Thursday, November 29, 2007

Algérie: "Sarkozy n'est pas le bienvenu"

Nicolas Sarkozy doit-il aller ou non en Algérie lundi comme prévu ? A trois jours de la visite d'Etat du président français à Alger, la question se pose avec acuité. Mercredi déjà, le ministre algérien des Anciens Combattants avait dérapé en évoquant les origines juives du président et en accusant Nicolas Sarkozy de devoir son élection au lobby juif . Nouvelle déclaration "choc" ce jeudi matin : cette fois, c'est le secrétaire général de l'organisation nationale des anciens combattants -Moudjahidines- qui déclare : "le président français n'est pas le bienvenu en Algérie, tant qu'il n'aura pas présenté des excuses pour le passé colonial de la France".Du coup, la polémique prend de l'ampleur. Nicolas Sarkozy doit-il maintenir sa visite en Algérie ? Le président Abdelaziz Bouteflika, soucieux de désamorcer une crise diplomatique avec la France, s'est démarqué jeudi de ce responsable algérien. "Constitutionnellement, la politique extérieure relève du domaine réservé du président de la République et de ses plénipotentiaires, dont le ministre des Affaires étrangères en particulier", a estimé le chef de l'Etat algérien. Il s'est entretenu au téléphone avec Nicolas Sarkozy, pour lui dire que les propos du ministre "ne reflètent en rien la position de l'Algérie". La visite du chef de l'état français en Algérie samedi commençait à être remise en cause. Est-ce que cela suffira cependant à éteindre la polémique ?
Des déclarations pas anodines
Ce voyaye s'annonçait pourtant sous les meilleurs auspices. On disait à l'Elysée il y a quelques jours que les autorités algériennes voulaient que cette visite soit couronnée de succès, et qu'elle se passe encore mieux que celle au Maroc il y a un mois. Même lorsqu'on croit la tension retombée dans les relations entre nos deux pays, il y a toujours quelqu'un pour revenir à la charge. Et les déclarations ne sont pas anodines. A l'Elysée, on affirme que Nicolas Sarkozy ne sous-estime pas la gravité de ces propos, venant notamment d'un membre du gouvernement algérien. Le pire serait de faire semblant de ne pas avoir entendu. En meme temps, on fait remarquer que la meilleure réponse à ce type de polémique c'est justement d'aller sur place, porter la parole de la France. Mais ce n'est pas sans risque.
A.C. avec I.Dath AFP 29/11/2007.

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