3 millions d’élèves nécessiteux ont été recensés à l’occasion de la rentrée scolaire alors que plus d’un million de retraités touchent moins de 11.000 DA.
Ces deux exemples illustrés par deux catégories extrêmes d’une population globale estimée à près de 35 millions d’âmes par le dernier recensement montrent à eux seuls, une tendance certaine de la société algérienne vers une paupérisation qui la gagne doucement mais sûrement.A des degrés divers certes, toutes les couches sociales sont concernées. L’érosion du pouvoir d’achat des classes moyennes, pourrait en cela s’avérer désastreux pour l’économie nationale. Etant par essence consommatrices, elles peuvent si les moyens venaient à lui manquer, provoquer la relance de la consommation. Si l’on se fie à nos deux exemples, plus de 4 millions d’Algériens au moins seraient dans le besoin. Ils vivraient chichement dans le meilleur des cas. La première catégorie concerne une tranche d’âge que l’on peut situer entre 6 et 18 ans. Un contingent de 8 millions d’âmes qui forme les futures forces vives de la nation. Certains d’entre eux viennent juste d’ouvrir leurs yeux à la vie alors que les autres vont y entrer de plain-pied dans un avenir proche. 3 millions d’entre eux partent avec un handicap sérieux. Ils sont nécessiteux. La seconde est formée majoritairement par des citoyens ayant atteint l’âge légal de la retraite, c’est-à-dire 60 ans et plus. Leurs revenus sont dérisoires: 11.000 DA et moins. Dans leur quasi-totalité, ils continuent à subvenir aux besoins de leurs familles. Une augmentation de 5% de leurs pensions vient d’être décidée en Conseil de gouvernement. Pourquoi la bonne santé financière de l’économie algérienne, estimée à plus de 130 milliards de dollars de réserves de change, n’a pas plus profité aux masses laborieuses? A l’Algérie d’en bas? Celle qui est la plus nombreuse mais aussi la plus atteinte par la flambée des prix de tous les prix des produits de consommation sans exception. Cela commence par la pomme de terre, légume indispensable de la cuisine algérienne à la banane ou au raisin pour les mieux lotis, bien évidemment. N’étant pas par «vocation», un pays producteur de richesses, notre salut n’est dû qu’à cette manne fabuleuse engrangée par les recettes en hydrocarbures: la rente pétrolière. C’est à elle seule que revient cette lourde responsabilité de faire tourner l’économie nationale. Est-elle équitablement répartie? Faut-il y puiser plus pour réduire les inégalités sociales au risque de mettre en péril les projets en cours et à venir dans le cadre du développement économique? Les élus du peuple du palais Zighoud-Youcef ne se sont pas gênés. Une attitude prédatrice qui est loin de représenter le bon exemple. Mais à bien regarder et en faisant fi de ces réflexes qui ne grandissent pas les élus de la Nation, le mal est plus profond. L’Algérie paie en grande partie et «cash», la politique économique prônée dans les années 70.Celle de «l’industrie industrialisante». Celle des usines clés en main qui ont volé de contre-performances en contre-performances. Elles ont englouti des sommes colossales d’argent et vomi des dizaines de milliers de salariés. Des licenciements massifs qui ont conduit au chômage puis à l’assistanat et quelquefois, pour certains et pour leur malheur, à la mendicité. Le phénomène est loin d’être enrayé aujourd’hui et malgré les efforts des pouvoirs publics pour remettre à flot, certaines entreprises jugées encore viables, les investissements nécessaires ne sont pas au rendez-vous. La plupart de celles qui sont à privatiser n’ont pas trouvé acquéreurs ce qui n’est pas de bon augure. La lutte pour préserver l’emploi est au centre des débats et la pauvreté aussi, sinon plus.
Mohamed TOUATI - L'EXPRESSION 16/09/2008
Ces deux exemples illustrés par deux catégories extrêmes d’une population globale estimée à près de 35 millions d’âmes par le dernier recensement montrent à eux seuls, une tendance certaine de la société algérienne vers une paupérisation qui la gagne doucement mais sûrement.A des degrés divers certes, toutes les couches sociales sont concernées. L’érosion du pouvoir d’achat des classes moyennes, pourrait en cela s’avérer désastreux pour l’économie nationale. Etant par essence consommatrices, elles peuvent si les moyens venaient à lui manquer, provoquer la relance de la consommation. Si l’on se fie à nos deux exemples, plus de 4 millions d’Algériens au moins seraient dans le besoin. Ils vivraient chichement dans le meilleur des cas. La première catégorie concerne une tranche d’âge que l’on peut situer entre 6 et 18 ans. Un contingent de 8 millions d’âmes qui forme les futures forces vives de la nation. Certains d’entre eux viennent juste d’ouvrir leurs yeux à la vie alors que les autres vont y entrer de plain-pied dans un avenir proche. 3 millions d’entre eux partent avec un handicap sérieux. Ils sont nécessiteux. La seconde est formée majoritairement par des citoyens ayant atteint l’âge légal de la retraite, c’est-à-dire 60 ans et plus. Leurs revenus sont dérisoires: 11.000 DA et moins. Dans leur quasi-totalité, ils continuent à subvenir aux besoins de leurs familles. Une augmentation de 5% de leurs pensions vient d’être décidée en Conseil de gouvernement. Pourquoi la bonne santé financière de l’économie algérienne, estimée à plus de 130 milliards de dollars de réserves de change, n’a pas plus profité aux masses laborieuses? A l’Algérie d’en bas? Celle qui est la plus nombreuse mais aussi la plus atteinte par la flambée des prix de tous les prix des produits de consommation sans exception. Cela commence par la pomme de terre, légume indispensable de la cuisine algérienne à la banane ou au raisin pour les mieux lotis, bien évidemment. N’étant pas par «vocation», un pays producteur de richesses, notre salut n’est dû qu’à cette manne fabuleuse engrangée par les recettes en hydrocarbures: la rente pétrolière. C’est à elle seule que revient cette lourde responsabilité de faire tourner l’économie nationale. Est-elle équitablement répartie? Faut-il y puiser plus pour réduire les inégalités sociales au risque de mettre en péril les projets en cours et à venir dans le cadre du développement économique? Les élus du peuple du palais Zighoud-Youcef ne se sont pas gênés. Une attitude prédatrice qui est loin de représenter le bon exemple. Mais à bien regarder et en faisant fi de ces réflexes qui ne grandissent pas les élus de la Nation, le mal est plus profond. L’Algérie paie en grande partie et «cash», la politique économique prônée dans les années 70.Celle de «l’industrie industrialisante». Celle des usines clés en main qui ont volé de contre-performances en contre-performances. Elles ont englouti des sommes colossales d’argent et vomi des dizaines de milliers de salariés. Des licenciements massifs qui ont conduit au chômage puis à l’assistanat et quelquefois, pour certains et pour leur malheur, à la mendicité. Le phénomène est loin d’être enrayé aujourd’hui et malgré les efforts des pouvoirs publics pour remettre à flot, certaines entreprises jugées encore viables, les investissements nécessaires ne sont pas au rendez-vous. La plupart de celles qui sont à privatiser n’ont pas trouvé acquéreurs ce qui n’est pas de bon augure. La lutte pour préserver l’emploi est au centre des débats et la pauvreté aussi, sinon plus.
Mohamed TOUATI - L'EXPRESSION 16/09/2008
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