Khadija Hamdi, épouse du chef des séparatistes Mohamed Abdelaziz, est catégorique : les jeunes des camps de Tindouf se désintéressent de plus en plus du Polisario. Ils commencent, selon elle, à se lasser de la vie dans ces camps où la répression et les violations flagrantes des droits humains sont monnaie courante.Dans un entretien publié lundi par le journal espagnol «Levante» de Valence, Khadija Hamdi a eu le courage et l’honnêteté d’avouer, sans détours, que les jeunes des camps de Tindouf manquent d’enthousiasme face aux causes du Polisario et « commencent à se fatiguer de la lutte et de la vie » dans ces geôles à ciel ouvert caractérisées par des conditions carcérales sordides et ignobles. L’épouse du chef des mercenaires qui vient d’achever une visite d’une semaine dans la région de Valence (Est de l’Espagne) a affirmé qu’«aujourd’hui, un jeune de 15 ans n’a pas la même conscience que ses prédécesseurs, ni les mêmes objectifs que ceux de ses parents, ni les mêmes préoccupations». «Aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, ils (les jeunes) ont leurs propres passions pour les affaires, la communication et les voyages». Même si elle a omis, peut-être par pudeur, de parler des restrictions draconiennes imposées aux populations, elle a eu au moins le mérite de préciser « que beaucoup de choses manquaient » dans ces camps où les aides humanitaires de la communauté internationale sont détournées par les dirigeants des séparatistes qui se livrent également aux trafics d’armes et d’êtres humains. Face à cette situation dramatique, le Comité spécial chargé du Sahara marocain en Europe a appelé lundi la Cour européenne des droits de l’Homme à intervenir d’urgence pour mettre fin au calvaire des populations séquestrées à Tindouf. Ce comité dénonce, dans une lettre adressée au président de la Cour européenne des droits de l’Homme, la suspension des autorisations de sortie des camps de la honte, les traitements dégradants que subissent les Marocains séquestrés à Tindouf et le refus de leur recensement, ainsi que le détournement de l’aide humanitaire. «Cette situation accentue davantage les souffrances de ces familles séquestrées à ce jour dans ces camps sur le sol algérien et aggravent les conditions dramatiques et inhumaines dans lesquelles elles vivent», déplore El Hassane Benhammou, président du Comité spécial chargé du Sahara marocain en Europe. Il appelle également à une solidarité internationale et à une mobilisation de toutes les forces vives soucieuses du respect des valeurs universelles des droits de l’Homme en vue de mettre fin à cette situation. Ce comité avait adressé récemment des lettres à la Commission européenne et au Parlement européen les priant d’agir pour éclairer l’opinion publique internationale sur la situation des séquestrés de Tindouf et contribuer activement à la levée du blocus imposé aux populations qui y sont enfermées arbitrairement. Les déclarations de Khadija Hamdi au journal espagnol viennent ainsi corroborer le malaise et la psychose qui se sont installés dans les camps de Tindouf et qui se sont traduits par l’interférence des autorités algériennes dans la gestion de ces camps. Les nouvelles en provenance de Tindouf font d’ailleurs état de la prise de contrôle directe du camp dit «Dakhla» par la gendarmerie algérienne, qui s’est substituée aux milices du Polisario. Pour de nombreux observateurs, ces mesures découlent de la perte de confiance placée naguère par les autorités algériennes dans ces milices.
(lavantes journal espagnol 10/1/2006)
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