Effroyable boucherie de jeudi dernier à Souk-el -enine, dans la daïra de Maâtkas (24 km au sud de Tizi-Ouzou) où 7 agents de prévention et de sécurité, exerçant pour le compte de l’entreprise canadienne SNC Lavallin dans l’extrême sud de la wilaya, ont été lâchement assassinés tandis que 6 autres, dont le chauffeur du fourgon, ont été très grièvement blessés dans l’embuscade tendue par un important groupe terroriste au lieu-dit Ighil Oumencher, sur le chemin de wilaya reliant les communes de Souk-el-Tenine et Mechtras.
Il était 10 heures du matin à peine lorsque le fourgon qui transportait les 8 agents de sécurité de SNC Lavallin a essuyé de part et d’autre de la chaussée des tirs nourris d’armes automatiques, dont un fusil-mitrailleur (FMPK). Premier atteint par les tirs terroristes, le chauffeur aurait vainement tenté d’accélérer afin de fuir le déluge de feu qui s’abattait sur ses camarades et son fourgon, rapportent des témoins oculaires. Le Peugeot Boxer s’immobilisa sous les cris de «Allah Akbar» des terroristes dont le nombre reste indéterminé même si certaines sources ont avancé le chiffre approximatif de quinze. Aucun témoignage ne pouvait relater les faits tels qu’ils se sont réellement produits durant l’assaut des terroristes vers le fourgon immobilisé car seuls quelques automobilistes ont pu voir certaines scènes du massacre. Pris de panique, tous les automobilistes présents sur les lieux du crime ont évidemment rebroussé chemin illico presto. Il était très difficile, pour ne pas dire impossible, d’arracher le moindre mot à ces témoins oculaires. «On a immédiatement fait demi-tour, dès les premiers coups de feu, on n’a rien vu.» Pas la peine d’insister, tout le monde était dans un indescriptible état de choc. Un terroriste filmait le carnage et criait «Allah Akbar»Par ailleurs, le sadisme criminel des acolytes de Droudkel a fait qu’ils ont pris le soin de tout filmer, à en croire un témoin oculaire qui a préféré garder l’anonymat. «J’ai vu un terroriste avec une drôle d’arme que je n’ai jamais vue, il s’est avéré finalement qu’il s’agissait d’un caméscope. En plus il courait et criait “Allah Akbar”». Les terroristes ont ensuite pris tout leur temps pour dépouiller les victimes de leurs armes et munitions sous le zoom de la caméra d’Al Qaïda au Maghreb islamique. En tout, huit fusils à pompe et leurs munitions, des cartouches de calibre 12 mm, ont été emportés par les assassins qui ont pris la fuite vers l’impénétrable maquis situé à la limite territoriale des daïras de Maâtkas et Boghni, laissant les deux blessés pour morts car ils gisaient dans une mare de sang. Les forces combinées de l’ANP, de la Sûreté nationale et de la Garde communale sont arrivées quelques minutes après avoir été informées. Des hélicoptères survolaient tout le périmètre sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, mais sans qu’il y ait de bruit de détonations. Les terroristes avaient déjà réussi à disparaître dans la nature. Hier en fin de matinée, d’importants renforts des forces de sécurité continuaient d’affluer sur les lieux du drame, exactement à 3 km au sud de la ville de Souk el Tenine, totalement bouclé par les militaires. Les blessés ont été évacués sur-le-champ vers l’hôpital de Tizi-Ouzou, et les corps des victimes vers la morgue du même hôpital. Les sept agents de sécurité décédés sont tous originaires du même village, Sidi Ali Moussa en l’occurrence. Sidi Ali Moussa, le village martyr de nouveau meurtri Pour rappel, Sidi Ali Moussa, ce village résistant de la première heure face à l’hydre intégriste, a vécu exactement le même drame en 1995. C’était sur le même chemin, mais du côté de Betrouna où 6 employés de la Cotitex de Draâ Benkhedda avaient été égorgés puis mutilés avant d’être brûlés à l’intérieur même du camion qui les transportait vers leur usine. Leur seul tort, c’était leur appartenance à ce village