Les mines du Polisario continuent de faire des victimes au Sahara. Après le parlementaire istiqlalien Laâroussi, c'est au tour de deux enfants et d'un ancien parlementaire de faire les frais de ce lourd legs de la guerre.Chakib Benmoussa et Fouad Ali El Himma, respectivement ministre de l'Intérieur et ministre délégué à l'Intérieur, sont arrivés, hier en début d'après-midi, à Laâyoune pour étudier avec les autorités locales les derniers développements du dossier des mines antipersonnel qui n'arrêtent pas de faire des victimes parmi les populations. Selon des sources sur place, les deux ministres devraient examiner la mise en place, dès que possible, de groupes de travail pour des actions de déminage et de sensibilisation destinées à mettre fin à l’hécatombe. Les deux ministres devaient également assister à l'enterrement de Mohamed Khatri Joummani, l'une des dernières victimes de ces mines.Les mines antipersonnel ont fait de nouvelles victimes rien qu'en l'espace de quelques jours. Lundi, une fillette de huit ans a ainsi trouvé la mort dans la localité de Haouza à 200 kilomètres de Smara. La victime, Fatima Bent Ibrahim jouait avec un engin explosif dont la déflagration a d'ailleurs occasionné de graves blessures à son cadet, Mohamed. Ce dernier a été acheminé, grâce à un hélicoptère, vers l'hôpital militaire de Laâyoune.Pendant la même journée de lundi, les mines antipersonnel avaient fait d'autres victimes dont Mohamed Khatri Joummani, notable du Sahara, ex-parlementaire, président de la commune de Gueltet Zemmour et membre du Corcas. Le véhicule qui le transportait, ainsi que trois de ses compagnons, a sauté sur une mine dans la localité de Bekkari relevant de la commune de Bir-Anzarane. Jeudi dernier, c'était au tour du conseiller istiqlalien Mohamed Lamine Laâroussi de trouver la mort, dans la même région et pour les mêmes raisons. Le défunt se trouvait à bord de sa voiture en compagnie d'autres personnes qui s'en sont sorties avec de graves blessures. Les mines antipersonnel rendent périlleux les déplacements dans les régions du Sahara et notamment pour les bédouins, les nomades, les bergers et toutes les personnes empruntant les routes non goudronnées. A en croire les statistiques de l'Association marocaine des victimes des mines, arrêtées depuis 1979, ces explosifs ont fait plus de 360 morts, des enfants et des bergers pour la plupart. Aux morts, il faudra ajouter le fait que plus de 600 personnes gardent encore les séquelles de ces mines. La même association indique que les mines disséminées par le Polisario et l'armée espagnole sont celles qui posent aujourd'hui le plus de problèmes aux populations. En effet, l'armée marocaine dispose de cartes définissant les emplacements exacts des engins explosifs placés, pour la plupart, dans l'entourage du mur de sécurité pour éviter toute infiltration du Polisario dans la région de Smara.
(ALM 23/01/2007)
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