La Minurso a pour tâche le maintien de la paix au Sahara, et non la protection des droits de l’Homme, a précisé le chef de la mission onusienne, le Britannique Julian Harston, lors d’une récente sortie médiatique.Le chef de la Minurso vient de couper l’herbe sous les pieds du Polisario, en rejetant sa revendication d’élargir la tâche de la mission onusienne à la protection des droits de l’Homme au Sahara. «Il n’y a jamais eu dans les missions de maintien de la paix une mission des droits de l’Homme», a clarifié Julian Harston dans un entretien au quotidien espagnol «ABC» paru lundi. Le chef de la Minurso a cité l’exemple des missions de maintien de la paix opérant sur le plateau du Golan (Syrie), ou plus encore au Pakistan. Par cette précision, le responsable onusien renvoie dos à dos le Polisario et Human Rights Watch. L’ONG américaine avait appelé, dans un récent rapport sur les droits de l’Homme au Sahara, à l’élargissement de la mission de la Minurso à la protection des droits de l’Homme, reprenant à son compte une réclamation faite par le front séparatiste pour faire endosser à la Minurso la responsabilité du contrôle de prétendues «violations des droits de l’Homme au Sahara». «Il y a d’autres formes et méthodes de faire un suivi des droits de l’Homme», a rétorqué le chef de la Minurso, ajoutant que la décision relève plutôt du «Conseil de sécurité pour prendre les mesures nécessaires et les recommandations» relatives à ce sujet. Le chef de la Minurso, qui s’exprimait sur les colonnes d’une publication espagnole connue pour sa sympathie à l’égard de la thèse du Polisario, a par ailleurs salué la mission d’investigation sur les droits de l’Homme effectuée fin janvier à Laâyoune par une délégation du Parlement européen. M. Harston a qualifié cette visite de «pas positif». La délégation, qui était constituée d’une commission ad hoc et d’une autre consacrée au Maghreb, s’est félicitée des avancées réalisées par le Maroc, au terme de sa mission accomplie dans la capitale des provinces sahariennes. Elle a pu s’entretenir aussi bien avec les ONG unionistes que séparatistes, recueillant librement les témoignages des unes et des autres. S’agissant du nouveau médiateur onusien pour le Sahara, le diplomate américain Christopher Ross, le chef de la Minurso s’est félicité de sa nomination. «Christopher Ross a une bonne connaissance du dossier, partant de ses fonctions dans certains pays arabes», a fait valoir M. Harston, ajoutant que «le progrès de Christopher Ross dépend de la disposition des parties au conflit à négocier». M. Ross, qui est attendu au Maghreb pour une visite de travail, fera son entrée en scène au mois de mars prochain, date annoncée officieusement pour la tenue du cinquième round de négociations sur le statut du Sahara marocain. Le Maroc avait exigé que ce nouveau round de pourparlers prenne compte des conclusions de l’ex-médiateur onusien, le diplomate néerlandais Peter van Walsum. Ce dernier avait rejeté, dans son rapport présenté le 30 avril 2008 au Conseil de sécurité, l’option de «l’indépendance» prônée par le Polisario et l’Algérie. Le même diplomate avait, par contre, estimé que l’offre marocaine d’autonomie présentait une alternative sérieuse et crédible au conflit du Sahara.
Le 5-2-2009Par : M’Hamed Hamrouch ALM
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