Les violations de la liberté de la presse se sont multipliées en Algérie sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika; un grand nombre d'entre elles se sont d'ailleurs produites pendant la campagne électorale de ce mois-ci, disent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat le 9 avril.
La veille du scrutin, le CPJ et RSF rapportent que le gouvernement algérien a interdit la distribution des numéros en cours de trois hebdomadaires français, « L'Express », « Marianne » et « Le Journal du Dimanche » - qui contenaient des articles critiquant le règne de Bouteflika et les liens étroits qu'il entretient avec les principaux généraux de l'armée. Les journalistes rapportent avoir attendu pendant des mois avant d'obtenir un visa d'entrée en Algérie, ou se sont vu refuser leurs demandes, dit le CPJ. D'autres, qui se sont présentés ont été empêchés physiquement de couvrir l'élection présidentielle, disent le CPJ et RSF. Le jour de l'élection, par exemple, Hicham Madraoui et Mahfoud Ait Bensaleh, de l'hebdomadaire marocain « Assahrae Al Ousbouiya » ont été arrêtés, emmenés dans un poste de police d'Alger et interrogés pendant plus de quatre heures. « Leur arrestation ne laisse présager rien de bon pour le troisième mandat du président Abdelaziz Bouteflika », dit RSF. « On a empêché les médias internationaux de couvrir convenablement l'élection. Nous espérons que les médias pourront mieux couvrir le prochain gouvernement de Bouteflika. » Une journaliste tunisienne et championne des droits de la personne, Sihem Bensedrine, n'a pas même été autorisée à mettre les pieds au pays. Bensedrine, qui est arrivée à l'aéroport d'Alger le 4 avril pour participer, avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), à la surveillance de la couverture de l'élection présidentielle par les médias locaux, a été contrainte par la police de l'aéroport de repartir à bord du même avion qui l'avait emmenée de Paris. Sans explications. D'après la LADDH, il y a eu dans les médias « absence totale de débat critique » sur l'élection présidentielle et, dans les médias appartenant à l'État, une couverture unanimement favorable à Bouteflika contre ses cinq adversaires. Selon le CPJ, la fréquence des violations a commencé à s'accroître en février 2006, après que le gouvernement de Bouteflika eut émis un décret draconien qui restreint la libre expression et impose des limites très étroites à la discussion sur la guerre civile des années 1990 en Algérie. Sont interdites par exemple les enquêtes sur le meurtre de dizaines de journalistes et la disparition d'au moins deux autres. « Ce décret pousse à davantage d'autocensure dans les médias algériens; il sert de nouvelle prescription de harcèlement et d'incarcération des journalistes critiques, et il élargit le fossé entre les politiques algériennes et les normes internationales en matière de libre expression », dit CPJ. Et le CPJ et RSF ont écrit séparément à Bouteflika pour l'inviter à révoquer le décret de février 2006, et à mettre fin à l'incarcération et au harcèlement des journalistes algériens.
EMarrakech
Samedi 25 Avril 2009
La veille du scrutin, le CPJ et RSF rapportent que le gouvernement algérien a interdit la distribution des numéros en cours de trois hebdomadaires français, « L'Express », « Marianne » et « Le Journal du Dimanche » - qui contenaient des articles critiquant le règne de Bouteflika et les liens étroits qu'il entretient avec les principaux généraux de l'armée. Les journalistes rapportent avoir attendu pendant des mois avant d'obtenir un visa d'entrée en Algérie, ou se sont vu refuser leurs demandes, dit le CPJ. D'autres, qui se sont présentés ont été empêchés physiquement de couvrir l'élection présidentielle, disent le CPJ et RSF. Le jour de l'élection, par exemple, Hicham Madraoui et Mahfoud Ait Bensaleh, de l'hebdomadaire marocain « Assahrae Al Ousbouiya » ont été arrêtés, emmenés dans un poste de police d'Alger et interrogés pendant plus de quatre heures. « Leur arrestation ne laisse présager rien de bon pour le troisième mandat du président Abdelaziz Bouteflika », dit RSF. « On a empêché les médias internationaux de couvrir convenablement l'élection. Nous espérons que les médias pourront mieux couvrir le prochain gouvernement de Bouteflika. » Une journaliste tunisienne et championne des droits de la personne, Sihem Bensedrine, n'a pas même été autorisée à mettre les pieds au pays. Bensedrine, qui est arrivée à l'aéroport d'Alger le 4 avril pour participer, avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), à la surveillance de la couverture de l'élection présidentielle par les médias locaux, a été contrainte par la police de l'aéroport de repartir à bord du même avion qui l'avait emmenée de Paris. Sans explications. D'après la LADDH, il y a eu dans les médias « absence totale de débat critique » sur l'élection présidentielle et, dans les médias appartenant à l'État, une couverture unanimement favorable à Bouteflika contre ses cinq adversaires. Selon le CPJ, la fréquence des violations a commencé à s'accroître en février 2006, après que le gouvernement de Bouteflika eut émis un décret draconien qui restreint la libre expression et impose des limites très étroites à la discussion sur la guerre civile des années 1990 en Algérie. Sont interdites par exemple les enquêtes sur le meurtre de dizaines de journalistes et la disparition d'au moins deux autres. « Ce décret pousse à davantage d'autocensure dans les médias algériens; il sert de nouvelle prescription de harcèlement et d'incarcération des journalistes critiques, et il élargit le fossé entre les politiques algériennes et les normes internationales en matière de libre expression », dit CPJ. Et le CPJ et RSF ont écrit séparément à Bouteflika pour l'inviter à révoquer le décret de février 2006, et à mettre fin à l'incarcération et au harcèlement des journalistes algériens.
EMarrakech
Samedi 25 Avril 2009
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