Thursday, October 06, 2011

ONU - IV Commission - New-York - Discours de Madame Latifa Ait-Baala

ONU - IV Commission - New-York

Latifa Aït-Baala

Présidente, Action Internationale Femmes

04 octobre 2011

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Madame la présidente,

Excellence, Mesdames et Messieurs,

Il y a un an jour pour jour, je plaidais devant cette honorable assemblée la cause d'un haut cadre du polisario arrêté par la milice de son propre camp parce qu'il a comme le rappelle Human Rights Watch, « approuvé publiquement la solution du Maroc au conflit et déclaré qu'il retournerait à Tindouf pour la défendre, ce qui est son droit » (23 sept 2010).

Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud que j'ai pu rencontrer est tout simplement préoccupé par l'intérêt des populations, un intérêt qu'il estime être pris en considération dans le cadre du plan d'autonomie tel que présenté en 2007 par le Maroc devant les instances onusiennes.

Libéré grâce à la pression de la communauté internationale, ce réfugié un peu trop bruyant devient personae non gratae, après plus de 31ans passés dans les camps de Tindouf.

Depuis le 30 novembre dernier, Mustapha Salma remis au Délégué du HCR à Nouakchott en Mauritanie est toujours en attente d’une solution humanitaire, passant de sit-in en grèves de la faim, loin de sa femme et ses enfants restés dans les camps.

Mesdames et Messieurs,

Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud est le précurseur du réveil démocratique dans le monde arabe, ce réveil démocratique que cette honorable assemblée soutient.

Il est le symbole de toute une population en souffrance dans les camps de Tindouf, une population déterminée aujourd'hui à prendre son destin démocratique en mains. Ce destin démocratique, elle en rêve et elle le chante, à l'image du chanteur engagé Najem Allal devenu lui aussi la bête noire du polisario, subissant humiliations et sévices aux portes du siège du HCR dans les camps de Tindouf, là où il a décidé de planter sa tente afin d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le sort des populations, une tente qui d'ailleurs a été brûlée par le polisario. Ce combat est aussi porté par une jeunesse sahraouie solidaire du sit-in devant le siège du HCR.

Mesdames et Messieurs,

La communauté internationale se doit d'être attentive aux aspirations démocratiques. Elle se doit d'être à l'écoute, de soutenir et accompagner ces aspirations si elle veut éviter de commettre les erreurs du passé.

Elle se doit de prêter enfin attention aux souffrances des populations et non à l'histoire travestie et aux discours édulcorés du polisario que le réveil démocratique notamment en Libye a fini par mettre à nu et révéler au grand jour les liens vitaux du polisario avec le régime de Khadafi, un polisario qui n'a pas hésité à aller à l'encontre de la volonté du peuple libyen en combattant militairement aux côtés du colonel déchu. Des informations confirmées notamment par l'OTAN. Il faut dire que Khadafi a été le père sprituel du polisario, le père des régimes où la voix du peuple n'existe tout simplement pas.

Une grande page de l'histoire démocratique dans le monde arabe se déroule aux portes de l'occident. Cette page, le Maroc a voulu la soutenir et l'écrire avec tous ceux et toutes celles épris de justice et du respect de la légalité internationale.

Le Maroc lui-même n'a pas attendu ce que d'aucuns appellent le « printemps arabe » pour prendre en considération les aspirations de son propre peuple. C'est la main tendue qu'il a entamé un processus de réconciliation avec ses enfants du polisario. Il y va non seulement de l'intérêt des populations mais aussi parce que la paix et la sécurité de toute la région notamment la région du Sahel où l'AQMI et ses partenaires opèrent en toute quiétude, sont des défis cruciaux.

Cette logique de paix, le Maroc l'a inscrite dans sa constitution nouvellement adoptée par voie référendaire à laquelle les électeurs ont adhéré à une écrasante majorité, avec un plébiscite inégalé par les populations marocaines sahraouies dans les provinces du Sud, territoires pourtant dits contestés.

Cette nouvelle constitution pose les fondamentaux d'un Maroc forgé sur ses composantes arabo-islamique, amazigh et saharo-hassanie, nourri et enrichi de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen.

C'est aussi un Maroc réformé et résolument tourné vers l'avenir ayant à coeur l'engagement en faveur d'un progrès commun, des principes, des droits et des obligations internationales.

Enfin, la Constitution marocaine consacre le principe d'une régionalisation avancée fondée notamment sur un développement régional intégré et équilibré. Elle pose concrètement les jalons de sa proposition d'autonomie, un nouveau pacte constitutionnel dont le pilier essentiel est la dignité politique et sociale du citoyen.

Madame la présidente,

Mesdames et Messieurs,

En conclusion, je formule le vœu que cette honorable assemblée soutienne cette opportunité politique, une solution qui puisse enfin garantir la stabilité et la sécurité dans la région, et contribue à la réalisation tant attendue d'un Grand Maghreb réconcilié, uni et renforcé.

Je vous remercie pour votre attention.

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