Le premier trimestre 2007, 928 délits, portant sur vols, escroquerie, chèques sans provision, corruption, atteintes à l’économie nationale, faux et usage de faux, agressions sexuelles, etc. ont été enregistrés par la Sûreté de la wilaya de Bordj-Bou- Arréridj, dont 684 poursuites judiciaires. Un pourcentage de 161,2% d’augmentation de criminalité sous toutes ses formes par rapport à l’année 2006. a délinquance des mineurs reste l’aspect le plus préoccupant des services de police.Grâce à une mobilisation sans faille, les personnels de la Sûreté de wilaya ont procédé à des interpellations non pas uniquement dans le but de réprimander, mais aussi, dans un souci de prévention par un accompagnement sur le domaine psychologique des jeunes délinquants. La violence constitue souvent la principale réponse aux difficultés rencontrées par les jeunes et notamment mineurs dans les différends familiaux. “Ces tensions sont arrivées par l’alcool, la drogue et les psychotropes.” Il y a de cela 20 ans, la ville de Bordj-Bou-Arréridj était agréable à circuler bien après la tombée de la nuit. On connaissait cette ville, ses lieux mal famés, ses rites, ses rues de débauche et de trafic en tous genres. Une bagarre dans la rue était exceptionnelle et spectaculaire. Mais la nuit a débordé sur le jour et Bordj-Bou-Arréridj des années de crise a investi la ville. Paupérisation, urbanisation frappée du label du tiersmonde. Bordj-Bou-Arréridj est devenu un lieu où la violence est devenue une culture. La rupture entre les valeurs traditionnelles et celles de l’Occident, mal digérées, qui ont opéré une intrusion là où régnait le vide spirituel. Le tissu social urbain a enfanté des monstres. L’alcool et la drogue et les psychotropes ont fait le reste. On boit pour s’exploser la tête, on ingurgite tous les produits possibles et imaginables par toutes les muqueuses. Rien de la biture pacifique du fonctionnaire qui boit dans le cadre étriqué de son salaire. Après les joints, des produits ravageurs ont pénétré le marché. On sniffe des produits d’entretien, on détourne des médicaments de leur usage prévu, on boit des flacons de gouttes ophtalmiques, on fume, on mange et on boit des psychotropes pour tomber dans les rixes et les agressions ensuite. Il ne fait pas bon être une femme seule, entre chien et loup du côté des bouges (cabarets) où, se noircit pour trouver le courage de voler un sac à l’arraché, ou pour pointer discrètement un passant avec un couteau en lui donnant l’ordre de faire vite et de donner l’argent, la montre, et le portable. Si on résiste, on se retrouve avec une belle estafilade en travers de la gueule. En deux secondes, ni vu ni connu. Il y a les pros bien sûr. Ceux du vol à l’étalage, de l’entourloupe, de la vente piégée et ceux qui provoquent le désordre ici pour que leurs complices agissent trois mètres plus loin, sans que l’anonymat de la foule n’enregistre un seul frémissement. Il en restera une flaque de sang. Juguler la délinquance est l’affaire de tous les citoyens et institutions, école, la santé publique, la Direction de l’action sociale et sanitaire, les éducateurs sans oublier la famille, etc. La police et la gendarmerie sont seules sur le terrain et n’y peuvent rien sans la contribution de tout le monde pour enrayer le fléau de la violence.
Layachi Salah Eddine, Le Soir d'Algérie.
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