On sait peu de choses de l’auteur de L’Envol du faucon vert, un roman librement inspiré de l’affaire Khalifa à paraître en France le 25 janvier aux éditions Métailié.
Juste qu’il emprunte le pseudo d’Amid Lartane mais aussi qu’il est un ancien haut fonctionnaire algérien ayant quitté le pays et travaillant dans une organisation internationale. Dès le début du roman, on devine que cet homme a évolué au cœur du système des années 90, qu’il a côtoyé les maîtres du pays, à savoir une poignée de généraux affairistes menés par le parrain : le général Larbi Belkheir, aujourd’hui ambassadeur d’Algérie au Maroc et qui ressemble à s’y méprendre au personnage de «Si Lamine» du livre. Aucun doute non plus que l’auteur connaît les dessous de la banque Khalifa, rebaptisée banque du Faucon vert, et de l’ascension de son président, le jeune Oulmène dans le roman. Passionnant, ce livre qui raconte la naissance de la banque et dont le Journal Hebdomadaire publie les bonnes feuilles permet de mieux comprendre les règles non écrites du business de l’Algérie des généraux. Il revient également sur l’histoire de ce pays ensanglanté par une guerre civile qui a fait 150 000 morts. Une guerre civile où des groupes islamistes, authentiques comme manipulés, ont massacré des dizaines de milliers de civils innocents. On regrette toutefois que l’auteur se focalise autant sur les généraux et notamment sur le plus puissant d’entre eux, qualifié de «Lion de la ménagerie SM (Sécurité militaire)». En effet, deux des frères du président Abdelaziz Bouteflika ont été cités à de nombreuses reprises comme étant étroitement liés à la banque Khalifa. Peut-être cela apparaîtra-t-il dans la suite de ce roman à laquelle Amid Lartane travaille.Un profilKheloufi Oulmène, son père, membre fondateur de la secte sécuritaire qui s’était nichée au cœur de la révolution et l’avait asservie, ne s’était jamais soucié de son peu de réussite scolaire (du fils Oulmène, futur président de la banque du Faucon vert.) (…) Son vieux paternel (…) lui offrit également tous les ingrédients qui font la différence : un carnet d’adresses, un réseau et une appartenance héréditaire à la grande confrérie de la Qadoussiya en qualité de Vénérable Derviche. Et il était écrit (…) qu’en faisant des études vétérinaires supérieures à Grenoble, il (le fils Oulmène) retrouverait un vieux comparse de la cancrerie lycéenne d’Alger, Zerrouk Talagueni, éternel étudiant en pharmacie et surtout neveu bien-aimé du tout-puissant général Lamine Boutramine. Cousins confrériques, Zerrouk et Oulmène avaient été associés dans l’organisation de surprises-parties et d’opérations de drague d’étudiantes paumées de la cité universitaire de Ben-Aknoun. (…) Oulème le regarda, dubitatif, jaugeant le degré de sérieux de son compagnon de libations : - Tu es sérieux, ils seraient prêts, en haut, à laisser un privé s’installer dans la banque ?En haut, cela ne pouvait être que Lamine Boutramine, le grand chambellan du pouvoir, celui qui ne se mêlait de rien mais qui avait la main sur tout. (…) Zerrouk y alla sans détours : - Mon oncle se plaint, c’est peu dire, de la timidité des soi-disant banquiers locaux. Je l’ai entendu les traiter de froussards sans talent qui ne survivent que sous le parapluie des protecteurs.Oulmène entrevoyait une perspective somptueuse, une ouverture magnifique… Si le grand vizir derrière le rideau tapait sur ses serviteurs, c’est qu’il avait l’intention de moderniser l’ordre de la prébende qu’il contrôlait de bout en bout depuis plus d’une décennie.