L’attentat a été revendiqué par Al Qaîda Maghreb.
Le terrorisme a encore frappé. La ville de Lakhdaria (45 km au nord de Bouira) s’est réveillée, hier, sous le choc d’une énorme déflagration. Un camion bourré d’explosifs avait sauté au coeur d’une caserne militaire implantée au lieudit Zbarboura, à 2km seulement à l’est de Lakhdaria. Bilan: 8 morts et 23 bléssés. 2 autres auraient succombé à leurs blessures à l’hôpitalIl était 6h 40, quand l’explosion venait d’être entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. «Je venais de quitter mon lit et je me suis dirigé vers la cour quand je fus surpris par un bruit lointain. Il était 6h 45 environ. J’ai tout de suite pensé à un sabotage du gazoduc, comme les criminels avaient l’habitude de le faire», nous confie un père de famille habitant le village de Guerrouma, sur les hauteurs de la ville de Lakhdaria, que nous avons rencontré, par hasard, dans la cafétéria d’une station-service implantée non loin du lieu de l’attentat. Selon des témoignages recueillis sur place, l’attentat s’est produit au moment où les militaires s’apprêtaient à se rendre au rassemblement du matin.Un camion bourré d’explosifsA ce moment-là, le camion-frigorifique, un camion de marque Saviem, selon l’APS, qui ramenait habituellement des vivres à la caserne, s’est introduit, d’une façon routinière et sans attirer la moindre attention. Le poids lourd, chargé d’explosifs, a été lancé à vive allure contre la caserne. Une minute plus tard, la déflagration retentit, occasionnant d’énormes dégâts, tant matériels qu’humains.La zone sera aussitôt bouclée, et en dehors des ambulances qui effectuaient un va-et-vient incessant entre le lieu du carnage et les hôpitaux les plus proches de Lakhdaria et Thénia, aucune personne ou autre véhicule étranger n’avait le droit d’y accéder. Le quartier de la caserne, situé à l’entrée de la ville de Lakhdaria, a été hermétiquement bouclé.La région est passée au peigne fin. «En plus des ambulances qui évacuaient les blessés, on avait également aperçu des hélicoptères qui survolaient les lieux vers 8h environ. Il y avait un hélicoptère de couleur blanche et deux autres militaires», essayait de nous expliquer un jeune homme qui n’en revenait pas de ce qu’il venait de vivre depuis la première heure de la journée. En effet, lors d’une virée effectuée à l’hôpital de Lakhdaria, alors qu’il était midi, on a constaté qu’aucun militaire n’était encore retenu au niveau des urgences. Les blessés avaient reçu les soins nécessaires, durant les premières heures qui avaient suivies l’attentat et ont pu rejoindre la caserne, par la suite. Les cas graves ont été évacués directement vers l’hôpital de Aïn Naâdja à bord d’un hélicoptère-ambulance.Au niveau de l’hôpital et dans la ville de Lakhdaria, la consternation se lisait sur chaque visage des citoyens rencontrés. «Ce matin, j’ai parlé avec un groupe de militaires de cette caserne, et ils étaient tous contents parce qu’ils viennent de terminer leur Service militaire, et ils prévoyaient de repartir chez eux, la semaine prochaine. Je ne sais pas s’ils sont morts ou s’ils sont encore de ce monde, au moment où je vous parle. Cela me touche beaucoup et mon coeur se déchire, de plus en plus, en me rappelant leur sourire», dira, les larmes aux yeux, un quinquagénaire que nous avons rencontré dans la même station d’essence.Quelle est donc l’identité du kamikaze? Nous apprenons de sources sûres qu’il est originaire de la ville de Lakhdaria. Agé de 18 ans, ce jeune qui travaillait dans une boulangerie de la ville, fait partie du groupe de quatre autres jeunes ayant rejoint le maquis il y a quelques jours. Nos sources ajoutent, que les jeunes en question âgés entre 18 et 20 ans ont été recrutés par un certain A. Rabah, un ancien militant de l’ex-FIS.De retour d’Irak où il a été envoyé pour s’initier aux techniques de maniement des explosifs, il prend attache avec les quatre jeunes pour les recruter. Et la suite a été connue, hier. A noter que l’attentat de Lakhdaria survient une semaine après un appel, le 5 Juillet, du président