Les émeutes d'octobre 1988 avaient mis à nu le mode de gestion du pays et l'affaire Khalifa a confirmé que l'Algérie "n'a fait aucun pas vers l'installation d'une démocratie réelle", a affirmé le président de la ligue algérienne des droits de l'Homme (LADH), M. Boujmaa Ghechir.
Selon le président de cette ONG, cité samedi par le quotidien El Watan, le scandale financier de Khalifa, qui se poursuit à Blida (50 km au sud-ouest d'Alger), interpelle tous les Algériens pour édifier un Etat des institutions avec une justice indépendante, une société civile autonome et surtout un système d'intégrité dont le pays a besoin.
Dans le même ordre d'idées, M. Ghechir déplore l'absence d'une volonté politique réelle pour lutter contre la corruption, estimant, à propos de la nouvelle loi contre ce fléau, qu'au contraire celle-ci "encourage la corruption parce qu'elle évite de préciser comment sauvegarder le patrimoine public".
La loi sur la corruption "encourage" également les responsables à ne pas déclarer leur patrimoine et à fuir certaine situation, a-t-il ajouté, soulignant que dans la plupart des grosses affaires se dissimulent des prête-noms utilisés par de hauts responsables de l'Etat. Comment expliquer que Abdelmoumen Khalifa devienne milliardaire à 36 ans?", s'est-il exclamé.
Commentant les informations rapportées par des observateurs selon lesquelles il y a une direction préétablie qui désigne des lampistes et épargne les décideurs, le président de la LADH a relevé que la juge (qui préside les séances), est "liée par un arrêt de renvoi qui définit les inculpés et les chefs d'inculpation et elle est tenue de respecter son contenu".
Soulignant que l'affaire Khalifa a démontré également que le pouvoir de l'argent l'emporte sur le pouvoir politique, le président de la LADH se demande si l'Algérie ne se dirige pas vers un "Etat de la mafia" lorsque des ministres vont "mendier" des billets d'avion et des personnes achètent des voix pour entrer au Sénat.
Le parti du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) considère, pour sa part, que les vrais coupables dans l'affaire Khalifa n'ont pas été convoqués, estimant que ce procès est entaché de politique allié aux pertes économiques.
Réagissant au déroulement du procès, le RCD, cité samedi par le quotidien arabophone +Ech-chourouk El Yaoumi+, se demande comment peut-on convaincre les observateurs et les partenaires économiques de cette fuite de fonds importants à l'étranger à l'insu des autorités. Pour le RCD, le procès Khalifa n'est ni plus ni moins qu’"un règlement politique" sans désigner réellement les vrais coupables.
Le quotidien +Algérie News+ publie, quant à lui, les résultats d'un sondage faisant ressortir qu'une majorité de l'opinion publique algérienne ne croit pas en ce procès tant que le principal accusé Abdelmoumen Khalifa ne vient pas à la barre expliquer et révéler les noms des instigateurs de ce scandale financier.
Dans un éditorial sur "L'Algérie en stand-by", le journal +El Watan+ écrit que la vie institutionnelle du pays semble suspendre son cours depuis l'ouverture de ce procès et après les révélations faites par les accusés quant à l'implication de hautes personnalités que la justice aura à confirmer ou à infirmer.
Le procès, qui se déroule à Blida, ajoute le journal, s'est transposé sur la place publique donnant lieu à un tribunal populaire parallèle qui a déjà jugé et prononcé son verdict dans cette affaire en réclamant des têtes couronnées : les puissants soutiens qu'auraient apporté les hautes sphères à Khalifa, sans lesquels l'empire de ce dernier n'aurait pas existé.
L'éditorialiste relève ensuite que les cercles du pouvoir sont inquiets car des noms de personnalités non cités dans l'arrêt de renvoi sont balancés par les accusés, ajoutant que les effets de l'affaire Khalifa sur la vie nationale se font déjà lourdement sentir.
"La vie politique et institutionnelle, économique, voire sportive, est entrée depuis le début du procès dans une profonde léthargie", fait-il remarquer, soulignant que le pays entier est en stand-by: les entreprises et organismes dont les responsables sont mis en cause dans l'affaire Khalifa, le monde sportif, les hauts responsables de l'Etat impliqués à un titre ou à un autre, les "intouchables" qui ne savent pas combien de temps durera "leur immunité". "Qui a dit que le groupe Khalifa n'était pas un Etat dans un Etat ?", s'interroge en conclusion le journal.
Le quotidien Français Le Monde , daté de samedi, rapporte que le procès Khalifa met en cause des responsables politiques algériens, relevant que les audiences ont établi que des dirigeants d'organismes publics et des ministres faisaient antichambre chez Rafik Abdelmoumen Khalifa pour profiter de ses libéralités.