(…) A la fin des années 90, celui-ci (Lamine Boutramine, alias Si Lamine), soucieux d’effacer les traces mortifères d’une décennie de sang et de terreur, estimait urgent de changer la devanture. La façade avait besoin d’un vrai ravalement, le général-président ne correspondait pas aux exigences de ceux qui l’avaient nommé et le pays s’était peu ou prou coupé de ses protecteurs internationaux. L’image du système politique était dégradée et ses conseillers outre-Méditerranée pressaient Lamine Boutramine de rectifier le tir. Ce qui était vrai pour le théâtre d’ombres de la politique l’était peut-être encore plus pour le monde des affaires. Il fallait déclencher une nouvelle phase et les fellahs mal dégrossis qu’étaient les businessmen actuels n’étaient guère “vendables” aux Américains, Français et autres civilisés qui dominaient ce monde. - Tu sais ce qu’il a dit ? Je veux des hommes d’affaires sexy, je te jure, il a dit ça comme ça ! Des gens présentables, qui savent s’habiller, qui savent parler. Des businessmen diplomates, des séducteurs, voilà ce qu’il demande.Oulmène savait que son copain de beuveries ne lui confiait pas innocemment ces propos. Il sentait l’invitation pressante à être l’incarnation de la transformation du pays, le prophète tant attendu de la nouvelle religion entrepreneuriale de l’Algérie moderne. (…) Il se sentait prêt à jouer ce rôle que le grand majordome souhaitait, il était plus que disposé à figurer ce créateur moderne et dynamique qui transformerait l’économie malade d’un pays ensanglanté. (…) Certes, Oulmène ne cadrait pas tout à fait avec le profil souhaité. Il lui était difficile d’aligner deux phrases intelligibles dans une langue identifiable, mais il avait un côté ours en peluche indolent et sympathique, il savait s’habiller à la dernière mode et il se tenait correctement à table. Comparé aux hommes d’affaires mal embouchés, tripatouilleurs, baragouineurs, illettrés, ex-pistoleros prêts au massacre ou agents comptables indélicats, Oulmène pourrait passer pour une prodigieuse mutation qualitative… (…)Depuis des mois, Si Lamine (le général Lamine Boutramine) avait fait de la réforme bancaire son dada. (…) Il avait aussi, après avoir été briefé par ses conseillers suisses et sud-coréens, l’envie d’ouvrir le secteur bancaire au privé. Mais il devait s’entourer de précautions ; le seul secteur privé acceptable est celui que l’on connaît bien, que l’on contrôle, celui où les règles non écrites de l’allégeance priment sur toutes les autres.Jusque-là, des tentatives folkloriques avaient été lancées par des membres de clans déchus qui voyaient dans cette activité un moyen moderne de captage efficace et rapide des ressources disponibles. Ces financiers d’un type nouveau découvraient soudainement la profonde injustice subie par ceux qui ne disposaient pas de l’appui déterminant des “décideurs”. Ces banques furent de peu glorieuses péripéties. (…) Il faut dire aussi que certains de ces projets grandioses étaient victimes des rapports de force et des usages façonnés par le spoil system version SM (Sécurité Militaire). A chaque changement de gouvernement, le nouveau groupe dominant, pour asseoir son autorité et installer ses hommes liges, doit balayer ceux de ses prédécesseurs et casser leur éventuelle influence. L’ascenssionNasredidine Tchabtchak, président de la Banque centrale nationale, eut des sueurs froides toute la journée. Zine Fertasse (ministre de l’Argent), paniqué, lui avait intimé l’ordre d’alléger les procédures d’agrément de la banque Oulmène. (…) Dans ses moments, rares, de sincérité, Tchabtchak reconnaissait que son diplôme de polytechnicien lui servait surtout à exercer les fonctions de maquilleur public. Il le faisait sans état d’âme mais, cette fois-ci, jouer au maquilleur pour que ce morveux d’Oulmène devienne banquier l’exaspérait. Le plus gênant, c’est que contrairement à l’usage, il opérait en pleine lumière et ça, il n’aimait pas du tout. (…) Lui, le grand maquilleur, ne trouvait plus les artifices nécessaires à sa propre protection. Il comprenait clairement qu’en l’occurrence le fard c’était lui, et qu’en cas de pépin il n’aurait aucun fusible, hormis le fragile engagement de Si Lamine. Cela faisait des semaines qu’il inventait