Au lendemain des attentats qui ont fait 33 morts et 57 blessés à Alger, ciblant particulièrement le palais du gouvernement, un joyau de l'architecture colonial, les Algérois étaient encore en état de choc. Ils appréhendent désormais le retour à « la décennie de sang » qui a fait plus de 200.000 morts dans les années 1990.
On croyait que le pire était derrière, mais avec ce qui vient de se produire, j'ai peur qu'on replonge dans l'engrenage de la mort », s'est inquiété Sabrina Amalou, une secrétaire qui travaille non loin du palais du gouvernement. Pour sa part, Rabah Ben Laouane, directeur d'école, a fait part de sa peur pour les enfants. « J'ai peur qu'ils ciblent les écoles pour faire beaucoup de dégâts et faire parler d'eux », a-t-il confié.
En ce premier jour de week-end en Algérie, les kiosques à journaux ont été pris d'assaut par des citoyens en quête d'informations et d'explications sur ces attentats perpétrés contre le palais et contre le commissariat de Bab Ezzouar, à l'est de la capitale.
L'ensemble de la presse a en effet consacré sa « une » aux violences. « Assassins », écrivait « Liberté », dans une allusion aux auteurs des attentats. « Al Qaïda au Maghreb frappe au coeur du pouvoir algérien », notait en manchette le « Jeune Indépendant.
« Opération Kamikaze », titrait de son côté le « Soir d'Algérie », alors qu'« El Watan » soulignait « Kamikaze sur Alger ».
Sur les axes routiers conduisant vers Alger, le dispositif de sécurité a été renforcé, avec la multiplication de barrages où les conducteurs sont désormais conviés à marquer de brefs arrêts pour permettre aux gendarmes ou aux policiers, armes aux poings, d'observer l'intérieur des véhicules.
Au palais du gouvernement, dont l'accès est fermé, des dizaines de travailleurs étaient déjà à pied d'oeuvre jeudi pour installer les échafaudages et entamer les travaux de remise en état de la façade détruite par l'explosion de mercredi.
Dans la rue Dr Saâdane, qui surplombe le palais, des centaines de voitures étaient stationnées en file indienne, leurs occupants, accoudés à la rambarde de sécurité, regardant ce qu'il était advenu du palais du gouvernement. « C'est triste à voir », a confié Chabane Raissi, un fonctionnaire de la poste, « spécialement venu pour voir de visu les images montrées par la télévision ».
Des processions mortuaires se sont déroulées dans les cimetières de la capitale dans la journée, pour l'enterrement des victimes, selon un rite musulman. D'autres familles ayant perdu les leurs ont préféré attendre vendredi, jour des prières, pour les enterrer.
« Il revenait d'une mission au sud du pays. Il attendait le véhicule de service devant le portail de la protection civile quand la première bombe a explosé », a raconté, en larmes, le fils d'un pompier en enterrant son père au cimetière de Bousekloune, à l'est d'Alger.
Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni a fait la tournée des hôpitaux algérois où les blessés ont été évacués après les attentats. L'occasion de communiquer le dernier bilan, 33 morts et 57 blessés, et de s'exprimer sur les deux attentats. Il a imputé ces violences au GSPC, désormais branche d'Al-Qaïda au Maghreb, qui a revendiqué ces attentats dès mercredi.
La veille, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avait qualifié les attentats de « provocation médiatique » avant les élections de mai, prévenant les auteurs des attentats que « le peuple algérien n'accepte pas leur approche et leur style, comme il refuse la violence et le terrorisme ».
La classe politique algérienne, de son côté, a condamné les deux attentats. Mais des formations comme le Mouvement démocratique et social (marxiste) et le Front des forces socialistes (FFS) ont imputé, chacun selon son analyse, le retour des attentats à l'échec de la politique de réconciliation nationale du président algérien Abdelaziz Bouteflika et la « faillite » de la thèse officielle du « terrorisme résiduel ».
(d'après AP)
On croyait que le pire était derrière, mais avec ce qui vient de se produire, j'ai peur qu'on replonge dans l'engrenage de la mort », s'est inquiété Sabrina Amalou, une secrétaire qui travaille non loin du palais du gouvernement. Pour sa part, Rabah Ben Laouane, directeur d'école, a fait part de sa peur pour les enfants. « J'ai peur qu'ils ciblent les écoles pour faire beaucoup de dégâts et faire parler d'eux », a-t-il confié.
En ce premier jour de week-end en Algérie, les kiosques à journaux ont été pris d'assaut par des citoyens en quête d'informations et d'explications sur ces attentats perpétrés contre le palais et contre le commissariat de Bab Ezzouar, à l'est de la capitale.
L'ensemble de la presse a en effet consacré sa « une » aux violences. « Assassins », écrivait « Liberté », dans une allusion aux auteurs des attentats. « Al Qaïda au Maghreb frappe au coeur du pouvoir algérien », notait en manchette le « Jeune Indépendant.
« Opération Kamikaze », titrait de son côté le « Soir d'Algérie », alors qu'« El Watan » soulignait « Kamikaze sur Alger ».
Sur les axes routiers conduisant vers Alger, le dispositif de sécurité a été renforcé, avec la multiplication de barrages où les conducteurs sont désormais conviés à marquer de brefs arrêts pour permettre aux gendarmes ou aux policiers, armes aux poings, d'observer l'intérieur des véhicules.
Au palais du gouvernement, dont l'accès est fermé, des dizaines de travailleurs étaient déjà à pied d'oeuvre jeudi pour installer les échafaudages et entamer les travaux de remise en état de la façade détruite par l'explosion de mercredi.
Dans la rue Dr Saâdane, qui surplombe le palais, des centaines de voitures étaient stationnées en file indienne, leurs occupants, accoudés à la rambarde de sécurité, regardant ce qu'il était advenu du palais du gouvernement. « C'est triste à voir », a confié Chabane Raissi, un fonctionnaire de la poste, « spécialement venu pour voir de visu les images montrées par la télévision ».
Des processions mortuaires se sont déroulées dans les cimetières de la capitale dans la journée, pour l'enterrement des victimes, selon un rite musulman. D'autres familles ayant perdu les leurs ont préféré attendre vendredi, jour des prières, pour les enterrer.
« Il revenait d'une mission au sud du pays. Il attendait le véhicule de service devant le portail de la protection civile quand la première bombe a explosé », a raconté, en larmes, le fils d'un pompier en enterrant son père au cimetière de Bousekloune, à l'est d'Alger.
Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni a fait la tournée des hôpitaux algérois où les blessés ont été évacués après les attentats. L'occasion de communiquer le dernier bilan, 33 morts et 57 blessés, et de s'exprimer sur les deux attentats. Il a imputé ces violences au GSPC, désormais branche d'Al-Qaïda au Maghreb, qui a revendiqué ces attentats dès mercredi.
La veille, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avait qualifié les attentats de « provocation médiatique » avant les élections de mai, prévenant les auteurs des attentats que « le peuple algérien n'accepte pas leur approche et leur style, comme il refuse la violence et le terrorisme ».
La classe politique algérienne, de son côté, a condamné les deux attentats. Mais des formations comme le Mouvement démocratique et social (marxiste) et le Front des forces socialistes (FFS) ont imputé, chacun selon son analyse, le retour des attentats à l'échec de la politique de réconciliation nationale du président algérien Abdelaziz Bouteflika et la « faillite » de la thèse officielle du « terrorisme résiduel ».
(d'après AP)
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