Ce procès met au jour la gestion fantaisiste de la banque Khalifa, mais il n'apporte pas de réponse à la question qui taraude les Algériens: comment une telle escroquerie a-t-elle pu durer trois ans et demi?, note le quotidien pour qui, l'opinion algérienne a du mal à croire que cela a pu être possible sans protections politiques
(Alger, 20/01/07 MAP)
Selon le président de cette ONG, cité samedi par le quotidien El Watan, le scandale financier de Khalifa, qui se poursuit à Blida (50 km au sud-ouest d'Alger), interpelle tous les Algériens pour édifier un Etat des institutions avec une justice indépendante, une société civile autonome et surtout un système d'intégrité dont le pays a besoin.
Dans le même ordre d'idées, M. Ghechir déplore l'absence d'une volonté politique réelle pour lutter contre la corruption, estimant, à propos de la nouvelle loi contre ce fléau, qu'au contraire celle-ci "encourage la corruption parce qu'elle évite de préciser comment sauvegarder le patrimoine public".
La loi sur la corruption "encourage" également les responsables à ne pas déclarer leur patrimoine et à fuir certaine situation, a-t-il ajouté, soulignant que dans la plupart des grosses affaires se dissimulent des prête-noms utilisés par de hauts responsables de l'Etat. Comment expliquer que Abdelmoumen Khalifa devienne milliardaire à 36 ans?", s'est-il exclamé.
Commentant les informations rapportées par des observateurs selon lesquelles il y a une direction préétablie qui désigne des lampistes et épargne les décideurs, le président de la LADH a relevé que la juge (qui préside les séances), est "liée par un arrêt de renvoi qui définit les inculpés et les chefs d'inculpation et elle est tenue de respecter son contenu".
Soulignant que l'affaire Khalifa a démontré également que le pouvoir de l'argent l'emporte sur le pouvoir politique, le président de la LADH se demande si l'Algérie ne se dirige pas vers un "Etat de la mafia" lorsque des ministres vont "mendier" des billets d'avion et des personnes achètent des voix pour entrer au Sénat.
Le parti du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) considère, pour sa part, que les vrais coupables dans l'affaire Khalifa n'ont pas été convoqués, estimant que ce procès est entaché de politique allié aux pertes économiques.
Réagissant au déroulement du procès, le RCD, cité samedi par le quotidien arabophone +Ech-chourouk El Yaoumi+, se demande comment peut-on convaincre les observateurs et les partenaires économiques de cette fuite de fonds importants à l'étranger à l'insu des autorités. Pour le RCD, le procès Khalifa n'est ni plus ni moins qu’"un règlement politique" sans désigner réellement les vrais coupables.
Le quotidien +Algérie News+ publie, quant à lui, les résultats d'un sondage faisant ressortir qu'une majorité de l'opinion publique algérienne ne croit pas en ce procès tant que le principal accusé Abdelmoumen Khalifa ne vient pas à la barre expliquer et révéler les noms des instigateurs de ce scandale financier.
Dans un éditorial sur "L'Algérie en stand-by", le journal +El Watan+ écrit que la vie institutionnelle du pays semble suspendre son cours depuis l'ouverture de ce procès et après les révélations faites par les accusés quant à l'implication de hautes personnalités que la justice aura à confirmer ou à infirmer.
Le procès, qui se déroule à Blida, ajoute le journal, s'est transposé sur la place publique donnant lieu à un tribunal populaire parallèle qui a déjà jugé et prononcé son verdict dans cette affaire en réclamant des têtes couronnées : les puissants soutiens qu'auraient apporté les hautes sphères à Khalifa, sans lesquels l'empire de ce dernier n'aurait pas existé.
L'éditorialiste relève ensuite que les cercles du pouvoir sont inquiets car des noms de personnalités non cités dans l'arrêt de renvoi sont balancés par les accusés, ajoutant que les effets de l'affaire Khalifa sur la vie nationale se font déjà lourdement sentir.
"La vie politique et institutionnelle, économique, voire sportive, est entrée depuis le début du procès dans une profonde léthargie", fait-il remarquer, soulignant que le pays entier est en stand-by: les entreprises et organismes dont les responsables sont mis en cause dans l'affaire Khalifa, le monde sportif, les hauts responsables de l'Etat impliqués à un titre ou à un autre, les "intouchables" qui ne savent pas combien de temps durera "leur immunité". "Qui a dit que le groupe Khalifa n'était pas un Etat dans un Etat ?", s'interroge en conclusion le journal.
Le quotidien Français Le Monde , daté de samedi, rapporte que le procès Khalifa met en cause des responsables politiques algériens, relevant que les audiences ont établi que des dirigeants d'organismes publics et des ministres faisaient antichambre chez Rafik Abdelmoumen Khalifa pour profiter de ses libéralités.
Ce procès met au jour la gestion fantaisiste de la banque Khalifa, mais il n'apporte pas de réponse à la question qui taraude les Algériens: comment une telle escroquerie a-t-elle pu durer trois ans et demi?, note le quotidien pour qui, l'opinion algérienne a du mal à croire que cela a pu être possible sans protections politiques
(Alger, 20/01/07 MAP)
No comments:
Post a Comment