Tuesday, November 20, 2007

Algérie-Mali La sécurité des frontières et le reste

Le comité bilatéral frontalier algéro-malien se réunit, aujourd'hui, en session ordinaire à Alger. La rencontre intervient à la veille de la visite en Algérie du Président malien Amadou Toumani Touré, prévue dimanche prochain et au lendemain de la visite du numéro deux du département d'Etat américain John Negroponte, à Tombouctou dans le nord du Mali. Du coup, la réunion de cette 10e session de ce comité, créé par les deux pays en 1995, prend une importance particulière. La raison? Les Américains ne cachent plus leur souhait de participer activement à la surveillance de nos frontières avec le Mali dans le cadre de leur politique globale de lutte contre le terrorisme. Profitant de son déplacement à la ville de Tombouctou, le diplomate américain a clairement affirmé le souhait de son pays de renforcer ses relations dans le domaine de la sécurité, particulièrement avec le Mali et l'Algérie. «J'ai cru comprendre que le Président du Mali (Amadou Toumani Touré) se rendrait bientôt en Algérie et que le problème de sécurité (le long des frontières entre les deux pays) sera abordé. C'est un domaine sur lequel nous aimerions travailler avec les deux gouvernements» et les autres pays ouest-africains», a déclaré le diplomate américain à la presse, au terme d'une tournée dans quatre pays africains, rapporte l'AFP. Les Américains cherchent à avoir une présence militaire permanente dans cette région réputée être aussi l'un des objectifs d'Al-Qaïda pour s'implanter dans le Sahel. L'offre américaine n'a pas encore provoqué de réactions officielles de la part d'Alger. Le Mali semble plutôt favorable: les Etats-Unis sont présents dans le nord de ce pays depuis 5 ans et s'occupent officiellement de la formation de militaires maliens aux techniques de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Sans moyens financiers, confronté à la rébellion touarègue, au nord, et à l'activité des contrebandiers et des terroristes de la branche maghrébine d'Al-Qaida, le Mali coopère avec les Américains. Ce n'est pas le cas de l'Algérie, riche de sa longue expérience dans la lutte contre les groupes extrémistes. A maintes reprises, notre pays a rejeté l'implantation d'une base militaire étrangère sur son territoire et refuse la présence de militaires étrangers sur son sol. Notre pays a considérablement renforcé ses moyens militaires avec l'achat d'avions et de blindés et s'apprête à construire un système électronique de surveillance des frontières. Pour l'Algérie, la lutte contre le terrorisme sur son territoire doit se faire avec ses militaires, mais cela ne ferme pas la porte à la coopération technique dans la lutte contre le terrorisme avec la première puissance mondiale. Cette coopération peut se traduire par la fourniture par les Américains d'une aide logistique pour lutter efficacement contre les réseaux terroristes installés dans l'extrême sud du pays. Et aussi dans la formation de militaires algériens par les leurs homologues américains. L'implication des Américains dans la sécurisation des frontières algéro-frontières n'échappera, sans doute, pas au comité bilatéral algéro-malien dont les travaux seront dominés par les problèmes de sécurité et de contrebande posés au niveau des frontières. Officiellement, la réunion de ce comité sera consacrée essentiellement à jeter les ponts de développement entre les villes algériennes de Tamanrasset, d'Adrar et d'Illizi et maliennes de Kidal, Gao et Tombouctou. La réunion du comité algéro-malien sera présidée, du côté algérien par le ministre délégué aux Collectivités locales Dahou Ould Kablia et du côté malien par le général de division, Kafougouna Kone, ministre malien de l'Administration territoriale et des collectivités locales. La rencontre a été précédée, hier, par une réunion au niveau des experts des deux pays, rapporte l'APS.
Le Quotidien d'Oran, 20/11/2007

No comments: