Sunday, April 08, 2007

Algérie: l'armée durement accrochée à l'ouest pendant qu'elle opère à l'est

L'armée algérienne a perdu neuf soldats dans une embuscade tendue samedi par des islamistes à l'ouest d'Alger, alors qu'elle mène depuis une quinzaine de jours une vaste opération de ratissage en Kabylie, à l'est de la capitale.
Neuf militaires ont été tués et cinq blessés dans un accrochage avec des islamistes à Aïn Defla (160 km à l'ouest d'Alger) lorsque leur convoi est tombé dans une embuscade tendu par une groupe de 40 à 50 hommes armés, au lieu-dit Tiziouine, au nord-est d'Aïn Defla, à proximité de la ville côtière de Tipaza, selon des sources sécuritaires locales. Selon ces sources, entre six et dix assaillants auraient été tués, mais leurs corps sans doute emportés par leurs camarades, n'ont pas été retrouvés.
L'armée a déclenché une opération pour poursuivre les assaillants, mobilisant des hélicoptères et des chars. Des tirs d'artillerie ont été entendus toute la nuit, selon des habitants de la région, joints par téléphone. L'embuscade n'avait pas été confirmée dimanche en fin d'après-midi de source officielle et n'avait pas été revendiquée non plus. Elle intervient alors que plusieurs milliers de militaires et d'éléments des Groupes de légitime défense (GLD - forces auxiliaires) sont engagés depuis une quinzaine de jours dans une vaste opération de ratissage à Amizour dans la région de Béjaïa (Kabylie), à la poursuite d'éléments armés du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Cette opération est ponctuée de bombardements d'artillerie et de tirs de roquettes à partir d'hélicoptères sur les montagnes de la région, selon les habitants. Selon le quotidien El-Khabar, au moins 150 islamistes étaient pourchassés dans cette vaste zone montagneuse et boisée, d'accès difficile, présentée comme une zone de repli pour les islamistes. La zone de combats est totalement interdite à la population et aux journalistes. L'opération a été engagée après l'encerclement d'une cache islamiste au lieu-dit Ibakouren. Selon des bilans partiels recueillis auprès de correspondants locaux de la presse algérienne, près d'une trentaine d'islamistes, dont deux "émirs", auraient été tués dans ces opérations destinées à empêcher la tenue d'un "congrès de chefs de guerre islamistes". Le quotidien Ech-Chourouk a fait état d'un communiqué du GSPC annonçant la mort de l'émir Soheib Abou Abderrahmane, qu'il a présenté comme un proche collaborateur de Abdelmalek Droudkel, alias Abou Moussaab Abdelouadoud, chef de la Branche armée d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (ex-GSPC). Dans une embuscade séparée, trois militaires ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi dans la région de Boumerdès (50 km à l'est d'Alger), selon les journaux. Leur convoi a sauté sur une bombe artisanale avant d'être pris sous le feu des assaillants.
Samedi, un présumé terroriste a été tué par l'armée à Branis, près de Biskra (sud-est d'Alger), selon les services de sécurité. L'homme, qui se rendait à Biskra à bord d'un camion, avait tiré des coups de feu sur un poste de contrôle de l'armée, qui a riposté et l'a abattu, selon la même source. Le 3 mars, dans la région d'Ain Defla, une attaque, revendiquée par le GSPC, contre un autobus transportant les employés d'une société russe, a fait quatre morts, trois Algériens et un Russe, et au moins cinq blessés, dont un Russe et deux Ukrainiens. Depuis début avril, au moins 33 personnes, dont une quinzaine de membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences attribuées aux islamistes, selon un décompte établi d'après des bilans officiels et de presse.
ALGER 8/4/2007 (AFP)

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