Les élus tournent le dos au peuple, le gouvernement brille par son immobilisme et la classe politique indifférente devant l’absence d’enjeux électoraux très proches.
Flambée des prix, chômage, baisse du pouvoir d’achat, à ces ingrédients l’on ajoutera le stress des foyers qui doivent faire face à une rentrée sociale très particulière marquée par trois événements principaux: Ramadhan, Aïd et rentrée scolaire. Sans oublier, bien évidemment, la déception de milliers de citoyens demandeurs de crédits de consommation après la décision du gouvernement de supprimer cette formule. D’autres sont rongés par la crainte de perdre leur poste d’emploi suite aux nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. L’on fera l’impasse sur les soucis quotidiens du citoyen algérien, illustrés notamment par la hogra et la bureaucratie. Un cocktail explosif qui menace la paix sociale chère aux autorités publiques. La rue bouillonne et les signes d’une explosion se manifestent chaque jour que Dieu fait. Parfois, il suffit de rien ou même d’un banal tournoi régional de football pour que le pire se produise. C’est le cas des échauffourées qui ont eu lieu au village Ighil Ouantar à Seddouk (Béjaïa). Alors que deux équipes jouaient les dernières minutes de la rencontre, un individu pénètre sur le terrain. Cela a suffi pour mettre le feu aux poudres. Une bagarre généralisée s’ensuivit. Les supporters des deux équipes en arrivent rapidement aux mains après un moment d’échanges verbaux acerbes. Dans la foulée, on s’en prend au siège de la commune et à la Maison des jeunes. Hier encore, les citoyens de Tirmitine ont organisé un grand rassemblement devant le tribunal de la ville de Tizi Ouzou. (Ndrl lire le papier de Kamel Boudjadi). Mais en Algérie, la révolte est souvent liée à des problèmes de fond ancrés comme une fatalité dans la société et qui se reproduisent chaque année face à une incroyable impuissance des autorités publiques à leur trouver des solutions. C’est le cas de l’éternel problème du logement. Le scénario est le même: l’APC affiche la liste, et le déluge s’ensuit. Pas plus tard que la semaine dernière, des mécontents ayant été écartés, selon leurs dires, de la liste des bénéficiaires de logement dans le cadre de l’évacuation des habitants du site du Bardo, ont protesté devant une école primaire située sur le même site, qui abritait l’opération des recours, en présence du chef de daïra. Les citoyens ont accusé les élus locaux de pistonner leurs connaissances et d’écarter de la liste des bénéficiaires, les personnes qui sont véritablement dans le besoin.Les élus tournent le dos au peuple qui les a confortablement placés dans leurs sièges. Absence de communication et d’interlocuteur, rupture de contact et surtout grand désarroi poussent jeunes et vieux dans la rue, notamment pour contester, comme ce fut le cas à Khenchela après l’arrêt des travaux de la construction d’un nouvel hôpital.Les jeunes se sentant exclus et marginalisés en raison de l’absence de toute prise en charge de leurs préoccupations, investissent les rues, saccagent les commerces et bâtiments administratifs. Mais ces messages de la rue peinent à trouver une oreille attentive. La classe politique doit assumer une grande part de responsabilité dans cette situation. Face à l’absence d’enjeux électoraux très proches, les partis se murent dans un silence et n’affichent aucun intérêt pour les préoccupations des citoyens.Quant aux réponses apportées par le gouvernement, lorsque toutefois il décide de réagir, elles sont en général évasives ne répondant souvent à aucune logique. En Algérie, il y a un mouvement social qui se développe en dehors des partis politiques et des syndicats traditionnels. Ce n’est pas le schéma idéal d’un Etat de droit qui aspire à la paix et à la démocratie.
Achira MAMMERI L'EXPRESSION 01-09-2009
Flambée des prix, chômage, baisse du pouvoir d’achat, à ces ingrédients l’on ajoutera le stress des foyers qui doivent faire face à une rentrée sociale très particulière marquée par trois événements principaux: Ramadhan, Aïd et rentrée scolaire. Sans oublier, bien évidemment, la déception de milliers de citoyens demandeurs de crédits de consommation après la décision du gouvernement de supprimer cette formule. D’autres sont rongés par la crainte de perdre leur poste d’emploi suite aux nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. L’on fera l’impasse sur les soucis quotidiens du citoyen algérien, illustrés notamment par la hogra et la bureaucratie. Un cocktail explosif qui menace la paix sociale chère aux autorités publiques. La rue bouillonne et les signes d’une explosion se manifestent chaque jour que Dieu fait. Parfois, il suffit de rien ou même d’un banal tournoi régional de football pour que le pire se produise. C’est le cas des échauffourées qui ont eu lieu au village Ighil Ouantar à Seddouk (Béjaïa). Alors que deux équipes jouaient les dernières minutes de la rencontre, un individu pénètre sur le terrain. Cela a suffi pour mettre le feu aux poudres. Une bagarre généralisée s’ensuivit. Les supporters des deux équipes en arrivent rapidement aux mains après un moment d’échanges verbaux acerbes. Dans la foulée, on s’en prend au siège de la commune et à la Maison des jeunes. Hier encore, les citoyens de Tirmitine ont organisé un grand rassemblement devant le tribunal de la ville de Tizi Ouzou. (Ndrl lire le papier de Kamel Boudjadi). Mais en Algérie, la révolte est souvent liée à des problèmes de fond ancrés comme une fatalité dans la société et qui se reproduisent chaque année face à une incroyable impuissance des autorités publiques à leur trouver des solutions. C’est le cas de l’éternel problème du logement. Le scénario est le même: l’APC affiche la liste, et le déluge s’ensuit. Pas plus tard que la semaine dernière, des mécontents ayant été écartés, selon leurs dires, de la liste des bénéficiaires de logement dans le cadre de l’évacuation des habitants du site du Bardo, ont protesté devant une école primaire située sur le même site, qui abritait l’opération des recours, en présence du chef de daïra. Les citoyens ont accusé les élus locaux de pistonner leurs connaissances et d’écarter de la liste des bénéficiaires, les personnes qui sont véritablement dans le besoin.Les élus tournent le dos au peuple qui les a confortablement placés dans leurs sièges. Absence de communication et d’interlocuteur, rupture de contact et surtout grand désarroi poussent jeunes et vieux dans la rue, notamment pour contester, comme ce fut le cas à Khenchela après l’arrêt des travaux de la construction d’un nouvel hôpital.Les jeunes se sentant exclus et marginalisés en raison de l’absence de toute prise en charge de leurs préoccupations, investissent les rues, saccagent les commerces et bâtiments administratifs. Mais ces messages de la rue peinent à trouver une oreille attentive. La classe politique doit assumer une grande part de responsabilité dans cette situation. Face à l’absence d’enjeux électoraux très proches, les partis se murent dans un silence et n’affichent aucun intérêt pour les préoccupations des citoyens.Quant aux réponses apportées par le gouvernement, lorsque toutefois il décide de réagir, elles sont en général évasives ne répondant souvent à aucune logique. En Algérie, il y a un mouvement social qui se développe en dehors des partis politiques et des syndicats traditionnels. Ce n’est pas le schéma idéal d’un Etat de droit qui aspire à la paix et à la démocratie.
Achira MAMMERI L'EXPRESSION 01-09-2009
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