Bouteflika, pour l’intensification de la lutte antiterroriste, devant les cadres militaires. «Nous devons poursuivre, sans relâche, la lutte contre les entreprises criminelles et terroristes de ceux qui, refusant l’appel magnanime de la nation (en faveur de la réconciliation nationale), se déclarent résolument ennemis du peuple et voudraient perturber le mouvement de refondation et de cohésion nationale», avait lancé M.Bouteflika.Coup médiatiqueA travers cet énième attentat qui intervient quelques heures seulement avant le coup d’envoi des Jeux africains d’Alger, les terroristes sont à la recherche d’un coup médiatique. D’autant plus que c’est le premier attentat terroriste de cette envergure enregistré en Algérie depuis ceux du 11 avril contre le Palais du gouvernement à Alger et un commissariat de Bab Ezzouar. Même cible, même procédé. Aussi bien à Alger, Constantine qu’à Lakhdaria, des symboles de la République sont visés.Le timing est bien choisi, car l’attentat d’hier intervient à quelques heures seulement de l’ouverture des 9es Jeux africains d’Alger et surtout après le départ du président français, Nicolas Sarkozy. Une visite qui, d’ailleurs, n’a pas été du goût d’Al Qaîda Maghreb. Cette dernière, dans un communiqué diffusé sur un site islamiste, a rappelé son hostilité à toute amitié avec la France.L’attentat de Lakhdaria intervient, rappelons-le, après une série d’autres perpétrés à travers le pays. Le 16 mai, une bombe artisanale avait tué une personne dans un carrefour à Constantine, la veille de l’ouverture du scrutin législatif. Le 6 juin, une bombe artisanale avait explosé à Tizi Ouzou (Kabylie) près de la gare routière et le Palais de justice faisant un mort. Il y a seulement six jours, une bombe a explosé au passage d’un convoi motorisé transportant le wali (préfet) de Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie. L’attentat a blessé un policier, mais le wali, Hocine Mazouz, en a réchappé indemne.
De notre envoyé spécial à Lakhdaria Ali SEBAÂ.
l'expression 12 Juillet 2007
Le terrorisme a encore frappé. La ville de Lakhdaria (45 km au nord de Bouira) s’est réveillée, hier, sous le choc d’une énorme déflagration. Un camion bourré d’explosifs avait sauté au coeur d’une caserne militaire implantée au lieudit Zbarboura, à 2km seulement à l’est de Lakhdaria. Bilan: 8 morts et 23 bléssés. 2 autres auraient succombé à leurs blessures à l’hôpitalIl était 6h 40, quand l’explosion venait d’être entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. «Je venais de quitter mon lit et je me suis dirigé vers la cour quand je fus surpris par un bruit lointain. Il était 6h 45 environ. J’ai tout de suite pensé à un sabotage du gazoduc, comme les criminels avaient l’habitude de le faire», nous confie un père de famille habitant le village de Guerrouma, sur les hauteurs de la ville de Lakhdaria, que nous avons rencontré, par hasard, dans la cafétéria d’une station-service implantée non loin du lieu de l’attentat. Selon des témoignages recueillis sur place, l’attentat s’est produit au moment où les militaires s’apprêtaient à se rendre au rassemblement du matin.Un camion bourré d’explosifsA ce moment-là, le camion-frigorifique, un camion de marque Saviem, selon l’APS, qui ramenait habituellement des vivres à la caserne, s’est introduit, d’une façon routinière et sans attirer la moindre attention. Le poids lourd, chargé d’explosifs, a été lancé à vive allure contre la caserne. Une minute plus tard, la déflagration retentit, occasionnant d’énormes dégâts, tant matériels qu’humains.La zone sera aussitôt bouclée, et en dehors des ambulances qui effectuaient un va-et-vient incessant entre le lieu du carnage et les hôpitaux les plus proches de Lakhdaria et Thénia, aucune personne ou autre véhicule étranger n’avait le droit d’y accéder. Le quartier de la caserne, situé à l’entrée de la ville de Lakhdaria, a été hermétiquement bouclé.La région est passée au peigne fin. «En plus des ambulances qui évacuaient les blessés, on avait également aperçu des hélicoptères qui survolaient les lieux vers 8h