Que ne fait on pas pour redorer le blason de la politique étrangère controversée de son pays et vendre le bilan, pour le moins maigre, de deux années au Conseil de sécurité? Pour certains membres de la mission sud-africaine à l'ONU, la réponse est vite trouvée : harceler les journalistes et tenter de les intimider.
Visiblement irrités par une question de la MAP qui interrogeait, jeudi, l'ambassadeur de l'Afrique du sud si la position de Pretoria au Conseil de sécurité a été en quelque sorte affaiblie par son manque de succès dans ses missions de médiation dans certains conflits en Afrique, ces "diplomates", furieux, ont pris d'assaut le journaliste aussitôt la conférence terminée, une dérive condamnée par un grand nombre de journalistes accrédités aux Nations Unies.
A l'offre, pourtant non sollicitée, faite au départ, d'"éclairer" le journaliste sur les multiples succès de la diplomatie de leur pays, s'est vite substituée un véritable procès d'intention qui n'a pas tardé à céder la place à une paranoïa sur les réelles motivations des questions de la MAP. S'ensuivent le harcèlement et un langage d'intimidation à peine dissimulé.
Ouvrant le "procès", le tout devant des journalistes médusés, une diplomate, la vétérante du groupe, n'a pas tardé à pointer "l'origine du mal", aussitôt évoqué les reproches, de notoriété, faites à la politique africaine de Pretoria, notamment dans la crise au Zimbabwe.
"Vous êtes marocain!", a-t-elle lancé avant de céder à un véritable délire sur la position de son pays sur la question du Sahara.
"Je sais que vous n'êtes pas content de nos positions sur la question du Sahara. Soyez-en sûr que nous serons toujours là pour nous opposer à vous", a-t-elle poursuivi sur un ton menaçant.
Drôle de raisonnement qui ne fait que trahir l'ampleur de la frustration des membres de la délégation sud-africaine de voir que cette question n'a été, à aucun moment, soulevée par les journalistes présents à la conférence.
L'ambassadeur sud-africain n'avait pourtant pas cessé, à plusieurs occasions, d'évoquer, avec la même virulence qui lui est connue, les sempiternelles arguments de son pays sur ce dossier avec l'objectif de mettre à profit au maximum les derniers jours du mandat de son pays au sein du Conseil de sécurité.
Encouragé par le ton donné par sa collègue, un autre membre de la mission sud-africaine, plus "novice" celui-ci, s'est laissé emporté, croyant que tout est permis pour défendre les thèses de son pays, y compris le langage de l'intimidation.
"Vos écrits ne sont jamais objectifs à notre égard. Vos attentions sont douteuses et je doute même que vous soyez un journaliste", a-t-il asséné, le doigt pointé vers le correspondant de la MAP, avant d'être rappelé à l'ordre par ses collègues.
Ce comportement a suscité l'indignation de l'Association des Correspondants auprès des Nations Unies, dont le président a aussitôt entrepris les démarches auprès de la mission sud-africaine pour demander des explications sur cette dérive.
"C'est inacceptable que des journalistes aient à justifier les motivations de leurs questions", a ainsi réagi le correspondent de l'agence espagnole EFE, Joaqim Utset.
Plus virulente fut la réaction de l'ancien président de l'Association des correspondants de l'ONU, Masoud Haider, un des vétérans de la presse accrédités auprès des Nations Unies.
"Pour qui ce Monsieur se prenait-il ? Je doute fort qu'il soit diplomate", a-t-il dit, insistant sur la nécessité d'une excuse officielle à tous les journalistes à l'ONU de la part de l'ambassadeur sud-africain.
Cependant, le porte-parole de la mission permanente d'Afrique du sud auprès des Nations Unies, Zaheer Laher, n'a pas tardé à présenter des excuses pour le comportement de son collègue.
Ironie de l'histoire, il a réitéré la même réaction que celle de l'ancien président de l'UNCA, à savoir que ce comportement n'était pas digne de la part d'un diplomate.
New York (Nations Unies) - 19/12/08
Visiblement irrités par une question de la MAP qui interrogeait, jeudi, l'ambassadeur de l'Afrique du sud si la position de Pretoria au Conseil de sécurité a été en quelque sorte affaiblie par son manque de succès dans ses missions de médiation dans certains conflits en Afrique, ces "diplomates", furieux, ont pris d'assaut le journaliste aussitôt la conférence terminée, une dérive condamnée par un grand nombre de journalistes accrédités aux Nations Unies.
A l'offre, pourtant non sollicitée, faite au départ, d'"éclairer" le journaliste sur les multiples succès de la diplomatie de leur pays, s'est vite substituée un véritable procès d'intention qui n'a pas tardé à céder la place à une paranoïa sur les réelles motivations des questions de la MAP. S'ensuivent le harcèlement et un langage d'intimidation à peine dissimulé.
Ouvrant le "procès", le tout devant des journalistes médusés, une diplomate, la vétérante du groupe, n'a pas tardé à pointer "l'origine du mal", aussitôt évoqué les reproches, de notoriété, faites à la politique africaine de Pretoria, notamment dans la crise au Zimbabwe.
"Vous êtes marocain!", a-t-elle lancé avant de céder à un véritable délire sur la position de son pays sur la question du Sahara.
"Je sais que vous n'êtes pas content de nos positions sur la question du Sahara. Soyez-en sûr que nous serons toujours là pour nous opposer à vous", a-t-elle poursuivi sur un ton menaçant.
Drôle de raisonnement qui ne fait que trahir l'ampleur de la frustration des membres de la délégation sud-africaine de voir que cette question n'a été, à aucun moment, soulevée par les journalistes présents à la conférence.
L'ambassadeur sud-africain n'avait pourtant pas cessé, à plusieurs occasions, d'évoquer, avec la même virulence qui lui est connue, les sempiternelles arguments de son pays sur ce dossier avec l'objectif de mettre à profit au maximum les derniers jours du mandat de son pays au sein du Conseil de sécurité.
Encouragé par le ton donné par sa collègue, un autre membre de la mission sud-africaine, plus "novice" celui-ci, s'est laissé emporté, croyant que tout est permis pour défendre les thèses de son pays, y compris le langage de l'intimidation.
"Vos écrits ne sont jamais objectifs à notre égard. Vos attentions sont douteuses et je doute même que vous soyez un journaliste", a-t-il asséné, le doigt pointé vers le correspondant de la MAP, avant d'être rappelé à l'ordre par ses collègues.
Ce comportement a suscité l'indignation de l'Association des Correspondants auprès des Nations Unies, dont le président a aussitôt entrepris les démarches auprès de la mission sud-africaine pour demander des explications sur cette dérive.
"C'est inacceptable que des journalistes aient à justifier les motivations de leurs questions", a ainsi réagi le correspondent de l'agence espagnole EFE, Joaqim Utset.
Plus virulente fut la réaction de l'ancien président de l'Association des correspondants de l'ONU, Masoud Haider, un des vétérans de la presse accrédités auprès des Nations Unies.
"Pour qui ce Monsieur se prenait-il ? Je doute fort qu'il soit diplomate", a-t-il dit, insistant sur la nécessité d'une excuse officielle à tous les journalistes à l'ONU de la part de l'ambassadeur sud-africain.
Cependant, le porte-parole de la mission permanente d'Afrique du sud auprès des Nations Unies, Zaheer Laher, n'a pas tardé à présenter des excuses pour le comportement de son collègue.
Ironie de l'histoire, il a réitéré la même réaction que celle de l'ancien président de l'UNCA, à savoir que ce comportement n'était pas digne de la part d'un diplomate.
New York (Nations Unies) - 19/12/08
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