L'Algérie veut que le Polisario participe au Sommet de Lisbonne qui réunira les chefs d'Etat européens et africains. La diplomatie algérienne s'agite depuis quelques semaines dans plusieurs capitales européennes et africaines pour faire participer la prétendue république sahraouie au deuxième Sommet Afrique-Europe prévu le 8 décembre à Lisbonne au Portugal. Selon des sources informées, l'Algérie bouge dans tous les sens afin que le Polisario soit présent lors de cette conférence qui réunira, pour la deuxième fois, les chefs d'Etat des pays européens et africains. Rappelons que le premier Sommet avait eu lieu en avril 2000 au Caire. Une rencontre qui avait été couronnée de succès puisqu'elle avait permis aux pays des deux continents d'aborder sans tabous tous les sujets qui concernent les relations entre le Nord et le Sud.Le Maroc, représenté par SM le Roi Mohammed VI, avait annoncé, à l'occasion du Sommet, sa décision d'annuler l'ensemble des dettes des pays africains les plus pauvres vis-à-vis du Royaume. Une initiative qui allait devenir une revendication que le Maroc défendra à l'échelle internationale en appelant à l'annulation des dettes extérieures des pays les moins avancés. Cette remarquable intervention marocaine avait été décidée suite à l'intervention de la majorité des pays européens et africains qui ont demandé au Maroc de participer aux travaux du Sommet même s'il n'est plus membre de l'Union africaine depuis 1984. «Un Sommet pareil sans un pays comme le Maroc aurait été un fiasco», estime un diplomate marocain avant d'ajouter : «plusieurs pays européens et africains ont insisté sur la participation du Maroc et le Royaume ne pouvait qu'accéder à la demande de pays frères et amis». Mais, le Maroc ne pouvait pas être présent dans une rencontre à laquelle participe une entité séparatiste comme la pseudo-RASD. Aussi, il a été décidé - suite aussi à des pressions européennes - par les pays de la défunte OUA d'exclure le Polisario de la rencontre. Contraintes d’abandonner leur projet d'ériger cette entité en Etat, les autorités algériennes avaient alors demandé au Polisario de renoncer à participer au Sommet. Le chef des séparatistes de Tindouf, Mohamed Abdelaziz, envoya alors une lettre à Abdelaziz Bouteflika dans laquelle il laissait entendre qu’il «préfère ne pas participer au Sommet du Caire». Toutefois, et selon des sources informées, le président algérien s'engagea à le faire participer à l'édition suivante qui devait avoir lieu en 2003 dans un pays européen. Une édition qui n'a pas eu lieu et qui fut reportée à cause de plusieurs facteurs dont le différend qui oppose les pays du Commonwealth au Zimbabwe de Mugabe. Le même problème persiste aujourd'hui au moment où le Sommet est programmé pour le 8 décembre prochain. Selon une source diplomatique étrangère, la Grande-Bretagne a informé les pays membres de l'UE de son intention de boycotter le Sommet si le président zimbabwéen était invité à Lisbonne. Le même problème risque de se poser, aujourd'hui, en ce qui concerne la participation marocaine si les Algériens continuent leurs manœuvres visant à décrocher une participation de l'entité polisarienne au Sommet de Lisbonne. Des sources informées font état de l'existence d'un plan d'action établi par les services algériens pour agir en direction de toutes les représentations diplomatiques portugaises en Europe et en Afrique pour faire pression sur ce pays afin qu'il invite la «RASD» à Lisbonne. Une stratégie qui ne peut que faire échouer, si elle réussit, une rencontre aussi stratégique pour le continent africain.
Le 13-11-2007Par : Omar DAHBI ALM
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