L’Algérie est citée dans le rapport annuel du département d’Etat US sur la situation des enfants dans le monde. Aux côtés de 15 autres pays, l’Algérie a été placée sur une liste noire par les Etats-Unis. Il s’agit, selon Washington, de pays où rien n’est fait pour lutter contre le trafic des êtres humains. Selon le rapport annuel du département d’Etat, les 16 pays risquent des sanctions pour leur mauvais bilan en terme de trafic d’êtres humains. Les principales accusations retenues à l’encontre de l’Algérie sont l’exploitation sexuelle, le travail des enfants et le trafic d’immigrants. «Outre quatre monarchies du Golfe, le département d’Etat a ajouté trois pays à sa liste noire 2007 dans son rapport annuel sur le trafic d’êtres humains: l’Algérie, la Guinée Equatoriale et la Malaisie. Ils rejoignent ainsi la Birmanie, Cuba, l’Iran, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie, l’Ouzbékistan et le Venezuela. Tous ces pays risquent des sanctions, sous forme notamment de suppression de l’aide américaine. Selon des études américaines, la majorité des victimes du trafic international sont des femmes et des fillettes victimes d’exploitation sexuelle. En Algérie, les chiffres officiels des différents ministères, notamment le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité nationale, qui affirme que le taux de travail des enfants en Algérie est «très faible» et «ne dépasse pas les 0,54%», donnent un tout autre son de cloche. Bien avant que ne soit rendu public le rapport du département d’Etat américain, la direction générale de la sûreté nationale, chiffres à l’appui, avait indiqué que pour les seuls quatre premiers mois de l’année en cours, les services concernés de la DGSN ont enregistré un total de 1.695 enfants victimes de toutes sortes de violence, dont 563 de violences sexuelles.Intervenant à l’occasion des travaux de la journée d’études organisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Mme Kheira Messaoudène, commissaire principale, chargée du bureau national de la protection de l’enfance et la délinquance juvénile, a indiqué que ce chiffre n’est pas vraiment loin de celui enregistré durant la même période de l’année dernière. Cela prouve, selon la même responsable, que «le phénomène de la violence contre les enfants perdure dans la société algérienne». Pour l’année 2006, les chiffres sont tout aussi effarants. Mme Messaoudène a indiqué que 5.067 enfants, dont l’age varie de 16 à 18 ans, ont été victimes de divers types de violences. 2.992 enfants ont subi des violences physiques au moment où 1.474 autres ont été victimes de violences sexuelles, dont 599 filles.En marge de cette journée d’études, le président de la CNCPPDH, Me Farouk Ksentini, avait affirmé que la commission «n’est pas satisfaite du sort fait aux enfants en Algérie», d’où la nécessité «absolue» d’assurer leur protection.
Le Quotidien d'Oran 14/06/2007
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