Retraits, gel et suspensions des reconnaissances de la "Rasd", la cascade continue
En juin 2005, il y a un peu plus d'une année, le Kenya reconnaissait la "rasd". En Algérie, la nouvelle a été fêtée comme un événement de taille servi par un jet médiatique outrancier, célébrant les performances de la diplomatie algérienne, et bien entendu, tirant à boulets rouges sur le voisin marocain accablé de tous les maux, deux axes classiques de ce jet médiatique que les auteurs et commanditaires ne peuvent concevoir l'un sans l'autre.
Aujourd'hui que le Kenya annonce officiellement avoir suspendu cette reconnaissance, se rangeant ainsi du côté de la légalité internationale, la logique veut que l'Algérie reconnaisse ce cinglant revers de sa diplomatie, et qu'elle se résolve enfin, à comprendre que le château de reconnaissance de la "rasd" qu'elle s'était résolue à construire à la faveur d'une conjoncture donnée, à coups d'argumentaire spécieux, de pétrodollars surtout, n'était bâti que de cartes, qui s'écroulent en ces temps-ci lamentablement l'une après l'autre.
Mieux encore, le haut responsable algérien qui, il y a encore quelques mois, s'enorgueillissait devant "l'organisation nationale des Moujahidines" réunie à Alger, de ce que les efforts de l'Algérie, entendre pour contrer le voisin marocain, aient récolté "soixante quatorze reconnaissances en faveur de la +rasd+", doit à présent prendre son courage à deux mains pour se déjuger.
A lui de faire le compte, un compte qui n'y est plus, balayé par une cascade de retraits, de gel et de suspensions desdites reconnaissances.
Et puisque sous certains cieux, dire la vérité ne paie pas politiquement, rien de tel ne se fera, et l'Algérie restera prisonnière de ces chiffres, les siens, alors qu'en la matière, le cursus a changé de lieu.
La diplomatie algérienne ne nous dira pas non plus la vérité sur la manière qui lui a permis de réaliser une telle "performance".
Pourtant, le procédé utilisé saute aux yeux par sa simplicité. Il a pour nom, le raccourci politique.
De fait, la diplomatie algérienne cible sa proie, une proie facile donc docile. Tend l'embuscade, et par braquage à main armée de pétrodollars, frappe à bout partout.
Dans ce scénario dont on a trop longtemps usé et abusé, on a toujours oublié ce qui ne doit jamais l'être, à savoir que la roue de l'histoire est faite pour aller de l'avant, pas en travers, jamais en arrière. On a surtout oublié, que l'échiquier politique international, n'est pas un engrenage que l'on peut, au gré des circonstances, régler et dérégler par un simple tournevis, à fortiori quand la marchandise soumise à vente est abîmée, et que sa traçabilité est viciée de la cave au grenier.
Les principes universels et la morale politique ont fini par brouiller le son des tambours de la désunion, de la querelle pour la querelle, des calculs établis au seul prorata des intérêts nationaux dans toute leur étroitesse.
L'heure est à la sérénité.
A l'analyse, on s'aperçoit bien que de ce point de vue, l'Algérie ne s'inscrit manifestement pas sur la carte mondiale de la sérénité, et que son aéronef diplomatique plane toujours au dessus du terrain vague de cette carte, dans un trou d'air qui semble illimité
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