Nicolas Sarkozy a mis à profit sa visite d'Etat au Maroc pour ajouter un chapitre à la remise à plat de la stratégie politique et économique française sur la scène internationale, qu'il a entreprise depuis son installation à l'Elysée.
Le président français est reparti mercredi après-midi pour Paris avec dans son escarcelle quelques contrats et engagements dans le domaine économique et commercial pour un montant total qu'il a évalué à trois milliards d'euros.
C'est le protocole d'accord signé lundi sur la construction par des groupes français du premier tronçon du futur train à grande vitesse (TGV) marocain (deux milliards d'euros, dont un pour les entreprises françaises).
C'est également toute une série de décisions annoncées dans le domaine des armements, même si rien n'a été formellement signé dans ce domaine pendant la visite de Nicolas Sarkozy.
La France vendra ainsi au Maroc une frégate polyvalente de classe FREMM (environ 500 millions d'euros), pour laquelle un document avait cependant été signé "à temps pour la visite", précise l'entourage du chef de l'Etat.
Elle sera construite à Lorient avec les frégates du même type qui seront livrées à la Marine française à partir de 2011-2012 (ce pourrait être la deuxième ou la troisième).
Le groupe Thales vendra au Maroc un système de surveillance des frontières. La France modernisera 25 hélicoptères Puma et 140 véhicules de l'avant blindés de l'armée marocaine et vendra à celle-ci quelque 600 véhicules 4X4 long rayon d'action.
Pour ces derniers marchés, si la décision politique a été prise par le roi Mohammed VI du Maroc et Nicolas Sarkozy, les négociations sont encore en cours.
Au total, ce volet militaire, y compris la frégate, représente plus d'un milliard d'euros, dit-on de même source.
La France et le Maroc ont d'autre part décidé de s'engager dans un "partenariat" dans le domaine de l'énergie nucléaire civile, qui pourrait déboucher sur la construction d'une ou deux centrales nucléaires au Maroc.
Le dossier a été pris en main directement par Nicolas Sarkozy, soucieux d'exporter la technologie nucléaire française, et par Mohammed VI. Ils ont confié la préparation d'un accord cadre à deux de leurs plus proches collaborateurs. Selon l'entourage du président français, la conclusion de cet accord cadre pourrait intervenir "dans les semaines qui viennent".
SOUTIEN MAROCAIN A L'UNION DE LA MEDITERRANEE
La France a dû en revanche prendre acte de la décision du Maroc d'acheter des F16 américains et non le Rafale français.
"Le Maroc est un pays libre et un pays indépendant qui décide librement et nous respectons sa décision", a déclaré mercredi Nicolas Sarkozy devant des chefs d'entreprises français et marocains à Marrakech. "Quand c'est une décision qui ne nous plaît pas nous devons nous interroger sur la part de responsabilité que nous avons dans cet échec et non pas la repousser exclusivement sur nos partenaires."
Le président français entend tirer toutes les leçons de ce fiasco en remettant à plat la stratégie française de négociation et de suivi des grands contrats qu'il juge "mauvaise".
Une cellule opérationnelle baptisée "war room", constituée de proches collaborateurs du chef de l'Etat et de représentants des ministères de la Défense, de l'Economie et des Affaires étrangères, est déjà en place pour prendre les décisions sur les "grandes opérations".
Dans le domaine diplomatique, Nicolas Sarkozy a engrangé le soutien, qualifié de "total" par la délégation française, de Mohammed VI à sa proposition d'Union de la Méditerranée.
Dans un toast prononcé mardi soir lors d'un dîner officiel, le souverain chérifien a qualifié l'initiative du président français de "projet visionnaire et audacieux", tout en rappelant cependant que le Maroc aspirait aussi à un "statut avancé" auprès de l'Union européenne.
Quelques heures auparavant, Nicolas Sarkozy avait lancé de Tanger un appel "pressant et solennel" à tous les pays et peuples de la Méditerranée à construire cette union et invité les chefs d'Etat et de gouvernement de ces pays à tenir un premier sommet en juin 2008 en France.
Mardi matin, dans un discours prononcé au Parlement marocain à Rabat, il avait invité les pays de la Méditerranée à prendre exemple sur le Maroc, "qui n'a pas peur de revisiter son passé".
"Il ne peut pas y avoir de statut avancé ou de partenariat pour un pays qui n'aurait pas le courage de revisiter son passé", avait-il ajouté, une allusion susceptible de viser plusieurs pays méditerranéens, dont la Turquie.
Il avait proposé dans le même discours au Maroc un "partenariat sans arrogance" - "Je sais que votre pays a changé (...) Je suis venu vous dire que ce Maroc nouveau, nous l'avons compris et nous allons l'accompagner", avait-il déclaré.