des` héros, à ce village de résistants, à la fois durant la Révolution mais aussi face au terrorisme islamiste. Souk-el-Tenine, ville morteAucun mot d’ordre de grève n’a pas été émis par qui ce soit, mais les Téninois ont tous baissé rideau hier vendredi. Aucun commerce n’a été ouvert. C’étaient la douleur et la consternation partout. «Tous les Téninois ont été touchés dans leur chair. Comment voulez-vous qu’on bosse ?» dira en substance un commerçant du chef-lieu. Les mines étaient défaites. Les gens ne savent plus à quel saint se vouer. La circonscription est meurtrie par l’insécurité. Capitale du kidnapping, la région est livrée à elle-même. La commune de Soukel- Tenine (daïra de Maâtkas) n’est pourvue que d’un détachement de la Garde communale alors qu’elle est entourée par trois célébrissimes maquis terroristes, à savoir Amjoudh au nord, El Maji au sud et Boumahni à l’ouest.Amayas Idir
ENTERREMENT DES VICTIMESDans la douleur et la dignité !Ils étaient des milliers, ces citoyens venus rendre un dernier hommage aux 7 victimes de l’abject attentat terroriste perpétré jeudi dernier et inhumés au Carré des martyrs du village de Sidi-Ali Moussa hier après-midi en présence d’une délégation d’officiels venus de toute part. Le wali de Tizi-Ouzou, le chef de daïra de Maâtkas, des membres de l’APW et du conseil de wilaya, des élus des communes de Souk-El-Tenine et de Maâtkas, les autorités militaires… et des tas d’autres délégations ne cessaient de défiler. Un silence radio a régné durant toute la cérémonie funèbre où les victimes furent inhumées ensemble, juste à côté de leurs 6 camarades de la Cotitex, lâchement assassinés en mars 2006 par le GIA. C’est dire, qu’hier, les villageois de Sidi-Ali Moussa ne pouvaient contenir leur émotion. On leur sentait cette insurmontable douleur, mais on leur sentait aussi cette dignité de résistants, de montagnards. Tard dans l’après-midi, on ne pouvait pas se frayer un chemin en raison des embouteillages de véhicules venus des quatre coins de la région. La foule n’a pu s’abstenir d’accompagner ces honorables pères de famille à leur dernière demeure. Ils sont morts dignes ! A. I. LE SOIR D'ALGERIE 23/10/2009
Il était 10 heures du matin à peine lorsque le fourgon qui transportait les 8 agents de sécurité de SNC Lavallin a essuyé de part et d’autre de la chaussée des tirs nourris d’armes automatiques, dont un fusil-mitrailleur (FMPK). Premier atteint par les tirs terroristes, le chauffeur aurait vainement tenté d’accélérer afin de fuir le déluge de feu qui s’abattait sur ses camarades et son fourgon, rapportent des témoins oculaires. Le Peugeot Boxer s’immobilisa sous les cris de «Allah Akbar» des terroristes dont le nombre reste indéterminé même si certaines sources ont avancé le chiffre approximatif de quinze. Aucun témoignage ne pouvait relater les faits tels qu’ils se sont réellement produits durant l’assaut des terroristes vers le fourgon immobilisé car seuls quelques automobilistes ont pu voir certaines scènes du massacre. Pris de panique, tous les automobilistes présents sur les lieux du crime ont évidemment rebroussé chemin illico presto. Il était très difficile, pour ne pas dire impossible, d’arracher le moindre mot à ces témoins oculaires. «On a immédiatement fait demi-tour, dès les premiers coups de feu, on n’a rien vu.» Pas la peine d’insister, tout le monde était dans un indescriptible état de choc. Un terroriste filmait le carnage et criait «Allah Akbar»Par ailleurs, le sadisme criminel des acolytes de Droudkel a fait qu’ils ont pris le soin de tout filmer, à en croire un témoin oculaire qui a préféré garder l’anonymat. «J’ai vu un terroriste avec une drôle d’arme que je n’ai jamais vue, il s’est avéré finalement qu’il s’agissait d’un caméscope. En plus il courait et criait “Allah Akbar”». Les terroristes ont ensuite pris tout leur temps pour dépouiller les victimes de