Qu'est-ce qui pousse certains responsables algériens, relayés par une certaine presse, à ruer dans les brancards ? Comment expliquer la nervosité à laquelle ils cèdent, au moment où le projet d'autonomie élaboré par le Maroc continue, d'une capitale à l'autre, de recevoir un soutien explicite ?Le Maroc, après avoir récupéré en 1975 ses provinces sahariennes, a entrepris une œuvre gigantesque de reconstruction. Conforté par un accord solennel, signé le 14 novembre de la même année avec l'Espagne et la Mauritanie, il a parachevé pour ainsi dire à la fois la décolonisation et recouvré son intégrité territoriale dans la partie sud. Les Nations unies, toutes instances confondues, ont entériné solennellement l'accord de Madrid par une résolution de l'Assemblée générale qui en a pris acte. Que les gouvernements algériens se fussent l'un après l'autre opposés, non sans rage, à la décolonisation du Sahara et à son retour à la mère patrie, ne nous étonne pas mais ne peut pas ne pas nous abasourdir.Une série de questions nous interpellent : si l'Algérie se dit à ce point attachée à la charte des Nations unies, à la mise en œuvre des résolutions et de l'esprit de l'organisation mondiale, pourquoi piétine-t-elle un accord de décolonisation mis en œuvre sous l'égide de l'Onu ? Si elle ne cesse d'affirmer à tout bout de champ qu'elle n'a jamais été « impliquée » ou « intéressée » par la question du Sahara, pourquoi s'acharne-t-elle à être en première ligne, à se substituer à sa créature de polisario pour investir forums, assemblées, instances de par le monde que sa propagande ne cesse de seriner ? Ce qu'elle ne fait pas avec l'engagement passionné et requis pour le peuple de Palestine ! La décolonisation algérienne en juillet 1962 ne s'est pas réalisée autrement que par une négociation avec la puissance coloniale qu'était la France et un accord à Evian, entériné lui aussi par la communauté mondiale, incluant de surcroît d'un bloc le Sahara algérien dont personne ne pouvait – et surtout pas De Gaulle – contester l'algérianité. Il est tout de même paradoxal de voir comment le solipsisme algérien pousse à l'aveuglement : ce qui est valable pour moi, ne peut l'être que pour moi ! Bernique pour les autres. On en vient à la question essentielle : le projet d'autonomie est une initiative de S.M. le Roi Mohammed VI, désireux d'en finir avec l'anachronisme qu'incarne cet injustifiable et inqualifiable irrédentisme algérien.Les plans de paix successifs, l'option référendaire, l'entente à un niveau maghrébin se sont noyés dans les dédales d'une vision algérienne inchangée mais vouée au désastre, tant il est vrai que les mécanismes ont changé : au Maroc, c'est une vision novatrice ; en Algérie, ce sont les mêmes réflexes des années soixante-dix et les mêmes tics de langage qui prévalent.
(Le Matin 02/04/2007)
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