit. Ce qui, à ses yeux, «déroute davantage» la population, plus que jamais «embrouillée». Et de réfuter l’argument de la fraude qui caractérise les élections en Algérie. «En Kabylie, il n y a jamais eu de bourrage des urnes», a-t-il soutenu. Citant les législatives de 1997 au cours desquelles, un parti, le RND, sans ancrage, a réussi, avec l’aide de l’administration, à arracher plus de 150 sièges à l’échelle nationale ce qui n’était pas le cas en Kabylie où il n’a pu obtenir aucun siège. «La fraude y est partout sauf en Kabylie», a-t-il laissé entendre.
(l'expression 21/04/2007)A noter que la Kabylie est un territoire autonome occupé par l'Algérie et qui revendique son indépendance.
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