leurs armes et munitions sous le zoom de la caméra d’Al Qaïda au Maghreb islamique. En tout, huit fusils à pompe et leurs munitions, des cartouches de calibre 12 mm, ont été emportés par les assassins qui ont pris la fuite vers l’impénétrable maquis situé à la limite territoriale des daïras de Maâtkas et Boghni, laissant les deux blessés pour morts car ils gisaient dans une mare de sang. Les forces combinées de l’ANP, de la Sûreté nationale et de la Garde communale sont arrivées quelques minutes après avoir été informées. Des hélicoptères survolaient tout le périmètre sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, mais sans qu’il y ait de bruit de détonations. Les terroristes avaient déjà réussi à disparaître dans la nature. Hier en fin de matinée, d’importants renforts des forces de sécurité continuaient d’affluer sur les lieux du drame, exactement à 3 km au sud de la ville de Souk el Tenine, totalement bouclé par les militaires. Les blessés ont été évacués sur-le-champ vers l’hôpital de Tizi-Ouzou, et les corps des victimes vers la morgue du même hôpital. Les sept agents de sécurité décédés sont tous originaires du même village, Sidi Ali Moussa en l’occurrence. Sidi Ali Moussa, le village martyr de nouveau meurtri Pour rappel, Sidi Ali Moussa, ce village résistant de la première heure face à l’hydre intégriste, a vécu exactement le même drame en 1995. C’était sur le même chemin, mais du côté de Betrouna où 6 employés de la Cotitex de Draâ Benkhedda avaient été égorgés puis mutilés avant d’être brûlés à l’intérieur même du camion qui les transportait vers leur usine. Leur seul tort, c’était leur appartenance à ce village des` héros, à ce village de résistants, à la fois durant la Révolution mais aussi face au terrorisme islamiste. Souk-el-Tenine, ville morteAucun mot d’ordre de grève n’a pas été émis par qui ce soit, mais les Téninois ont tous baissé rideau hier vendredi. Aucun commerce n’a été ouvert. C’étaient la douleur et la consternation partout. «Tous les Téninois ont été touchés dans leur chair. Comment voulez-vous qu’on bosse ?» dira en substance un commerçant du chef-lieu. Les mines étaient défaites. Les gens ne savent plus à quel saint se vouer. La circonscription est meurtrie par l’insécurité. Capitale du kidnapping, la région est livrée à elle-même. La commune de Soukel- Tenine (daïra de Maâtkas) n’est pourvue que d’un détachement de la Garde communale alors qu’elle est entourée par trois célébrissimes maquis terroristes, à savoir Amjoudh au nord, El Maji au sud et Boumahni à l’ouest.Amayas Idir
ENTERREMENT DES VICTIMESDans la douleur et la dignité !Ils étaient des milliers, ces citoyens venus rendre un dernier hommage aux 7 victimes de l’abject attentat terroriste perpétré jeudi dernier et inhumés au Carré des martyrs du village de Sidi-Ali Moussa hier après-midi en présence d’une délégation d’officiels venus de toute part. Le wali de Tizi-Ouzou, le chef de daïra de Maâtkas, des membres de l’APW et du conseil de wilaya, des élus des communes de Souk-El-Tenine et de Maâtkas, les autorités militaires… et des tas d’autres délégations ne cessaient de défiler. Un silence radio a régné durant toute la cérémonie funèbre où les victimes furent inhumées ensemble, juste à côté de leurs 6 camarades de la Cotitex, lâchement assassinés en mars 2006 par le GIA. C’est dire, qu’hier, les villageois de Sidi-Ali Moussa ne pouvaient contenir leur émotion. On leur sentait cette insurmontable douleur, mais on leur sentait aussi cette dignité de résistants, de montagnards. Tard dans l’après-midi, on ne pouvait pas se frayer un chemin en raison des embouteillages de véhicules venus des quatre coins de la région. La foule n’a pu s’abstenir d’accompagner ces honorables pères de famille à leur dernière demeure. Ils sont morts dignes ! A. I. LE SOIR D'ALGERIE 23/10/2009
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