Une façon de rompre avec une forme de "paternalisme" souvent reprochée à ses prédécesseurs, dont Jacques Chirac.
Le président français est reparti mercredi après-midi pour Paris avec dans son escarcelle quelques contrats et engagements dans le domaine économique et commercial pour un montant total qu'il a évalué à trois milliards d'euros.
C'est le protocole d'accord signé lundi sur la construction par des groupes français du premier tronçon du futur train à grande vitesse (TGV) marocain (deux milliards d'euros, dont un pour les entreprises françaises).
C'est également toute une série de décisions annoncées dans le domaine des armements, même si rien n'a été formellement signé dans ce domaine pendant la visite de Nicolas Sarkozy.
La France vendra ainsi au Maroc une frégate polyvalente de classe FREMM (environ 500 millions d'euros), pour laquelle un document avait cependant été signé "à temps pour la visite", précise l'entourage du chef de l'Etat.
Elle sera construite à Lorient avec les frégates du même type qui seront livrées à la Marine française à partir de 2011-2012 (ce pourrait être la deuxième ou la troisième).
Le groupe Thales vendra au Maroc un système de surveillance des frontières. La France modernisera 25 hélicoptères Puma et 140 véhicules de l'avant blindés de l'armée marocaine et vendra à celle-ci quelque 600 véhicules 4X4 long rayon d'action.
Pour ces derniers marchés, si la décision politique a été prise par le roi Mohammed VI du Maroc et Nicolas Sarkozy, les négociations sont encore en cours.
Au total, ce volet militaire, y compris la frégate, représente plus d'un milliard d'euros, dit-on de même source.
La France et le Maroc ont d'autre part décidé de s'engager dans un "partenariat" dans le domaine de l'énergie nucléaire civile, qui pourrait déboucher sur la construction d'une ou deux centrales nucléaires au Maroc.
Le dossier a été pris en main directement par Nicolas Sarkozy, soucieux d'exporter la technologie nucléaire française, et par Mohammed VI. Ils ont confié la préparation d'un accord cadre à deux de leurs plus proches collaborateurs. Selon l'entourage du président français, la conclusion de cet accord cadre pourrait intervenir "dans les semaines qui viennent".
SOUTIEN MAROCAIN A L'UNION DE LA MEDITERRANEE
La France a dû en revanche prendre acte de la décision du Maroc d'acheter des F16 américains et non le Rafale français.
"Le Maroc est un pays libre et un pays indépendant qui décide librement et nous respectons sa décision", a déclaré mercredi Nicolas Sarkozy devant des chefs d'entreprises français et marocains à Marrakech. "Quand c'est une décision qui ne nous plaît pas nous devons nous interroger sur la part de responsabilité que nous avons dans cet échec et non pas la repousser exclusivement sur nos partenaires."
Le président français entend tirer toutes les leçons de ce fiasco en remettant à plat la stratégie française de négociation et de suivi des grands contrats qu'il juge "mauvaise".
Une cellule opérationnelle baptisée "war room", constituée de proches collaborateurs du chef de l'Etat et de représentants des ministères de la Défense, de l'Economie et des Affaires étrangères, est déjà en place pour prendre les décisions sur les "grandes opérations".
Dans le domaine diplomatique, Nicolas Sarkozy a engrangé le soutien, qualifié de "total" par la délégation française, de Mohammed VI à sa proposition d'Union de la Méditerranée.
Dans un toast prononcé mardi soir lors d'un dîner officiel, le souverain chérifien a qualifié l'initiative du président français de "projet visionnaire et audacieux", tout en rappelant cependant que le Maroc aspirait aussi à un "statut avancé" auprès de l'Union européenne.
Quelques heures auparavant, Nicolas Sarkozy avait lancé de Tanger un appel "pressant et solennel" à tous les pays et peuples de la Méditerranée à construire cette union et invité les chefs d'Etat et de gouvernement de ces pays à tenir un premier sommet en juin 2008 en France.
Mardi matin, dans un discours prononcé au Parlement marocain à Rabat, il avait invité les pays de la Méditerranée à prendre exemple sur le Maroc, "qui n'a pas peur de revisiter son passé".
"Il ne peut pas y avoir de statut avancé ou de partenariat pour un pays qui n'aurait pas le courage de revisiter son passé", avait-il ajouté, une allusion susceptible de viser plusieurs pays méditerranéens, dont la Turquie.
Il avait proposé dans le même discours au Maroc un "partenariat sans arrogance" - "Je sais que votre pays a changé (...) Je suis venu vous dire que ce Maroc nouveau, nous l'avons compris et nous allons l'accompagner", avait-il déclaré.
Une façon de rompre avec une forme de "paternalisme" souvent reprochée à ses prédécesseurs, dont Jacques Chirac.
MARRAKECH (Reuters ) 24/10/2007
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