La visite d'Etat qu'effectuera le président français, M. Nicolas Sarkozy, au cours des premiers jours de décembre prochain est assurément entrée dans sa phase préparatoire la plus active. En témoigne la succession des visites de travail de ministres algériens. Ce fut tout d'abord le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, M. Yazid Zerhouni, au cours de la première semaine d'octobre. Puis le tour de M. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, qui a achevé sa visite samedi dernier. Et, à partir d'aujourd'hui, c'est M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines qu'accueille la capitale française.M. Temmar a levé le moindre doute sur cette «programmation» en affirmant samedi dernier que sa mission à Paris entrait «strictement dans le cadre préparatoire de la visite du président Sarkozy en Algérie». Ainsi, ses rencontres avec la ministre de l'Economie et des Finances, Mme Christine Lagarde, le secrétaire d'Etat aux Entreprises et au Commerce extérieur, M. Hervé Novelli, et une soixantaine de patrons réunis par leur organisation, le Medef, avaient comme point de mire le contenu économique du prochain sommet d'Alger entre le président Abdelaziz Bouteflika et son homologue français. Saisir la «température ambiante» qui règne chez les partenaires à la veille de cette échéance, expliquer les attentes de l’Algérie et examiner les différents secteurs industriels où l’apport français peut être bénéfique aux deux parties, tel semble avoir été le contenu de la mission parisienne de M. Temmar.Le ministre algérien n’a pas manqué de dire au cours d’un point de presse donné à l’ambassade d’Algérie à Paris : «Je pars satisfait à Alger», pour signifier que la visite a répondu à ses attentes. Pourquoi ? Parce que M. Temmar dit avoir rencontré tant au niveau des politiques que des chefs d’entreprise une réelle volonté et une grande disponibilité à développer la coopération économique en phase avec la stratégie de développement de l’Algérie, tant en ce qui concerne la réalisation du plan de croissance économique que de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie industrielle. «Nos rapports sont extrêmement positifs», a souligné le ministre qui a réfuté l’idée selon laquelle il y aurait une désaffection ou un moindre intérêt des entreprises françaises à investir en Algérie. Il est vrai, comme il l’a relevé, que les investissements français sont en constante augmentation pour se situer en première ou en seconde position, selon les sources d’information, des investissements étrangers hors hydrocarbures, surtout avec le coup d’accélération enregistré en 2006 (300 millions de dollars, selon Paris). «450 millions d’euros sont déclarés à l’ANDI», selon M. Temmar.«Mais, a tenu à préciser le ministre, cela demeure en deçà des potentialités qui existent entre nos deux pays.» Pour ce faire, M. Temmar reconnaît qu’«il faut faire un plus pour que l’environnement algérien soit plus accueillant» tout en relevant que «les entreprises françaises reconnaissent que nous avons fait des efforts pour accroître notre compétitivité, que ce soit dans le domaine du foncier, de l’administration ou de l’économie». Afin d’exploiter ces potentialités, le ministre a retenu deux conditions. L’une est de donner «de sérieuses garanties», algériennes et françaises, aux moyennes entreprises disposées à investir dans des secteurs qui correspondent à la demande algérienne. L’autre est que les entreprises françaises s’imprègnent de cette donnée : «L’Algérie n’est pas le Maroc, la Tunisie ou l’Egypte. Notre programme de croissance n’est pas financé par l’extérieur qui pratique les marchés de gré à gré. D’où, la procédure d’appels d’offres est une nécessité absolue à laquelle les entreprises françaises doivent se soumettre, sachant que cela prend plus de temps que pour les marchés de gré à gré.» En ce qui concerne les secteurs d’investissement, des comités mixtes mis en place travaillent sur ceux arrêtés dans un mémorandum d’il y a un an : l’agroalimentaire, la pharmacie et l’automobile. A propos de ce dernier secteur, M. Temmar a nié, contrairement à ce qui a été écrit ailleurs, toute irritation de l’Algérie du fait que Renault va construire une usine au Maroc. «Cela relève de la stratégie industrielle des entreprises et de la vision de leurs affaires», a-t-il souligné en précisant que le pays attend de Renault, comme de Peugeot, de Toyota et de Volkswagen, qui dominent le marché, «des retombées en Algérie […] une valeur ajoutée créatrice d’emplois». «Nous ne sommes pas contents du tout de la situation du marché de la voiture», a tenu à préciser le ministre.En plus de ces trois secteurs identifiés, l’Algérie demande qu’un intérêt soit porté à la mécanique, à l’électricité et à l’électronique. Et il y a l’épineux problème de la mise à niveau des entreprises algériennes pour assurer leur compétitivité tant sur le marché national que pour l’exportation. La France affiche sa disponibilité à contribuer à la réalisation du dispositif de mise à niveau du gouvernement algérien afin de «donner aux entreprises algériennes des capacités nécessaires pour affronter la concurrence et aller vers le marché européen». 2 000 à 3 000 entreprises seront concernées par cette opération.
La lberté
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