des prétextes pour retarder la prise de décision. (…) Il savait, comme tout le monde dans la haute administration de l’Etat, que le burnous du terrorisme était large et que des fatalités de toutes sortes pourraient lui être attribuées… Oui, pensa-t-il résigné, en se replongeant dans le dossier Oulmène, je dois assumer, comme dit cet imbécile de Fertasse. Les conseillers juridiques de la Banque centrale nationale avaient relevé dans un document de synthèse les nombreuses failles du projet : les documents étaient incomplets, le capital minimal n’avait pas été déposé et le reste était à l’avenant… Bref, les garanties légales obligatoires n’étaient pas réunies. banquier à tout prix- ça y est, c’est officiel, je suis banquier ! Il (Oulmène) riait de plus en plus fort, il en perdait le souffle, des larmes roulaient sur ses grosses joues.- Je suis banquier, je suis banquier, moi banquier ! Quel pays de Mickey ! Bled Mickey ! (…)La réception (de lancement de la banque) fut un vrai succès. (…) Dans les chancelleries blanches, les honorables correspondants mirent en commun leurs informations pour connaître avec précision la liste des “deux cents du Faucon vert” et tentèrent d’y déceler les clans ascendants et les groupes déchus. Le “baromètre de la réception de l’hôtel de la Cantina de Los Moros”, comme le nomma joliment un agent d’une puissance anglo-saxonne, était déroutant. Dans la liste, ils retrouvèrent le personnel qui “compte”. Ils s’interrogèrent néanmoins sur d’illustres absents et furent très intrigués par la présence de gens dont ils ne trouvaient nulle trace dans leurs répertoires qu’ils croyaient pourtant à jour. La surprise ne fit que grandir lorsque, usant de l’incontournable fichier du visa, on découvrit qu’une vingtaine de jeunes trabendistes illettrés avaient été admis au gala du premier cercle. Quelques analystes s’étaient même risqués à y déceler l’émergence de “forces nouvelles” dans un pays qui sortait laborieusement d’un cataclysme sanglant…
Juste qu’il emprunte le pseudo d’Amid Lartane mais aussi qu’il est un ancien haut fonctionnaire algérien ayant quitté le pays et travaillant dans une organisation internationale. Dès le début du roman, on devine que cet homme a évolué au cœur du système des années 90, qu’il a côtoyé les maîtres du pays, à savoir une poignée de généraux affairistes menés par le parrain : le général Larbi Belkheir, aujourd’hui ambassadeur d’Algérie au Maroc et qui ressemble à s’y méprendre au personnage de «Si Lamine» du livre. Aucun doute non plus que l’auteur connaît les dessous de la banque Khalifa, rebaptisée banque du Faucon vert, et de l’ascension de son président, le jeune Oulmène dans le roman. Passionnant, ce livre qui raconte la naissance de la banque et dont le Journal Hebdomadaire publie les bonnes feuilles permet de mieux comprendre les règles non écrites du business de l’Algérie des généraux. Il revient également sur l’histoire de ce pays ensanglanté par une guerre civile qui a fait 150 000 morts. Une guerre civile où des groupes islamistes, authentiques comme manipulés, ont massacré des dizaines de milliers de civils innocents. On regrette toutefois que l’auteur se focalise autant sur les généraux et notamment sur le plus puissant d’entre eux, qualifié de «Lion de la ménagerie SM (Sécurité militaire)». En effet, deux des frères du président Abdelaziz Bouteflika ont été cités à de nombreuses reprises comme étant étroitement liés à la banque Khalifa. Peut-être cela apparaîtra-t-il dans la suite de ce roman à laquelle Amid Lartane travaille.Un profilKheloufi Oulmène, son père, membre fondateur de la secte sécuritaire qui s’était nichée au cœur de la révolution et l’avait asservie, ne s’était jamais soucié de son peu de réussite scolaire (du fils Oulmène, futur président de la banque du Faucon vert.) (…) Son vieux paternel (…) lui offrit également tous les ingrédients qui