Gravissime et surprenant ! Le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed près la cour d’Alger a rendu hier son verdict dans le procès opposant un « raqui » (guérisseur-exorciste), dit docteur Sabadou, exerçant à la rue Hassiba Ben Bouali (ex-Belcourt), à la journaliste Salima Tlemçani et au directeur d’El Watan, Omar Belhouchet. Ainsi, après délibération suite à l’audience qui s’est tenue le 15 décembre, le tribunal en question a condamné les deux journalistes d’El Watan à une peine de trois mois de prison ferme et une amende de 50 000 DA chacun. Un verdict suite auquel les deux journalistes ont décidé de faire appel.
A rappeler que lors du procès qui s’est déroulé le 15 décembre, en l’absence du plaignant, le procureur avait requis une peine de deux mois de prison ferme. Hier, à la surprise générale, ce réquisitoire a été même aggravé par la présidente du tribunal. Cette dernière a en effet décidé d’une peine plus lourde : trois mois de prison ferme. Une condamnation qui a surpris plus d’un. L’avocat des deux journalistes, maître Khaled Bourayou, se dit « étonné et surpris » par cette décision hors du commun. « Elle m’étonne dans la mesure où elle vient sanctionner les faits établis à l’encontre d’un médecin qui pratique le charlatanisme en recourant à des procédés que la loi ne prévoit pas et qui ne sont pas conformes à la thérapie moderne. Elle me surprend, car il appartient à la justice de veiller au bon fonctionnement de la société à travers l’application des lois et règlements », a-t-il dit.
Maître Khaled Bourayou ajoutera : « Il importe d’éviter que la justice soit manipulée, qu’elle devienne la source de la légalisation du charlatanisme et l’homologation des pratiques illégales. »A ses yeux, « la justice, par ces décisions, ne doit pas légaliser, homologuer ou valider tout ce qui est contraire à la loi ». Maître Khaled Bourayou a estimé que « dans cette affaire, le journal a dénoncé à l’appui de faits réels une pratique illégale. Le journal a fait son travail professionnellement ». Il rappelle que « la partie civile absente au débat avait souligné, dans sa plainte, qu’elle a été diffamée, elle et l’Islam ». Ainsi, conclut-il, « avec cette décision, la partie civile est assurée dans l’exercice du charlatanisme ».
Lors du procès, Omar Belhouchet, interrogé sur le contenu l’article incriminé, avait notamment indiqué que « c’est un reportage qui ne comporte aucune diffamation. La journaliste, qui est allée voir la personne en question dans son cabinet, a constaté que celle-ci ne pratiquait pas la médecine mais plutôt le charlatanisme ». Pour sa part, l’auteur de l’article, en l’occurrence la journaliste Salima Tlemçani, avait estimé qu’elle n’a fait que son travail.« Sur la plaque qui orne la porte de son cabinet médical, il est écrit " Médecin spécialiste des maladies des femmes et des enfants" (…). Mais une fois à l’intérieur, il m’a récité des versets coraniques en me disant que la cause de mon mal tenait du fait que j’étais habitée par le diable. A la fin il m’a remis une ordonnance dans laquelle il me recommandait de l’eau minérale, du miel et de l’huile d’olive.
Une fois sortie, je l’ai appelé au téléphone pour lui signaler qu’il pratiquait dans son cabinet la roquia et non la médecine. Dans l’article qui a paru, j’ai pris le soin de reproduire sa réponse, de même d’ailleurs que l’avis du conseil de l’Ordre des médecins qui a tenu à dénoncer cette pratique en faisant remarquer que Sabadou n’était pas enregistré dans le fichier des médecins exerçant à Alger. » Dans l’une de ses réponses, la mise en cause avait également précisé : « J’ai écrit qu’il s’agit d’un médecin pratiquant le charlatanisme et non la médecine. Aucun médecin de ce nom n’a délivré une ordonnance avec de l’huile d’olive, du miel et de l’eau minérale pour guérir une migraine. »
Par Rabah Beldjenna - EL WATAN
A rappeler que lors du procès qui s’est déroulé le 15 décembre, en l’absence du plaignant, le procureur avait requis une peine de deux mois de prison ferme. Hier, à la surprise générale, ce réquisitoire a été même aggravé par la présidente du tribunal. Cette dernière a en effet décidé d’une peine plus lourde : trois mois de prison ferme. Une condamnation qui a surpris plus d’un. L’avocat des deux journalistes, maître Khaled Bourayou, se dit « étonné et surpris » par cette décision hors du commun. « Elle m’étonne dans la mesure où elle vient sanctionner les faits établis à l’encontre d’un médecin qui pratique le charlatanisme en recourant à des procédés que la loi ne prévoit pas et qui ne sont pas conformes à la thérapie moderne. Elle me surprend, car il appartient à la justice de veiller au bon fonctionnement de la société à travers l’application des lois et règlements », a-t-il dit.
Maître Khaled Bourayou ajoutera : « Il importe d’éviter que la justice soit manipulée, qu’elle devienne la source de la légalisation du charlatanisme et l’homologation des pratiques illégales. »A ses yeux, « la justice, par ces décisions, ne doit pas légaliser, homologuer ou valider tout ce qui est contraire à la loi ». Maître Khaled Bourayou a estimé que « dans cette affaire, le journal a dénoncé à l’appui de faits réels une pratique illégale. Le journal a fait son travail professionnellement ». Il rappelle que « la partie civile absente au débat avait souligné, dans sa plainte, qu’elle a été diffamée, elle et l’Islam ». Ainsi, conclut-il, « avec cette décision, la partie civile est assurée dans l’exercice du charlatanisme ».
Lors du procès, Omar Belhouchet, interrogé sur le contenu l’article incriminé, avait notamment indiqué que « c’est un reportage qui ne comporte aucune diffamation. La journaliste, qui est allée voir la personne en question dans son cabinet, a constaté que celle-ci ne pratiquait pas la médecine mais plutôt le charlatanisme ». Pour sa part, l’auteur de l’article, en l’occurrence la journaliste Salima Tlemçani, avait estimé qu’elle n’a fait que son travail.« Sur la plaque qui orne la porte de son cabinet médical, il est écrit " Médecin spécialiste des maladies des femmes et des enfants" (…). Mais une fois à l’intérieur, il m’a récité des versets coraniques en me disant que la cause de mon mal tenait du fait que j’étais habitée par le diable. A la fin il m’a remis une ordonnance dans laquelle il me recommandait de l’eau minérale, du miel et de l’huile d’olive.
Une fois sortie, je l’ai appelé au téléphone pour lui signaler qu’il pratiquait dans son cabinet la roquia et non la médecine. Dans l’article qui a paru, j’ai pris le soin de reproduire sa réponse, de même d’ailleurs que l’avis du conseil de l’Ordre des médecins qui a tenu à dénoncer cette pratique en faisant remarquer que Sabadou n’était pas enregistré dans le fichier des médecins exerçant à Alger. » Dans l’une de ses réponses, la mise en cause avait également précisé : « J’ai écrit qu’il s’agit d’un médecin pratiquant le charlatanisme et non la médecine. Aucun médecin de ce nom n’a délivré une ordonnance avec de l’huile d’olive, du miel et de l’eau minérale pour guérir une migraine. »
Par Rabah Beldjenna - EL WATAN
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