Un demi siècle après l'indépendance, la guerre pour la liberté reste toujours à mener en Algérie, a affirmé l'ex-directeur du quotidien +Le Matin d'Algérie+, M. Mohamed Benchicou qui a également qualifié les dernières élections législatives dans son pays de "comédie électorale".
Dans un entretien publié vendredi par le quotidien +Aujourd'hui le Maroc+, M. Benchicou, qui se trouve actuellement en France pour se faire soigner des séquelles de son emprisonnement, a souligné que "chez nous, la plume avance au milieu d'une forêt de glaives", ajoutant que "ma plume m'a conduit en prison.
Elle aurait pu tout aussi bien me déposer au cimetière".
Il a estimé que son "calvaire en Algérie était inévitable parce qu'il faut toujours payer pour la liberté".
M. Benchicou a rappelé qu'entre 2003 et 2006, il y a eu 7 journalistes emprisonnés en Algérie et 23 autres condamnés à la prison ferme, sans parler des journaux liquidés, comme +Errai+ ou +Le Matin+. Il a indiqué que la liberté "est l'enfant convulsif des journées noires d'octobre 1998, quand la jeunesse algérienne se souleva contre la dictature pour en arracher, au prix de centaines de cadavres, le pluralisme et la fabuleuse possibilité autrement, elle est née du râle des torturés et de l'agonie des adolescents fauchés par les chars dans les rues d'Alger".
Evoquant les élections législatives en Algérie marquées par un fort taux d'abstention, l'ex-directeur du quotidien +Le Matin d'Algérie+ a estimé que "le peuple a compris que le système organise des élections pour se reproduire et se reconduire".
"Nous sommes devant un divorce brutal entre la société et le régime", a-t-il estimé tout en se posant la question sur l'utilité de participer à une "comédie électorale".
"C'est un fossé inquiétant qui sépare le citoyen de ses gouvernements et il est à craindre que si le changement ne vient pas du haut, c'est-à-dire avec une vraie démocratisation de la vie publique et un renouvellement de génération au pouvoir, alors il sera imposé par le bas avec toutes les dramatiques conséquences qu'un mécontentement populaire peut générer", a-t-il fait remarquer.
Il a par ailleurs qualifié la réconciliation proposée en Algérie de "véritable catastrophe", relevant que "l'Histoire jugera les promoteurs" de cette politique de réconciliation "comme un acte assimilé à de la haute trahison".
"C'est le pire des scénarios. Cette politique a redonné l'initiative à des islamistes vaincus militairement et n'a même pas servi à apaiser les deuils puisque le travail de justice et de vérité n'a pas été fait", a-t-il souligné.
Rabat, 01/05/07-MAP.
Dans un entretien publié vendredi par le quotidien +Aujourd'hui le Maroc+, M. Benchicou, qui se trouve actuellement en France pour se faire soigner des séquelles de son emprisonnement, a souligné que "chez nous, la plume avance au milieu d'une forêt de glaives", ajoutant que "ma plume m'a conduit en prison.
Elle aurait pu tout aussi bien me déposer au cimetière".
Il a estimé que son "calvaire en Algérie était inévitable parce qu'il faut toujours payer pour la liberté".
M. Benchicou a rappelé qu'entre 2003 et 2006, il y a eu 7 journalistes emprisonnés en Algérie et 23 autres condamnés à la prison ferme, sans parler des journaux liquidés, comme +Errai+ ou +Le Matin+. Il a indiqué que la liberté "est l'enfant convulsif des journées noires d'octobre 1998, quand la jeunesse algérienne se souleva contre la dictature pour en arracher, au prix de centaines de cadavres, le pluralisme et la fabuleuse possibilité autrement, elle est née du râle des torturés et de l'agonie des adolescents fauchés par les chars dans les rues d'Alger".
Evoquant les élections législatives en Algérie marquées par un fort taux d'abstention, l'ex-directeur du quotidien +Le Matin d'Algérie+ a estimé que "le peuple a compris que le système organise des élections pour se reproduire et se reconduire".
"Nous sommes devant un divorce brutal entre la société et le régime", a-t-il estimé tout en se posant la question sur l'utilité de participer à une "comédie électorale".
"C'est un fossé inquiétant qui sépare le citoyen de ses gouvernements et il est à craindre que si le changement ne vient pas du haut, c'est-à-dire avec une vraie démocratisation de la vie publique et un renouvellement de génération au pouvoir, alors il sera imposé par le bas avec toutes les dramatiques conséquences qu'un mécontentement populaire peut générer", a-t-il fait remarquer.
Il a par ailleurs qualifié la réconciliation proposée en Algérie de "véritable catastrophe", relevant que "l'Histoire jugera les promoteurs" de cette politique de réconciliation "comme un acte assimilé à de la haute trahison".
"C'est le pire des scénarios. Cette politique a redonné l'initiative à des islamistes vaincus militairement et n'a même pas servi à apaiser les deuils puisque le travail de justice et de vérité n'a pas été fait", a-t-il souligné.
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