font la différence : un carnet d’adresses, un réseau et une appartenance héréditaire à la grande confrérie de la Qadoussiya en qualité de Vénérable Derviche. Et il était écrit (…) qu’en faisant des études vétérinaires supérieures à Grenoble, il (le fils Oulmène) retrouverait un vieux comparse de la cancrerie lycéenne d’Alger, Zerrouk Talagueni, éternel étudiant en pharmacie et surtout neveu bien-aimé du tout-puissant général Lamine Boutramine. Cousins confrériques, Zerrouk et Oulmène avaient été associés dans l’organisation de surprises-parties et d’opérations de drague d’étudiantes paumées de la cité universitaire de Ben-Aknoun. (…) Oulème le regarda, dubitatif, jaugeant le degré de sérieux de son compagnon de libations : - Tu es sérieux, ils seraient prêts, en haut, à laisser un privé s’installer dans la banque ?En haut, cela ne pouvait être que Lamine Boutramine, le grand chambellan du pouvoir, celui qui ne se mêlait de rien mais qui avait la main sur tout. (…) Zerrouk y alla sans détours : - Mon oncle se plaint, c’est peu dire, de la timidité des soi-disant banquiers locaux. Je l’ai entendu les traiter de froussards sans talent qui ne survivent que sous le parapluie des protecteurs.Oulmène entrevoyait une perspective somptueuse, une ouverture magnifique… Si le grand vizir derrière le rideau tapait sur ses serviteurs, c’est qu’il avait l’intention de moderniser l’ordre de la prébende qu’il contrôlait de bout en bout depuis plus d’une décennie.(…) A la fin des années 90, celui-ci (Lamine Boutramine, alias Si Lamine), soucieux d’effacer les traces mortifères d’une décennie de sang et de terreur, estimait urgent de changer la devanture. La façade avait besoin d’un vrai ravalement, le général-président ne correspondait pas aux exigences de ceux qui l’avaient nommé et le pays s’était peu ou prou coupé de ses protecteurs internationaux. L’image du système politique était dégradée et ses conseillers outre-Méditerranée pressaient Lamine Boutramine de rectifier le tir. Ce qui était vrai pour le théâtre d’ombres de la politique l’était peut-être encore plus pour le monde des affaires. Il fallait déclencher une nouvelle phase et les fellahs mal dégrossis qu’étaient les businessmen actuels n’étaient guère “vendables” aux Américains, Français et autres civilisés qui dominaient ce monde. - Tu sais ce qu’il a dit ? Je veux des hommes d’affaires sexy, je te jure, il a dit ça comme ça ! Des gens présentables, qui savent s’habiller, qui savent parler. Des businessmen diplomates, des séducteurs, voilà ce qu’il demande.Oulmène savait que son copain de beuveries ne lui confiait pas innocemment ces propos. Il sentait l’invitation pressante à être l’incarnation de la transformation du pays, le prophète tant attendu de la nouvelle religion entrepreneuriale de l’Algérie moderne. (…) Il se sentait prêt à jouer ce rôle que le grand majordome souhaitait, il était plus que disposé à figurer ce créateur moderne et dynamique qui transformerait l’économie malade d’un pays ensanglanté. (…) Certes, Oulmène ne cadrait pas tout à fait avec le profil souhaité. Il lui était difficile d’aligner deux phrases intelligibles dans une langue identifiable, mais il avait un côté ours en peluche indolent et sympathique, il savait s’habiller à la dernière mode et il se tenait correctement à table. Comparé aux hommes d’affaires mal embouchés, tripatouilleurs, baragouineurs, illettrés, ex-pistoleros prêts au massacre ou agents comptables indélicats, Oulmène pourrait passer pour une prodigieuse mutation qualitative… (…)Depuis des mois, Si Lamine (le général Lamine Boutramine) avait fait de la réforme bancaire son dada. (…) Il avait aussi, après avoir été briefé par ses conseillers suisses et sud-coréens, l’envie d’ouvrir le secteur bancaire au privé. Mais il devait s’entourer de précautions ; le seul secteur privé acceptable est celui que l’on connaît bien, que l’on