Saturday, April 17, 2010

MAROC : LA VRAIE GUERRE CONTRE LE TERRORISME.

Depuis 2003, le Maroc a démantelé une vingtaine de cellules terroristes avant qu’elles mettent leur projet à exécution, cela n’a rien à voir avec la liberté d’opinion.
Après les attentats du 16 Mai 2003, qui ont fait 44 morts, le Maroc a adopté dans l’urgence, mais par consensus de tous les groupes parlementaires, y compris les Islamistes du Parti de la justice et du développement, une loi anti-terroristes. Elle ressemble à celles adoptées par les grandes démocraties. Elle permet aux services de police de prolonger la détention préventive, d’opérer des écoutes et de suivre les flux monétaires.
Il est évident qu’une telle législation est une loi d’exception, et qu’elle ne peut se justifier que par l’existence d’un péril réel. Or depuis 2003 il n’ya pas eu d’autres attentats au Maroc. ‘’ANNASSIR’’, une ONG Islamiste radicale, joue sur les mots pour dénoncer l’application de cette loi. La réalité est toute autre.
Pas moins d’une vingtaine de cellules terroristes, organisées, ayant déjà planifié des actes terroristes, choisi les cibles, ont été démantelées et leurs membres déférés devant la justice. Une cellule à la ville Khouribga a été arrêtée alors qu’elle avait déjà confectionné les bombes qui devaient servir quelques jours plus tard.
La plupart des cellules terroristes arrêtées en Europe enregistrent une forte présence de Marocains, ce sont là des faits qui justifient pleinement la politique Sécuritaire, la loi anti-terroriste.
SALAFISTES ET JIHADISTES
L e Maroc est-il un terreau du terrorisme ? Non c’est faux. Mais ce pays a connu depuis les années 80 l’introduction d’un courant, la Salafiya Jihadiste, qui s’est incrusté dans les quartiers Suburbains.
Le mouvement national Marocain, la lutte contre l’occupant ont été menés par les Salafistes, Allal El Fassi, Mokhtar Soussi sont de grands théoriciens de la Salafya. Ce mouvement de pensée, s’appuie sur l’Islam comme référent Identitaire, non pas pour rejeter la modernité, mais pour la plier à ce qu’il considère comme des ‘’Spécificités’’.
La Salafya Jihadia n’a aucun lien avec cette doctrine. Elle refuse la modernité. Elle ne reconnait pas les Etats-Nation et rêve du retour à la ‘’Ouma Islamique’’, elle considère comme un devoir religieux d’imposer l’Islam, partout dans le Monde et par la violence. Il n’ya pas de Salafistes Jihadistes pacifiques, parce que le Jihadisme, c’est la guerre contre tous les autres, considérés comme impie. Il faut donc une dose importante d’ignorance pour faire l’amalgame entre la Salafya et le Jihadisme.
Au Maroc ces groupuscules ont pu proliférer dans certains quartiers sans être inquiétés par les pouvoirs publics. Ceux-ci n’y voyaient pas de grands dangers. D’autant plus qu’en imposant une religiosité stricte, Ces groupuscules combattaient à leur manière des phénomènes de délinquance liés à la marginalisation de ces quartiers.
Après le 16 Mai, les sécuritaires ont arrêté tous ces groupuscules. Le chiffre exact est de 3000 arrestations. Dont la majorité a été relaxée faute de preuves. Des abus ont été constatés et reconnus par les pouvoirs publics. Les militants des droits de l’home les plus résolus refusent de parler d’abus systématiques. Ceux qui ont été condamnés, l’ont été à l’issue de procès équitables de l’aveu de toutes les organisations de droits de l’homme.
La thèse des rares voix qui les défendent s’appuie sur les cas de ce que l’on désigne comme le ‘’Cheikhs du Jihadisme’’. Il s’agit des théoriciens de ce courant qui parcouraient le pays pour répondre leur idéologie. Ils ont formé des centaines de Jihadistes, prôné la violence, déclaré la société Marocaine impie. Il est vrai par ailleurs qu’aucun d’entre eux n’avait de lien direct avec la préparation des attentats. L’incitation à la haine, à la violence, n’est pas considérée par la loi marocaine comme une opinion mais comme un délit grave. Les législations anglo-saxonnes sont permissives de ce point de vue, mais elles ne sont pas le modèle du législateur marocain.

Au-delà du sécuritaire.
Présenter la lutte anti-terroriste au Maroc comme un simple acharnement sécuritaire est une hérésie absolue. Le pays mène une politique de sécularisation religieuse tous azimut. Le Roi, qui est aussi le commandeur des croyants, c'est-à-dire la plus haute autorité religieuse met toute son aura dans la balance.
Il s’agit d’une véritable reconquête de l’espace religieux pour un Islam tolérant, ouvert, inscrit dans la marche vers la modernité. Contrairement à des pays, comme l’Egypte par exemple, le Maroc n’a pas reculé face au phénomène Islamiste. Bien au contraire le pays a promulgué le code de la famille le plus égalitaire du monde musulman et a préservé les libertés individuelles.
L’une des questions soulevées par « Annassir », et qui trouve un écho chez certaines couches de la population, est la condamnation par les tribunaux marocains de citoyens qui complotaient contre l’Etranger. Le Maroc a démantelé des réseaux qui envoyaient des Jihadistes en Irak ou en Afghanistan renforcé AL QAIDA. Il le fait au nom de son engagement international de lutte contre le terrorisme. Il n’y a pas de « bon terroriste » pour la loi marocaine.
Il s’agit d’une vraie guerre qu’un pays qui entre de plein pied dans la modernité, même contre des courants régressifs alimentés par la précarité des couches les plus démunies de la société. Elle est économique, sociale, culturelle, mais aussi sécuritaire. Le Roi tient à ce qu’elle se fasse dans le cadre de l’Etat de droit. Les quelques abus constatés ont été sévèrement sanctionnés.
Le fait que, jusqu’ici, les forces de sécurité ont toujours réussi à démanteler les cellules avant qu’elles ne passent à l’acte, ne signifie pas qu’il n’y a plus de danger. Comme toute la sphère arabo-musulmane, le Maroc se sait menacer et agit en conséquence. Il est puéril d’affirmer le contraire.
Ahmed Charai : Directeur de publication de l’hebdomadaire « L’observateur » ; Président de Med Radio ; Membre du Conseil d’administration de plusieurs ONG et Think-Tank US (CSIS, FPRI, SFCG).

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