environ. Il y avait un hélicoptère de couleur blanche et deux autres militaires», essayait de nous expliquer un jeune homme qui n’en revenait pas de ce qu’il venait de vivre depuis la première heure de la journée. En effet, lors d’une virée effectuée à l’hôpital de Lakhdaria, alors qu’il était midi, on a constaté qu’aucun militaire n’était encore retenu au niveau des urgences. Les blessés avaient reçu les soins nécessaires, durant les premières heures qui avaient suivies l’attentat et ont pu rejoindre la caserne, par la suite. Les cas graves ont été évacués directement vers l’hôpital de Aïn Naâdja à bord d’un hélicoptère-ambulance.Au niveau de l’hôpital et dans la ville de Lakhdaria, la consternation se lisait sur chaque visage des citoyens rencontrés. «Ce matin, j’ai parlé avec un groupe de militaires de cette caserne, et ils étaient tous contents parce qu’ils viennent de terminer leur Service militaire, et ils prévoyaient de repartir chez eux, la semaine prochaine. Je ne sais pas s’ils sont morts ou s’ils sont encore de ce monde, au moment où je vous parle. Cela me touche beaucoup et mon coeur se déchire, de plus en plus, en me rappelant leur sourire», dira, les larmes aux yeux, un quinquagénaire que nous avons rencontré dans la même station d’essence.Quelle est donc l’identité du kamikaze? Nous apprenons de sources sûres qu’il est originaire de la ville de Lakhdaria. Agé de 18 ans, ce jeune qui travaillait dans une boulangerie de la ville, fait partie du groupe de quatre autres jeunes ayant rejoint le maquis il y a quelques jours. Nos sources ajoutent, que les jeunes en question âgés entre 18 et 20 ans ont été recrutés par un certain A. Rabah, un ancien militant de l’ex-FIS.De retour d’Irak où il a été envoyé pour s’initier aux techniques de maniement des explosifs, il prend attache avec les quatre jeunes pour les recruter. Et la suite a été connue, hier. A noter que l’attentat de Lakhdaria survient une semaine après un appel, le 5 Juillet, du président Bouteflika, pour l’intensification de la lutte antiterroriste, devant les cadres militaires. «Nous devons poursuivre, sans relâche, la lutte contre les entreprises criminelles et terroristes de ceux qui, refusant l’appel magnanime de la nation (en faveur de la réconciliation nationale), se déclarent résolument ennemis du peuple et voudraient perturber le mouvement de refondation et de cohésion nationale», avait lancé M.Bouteflika.Coup médiatiqueA travers cet énième attentat qui intervient quelques heures seulement avant le coup d’envoi des Jeux africains d’Alger, les terroristes sont à la recherche d’un coup médiatique. D’autant plus que c’est le premier attentat terroriste de cette envergure enregistré en Algérie depuis ceux du 11 avril contre le Palais du gouvernement à Alger et un commissariat de Bab Ezzouar. Même cible, même procédé. Aussi bien à Alger, Constantine qu’à Lakhdaria, des symboles de la République sont visés.Le timing est bien choisi, car l’attentat d’hier intervient à quelques heures seulement de l’ouverture des 9es Jeux africains d’Alger et surtout après le départ du président français, Nicolas Sarkozy. Une visite qui, d’ailleurs, n’a pas été du goût d’Al Qaîda Maghreb. Cette dernière, dans un communiqué diffusé sur un site islamiste, a rappelé son hostilité à toute amitié avec la France.L’attentat de Lakhdaria intervient, rappelons-le, après une série d’autres perpétrés à travers le pays. Le 16 mai, une bombe artisanale avait tué une personne dans un carrefour à Constantine, la veille de l’ouverture du scrutin législatif. Le 6 juin, une bombe artisanale avait explosé à Tizi Ouzou (Kabylie) près de la gare routière et le Palais de justice faisant un mort. Il y a seulement six jours, une bombe a explosé au passage d’un convoi motorisé transportant le wali (préfet) de Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie. L’attentat a blessé un policier, mais le wali, Hocine Mazouz, en a réchappé indemne.
De notre envoyé spécial à Lakhdaria Ali SEBAÂ.
l'expression 12 Juillet 2007
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