Friday, September 21, 2007

Algérie: Attentat à Lakhadaria

Trois étrangers - deux Français et un Italien - ont été blessés dans un attentat suicide près de Lakhdaria à l'est d'Alger, au lendemain d'un appel du numéro 2 d'Al Qaïda à "débarrasser" le Maghreb des Français et des Espagnols qui y résident.
Les trois étrangers, employés de sociétés travaillant en Algérie, étaient en voiture, escortés par des gendarmes algériens, lorsqu'ils ont été heurtés par un véhicule piégé conduit par un kamikaze, posté sur le passage de leur convoi, selon une source diplomatique européenne à Alger et des informations recueillies sur place par un correspondant de l'AFP.
L'attentat a été confirmé par le ministère algérien de l'Intérieur dans un communiqué faisant état d'un total de neuf blessés, "hors de danger". Le ressortissant italien est le plus gravement atteint, selon la source diplomatique européenne.
Cette action intervient au lendemain de l'appel du numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri dans une vidéo mise en ligne jeudi - à soutenir la branche nord-africaine du réseau terroriste d'Oussama Ben Laden, et à "débarrasser" le Maghreb des Français et des Espagnols installés dans les anciennes colonies d'Afrique du Nord.
Selon des services de renseignement français à Paris, deux Français, qui travaillaient à Alger pour Aéroports de Paris (ADP), ont été rapatriés en urgence mardi à Paris à la suite de menaces d'enlèvement d'un "groupe terroriste de la mouvance d'Al-Qaïda".
Les services français avaient été alertés par leurs homologues algériens "il y a une dizaine de jours" sur des "menaces précises d'enlèvement" visant ces personnes, selon les mêmes sources.
Aéroports de Paris a confirmé cette information à l'AFP, ajoutant que la décision de rapatriement avait été prise en "application des procédures d'ADP et du principe de précaution".
Les deux employés d'ADP travaillaient dans le cadre d'un contrat de gestion du nouvel aéroport international d'Alger inauguré à l'été 2006. "Nous continuons à travailler pour nos clients algériens", a précisé ADP.
L'attentat-suicide de vendredi est le premièr visant des étrangers après plusieurs actions similaires perpétrées depuis le 11 avril, notamment contre le palais du gouvernement à Alger, un commissariat de la banlieue est, un rassemblement sur le passage du cortège présidentiel à Batna (est) et une caserne de gardes côtes à Dellys (Kabylie, est).
Ces attaques ont fait au moins 85 morts, plusieurs dizaines de blessés et marqué une recrudescence des attaques islamistes après des mois d'accalmie relative.
Ils répondaient au durcissement des autorités qui depuis février avaient lancé de vastes opérations de ratissage des maquis islamistes, dont en Kabylie, alors que l'appareil judiciaire reprenait les dossiers en instance de plusieurs "émirs", condamnés à la peine capitale ou a de lourdes peines de prison, la plupart par contumace.
Dans les années 1990, une trentaine de Français ont été assassinés en Algérie par les groupes armés islamistes qui avaient ordonné aux étrangers de quitter le pays sous peine de mort.
Le 17 septembre, le Département d'Etat américain avait mis sur internet une alerte recommandant à ses ressortissants résidant en Algérie ou désirant s'y rendre, "d'évaluer attentivement les risques posés à leur sécurité personnelle".
L'avertissement soulignait que la situation sécuritaire en Algérie restait caractérisée par "des attaques terroristes soutenues, y compris des attaques à la bombe, des faux barrages, enlèvements, embuscades et assassinats qui surviennent régulièrement".
Par Par Hassen ZENATI AFP

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