contrôle, celui où les règles non écrites de l’allégeance priment sur toutes les autres.Jusque-là, des tentatives folkloriques avaient été lancées par des membres de clans déchus qui voyaient dans cette activité un moyen moderne de captage efficace et rapide des ressources disponibles. Ces financiers d’un type nouveau découvraient soudainement la profonde injustice subie par ceux qui ne disposaient pas de l’appui déterminant des “décideurs”. Ces banques furent de peu glorieuses péripéties. (…) Il faut dire aussi que certains de ces projets grandioses étaient victimes des rapports de force et des usages façonnés par le spoil system version SM (Sécurité Militaire). A chaque changement de gouvernement, le nouveau groupe dominant, pour asseoir son autorité et installer ses hommes liges, doit balayer ceux de ses prédécesseurs et casser leur éventuelle influence. L’ascenssionNasredidine Tchabtchak, président de la Banque centrale nationale, eut des sueurs froides toute la journée. Zine Fertasse (ministre de l’Argent), paniqué, lui avait intimé l’ordre d’alléger les procédures d’agrément de la banque Oulmène. (…) Dans ses moments, rares, de sincérité, Tchabtchak reconnaissait que son diplôme de polytechnicien lui servait surtout à exercer les fonctions de maquilleur public. Il le faisait sans état d’âme mais, cette fois-ci, jouer au maquilleur pour que ce morveux d’Oulmène devienne banquier l’exaspérait. Le plus gênant, c’est que contrairement à l’usage, il opérait en pleine lumière et ça, il n’aimait pas du tout. (…) Lui, le grand maquilleur, ne trouvait plus les artifices nécessaires à sa propre protection. Il comprenait clairement qu’en l’occurrence le fard c’était lui, et qu’en cas de pépin il n’aurait aucun fusible, hormis le fragile engagement de Si Lamine. Cela faisait des semaines qu’il inventait des prétextes pour retarder la prise de décision. (…) Il savait, comme tout le monde dans la haute administration de l’Etat, que le burnous du terrorisme était large et que des fatalités de toutes sortes pourraient lui être attribuées… Oui, pensa-t-il résigné, en se replongeant dans le dossier Oulmène, je dois assumer, comme dit cet imbécile de Fertasse. Les conseillers juridiques de la Banque centrale nationale avaient relevé dans un document de synthèse les nombreuses failles du projet : les documents étaient incomplets, le capital minimal n’avait pas été déposé et le reste était à l’avenant… Bref, les garanties légales obligatoires n’étaient pas réunies. banquier à tout prix- ça y est, c’est officiel, je suis banquier ! Il (Oulmène) riait de plus en plus fort, il en perdait le souffle, des larmes roulaient sur ses grosses joues.- Je suis banquier, je suis banquier, moi banquier ! Quel pays de Mickey ! Bled Mickey ! (…)La réception (de lancement de la banque) fut un vrai succès. (…) Dans les chancelleries blanches, les honorables correspondants mirent en commun leurs informations pour connaître avec précision la liste des “deux cents du Faucon vert” et tentèrent d’y déceler les clans ascendants et les groupes déchus. Le “baromètre de la réception de l’hôtel de la Cantina de Los Moros”, comme le nomma joliment un agent d’une puissance anglo-saxonne, était déroutant. Dans la liste, ils retrouvèrent le personnel qui “compte”. Ils s’interrogèrent néanmoins sur d’illustres absents et furent très intrigués par la présence de gens dont ils ne trouvaient nulle trace dans leurs répertoires qu’ils croyaient pourtant à jour. La surprise ne fit que grandir lorsque, usant de l’incontournable fichier du visa, on découvrit qu’une vingtaine de jeunes trabendistes illettrés avaient été admis au gala du premier cercle. Quelques analystes s’étaient même risqués à y déceler l’émergence de “forces nouvelles” dans un pays qui sortait laborieusement d’un cataclysme sanglant…
(le journal-hebod)
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