Ce reflux vers l’intérieur du pays est un indice des difficultés qu’éprouve le Gspc Al Qaîda à percer le dispositif sécuritaire dans et autour de la capitale.
Le Gspc Al Qaîda reprend du poil de la bête. Trois attaques sanglantes et une quarantaine de morts en moins d’un mois, soit 26 jours. La succession d’attaques terroristes menées vient après les coups qui lui ont été assenés par les forces de sécurité ces 10 derniers mois ainsi que le maillage très sévère de la capitale qui reste le but médiatique essentiel, estiment les spécialistes de la questionb sécuritaire. Cette attaque peut aussi supposer qu’il y a un lien de solidarité entre branches d’Al Qaîda par rapport à l’opération spectaculaire de l’armée malienne contre une base d’Al Qaîda au nord de Mali. Pas moins de 26 terroristes du groupe d’Abou Zeïd ont été éliminés au cours de cette opération menée mardi dernier en collaboration avec l’armée algérienne, la France, le Canada et les Etats-Unis, selon des sources sécuritaires. Pour rappel, 9 militaires ont été assassinés et plusieurs autres ont été blessés, dont certains grièvement, le 25 mai dernier lors d’une attaque terroriste entre les localités de M’chounèche relevant de la wilaya de Batna et M’ziraâ relevant de la wilaya de Biskra. Une autre attaque sanglante survenue le 2 juin dernier à Timezrit (Boumerdès) a coûté la vie à 11 personnes dont 9 éléments de la Bmpj. Si à l’issue de l’attaque de Biskra les assaillants ont été repoussés avant de récupérer leur butin, lors de l’attaque de Timezrit, pas moins de 8 kalachnikovs et 7 pistolets automatiques ont été emportés par les terroristes. Celle survenant en fin d’après-midi de mercredi dernier à Bordj Bou Arréridj, apparemment plus élaborée et où les activistes d’Aqmi ont utilisé des lance-roquettes traditionnels, a fait 19 morts dont 18 gendarmes du GIR (groupe d’intervention réserviste) escortant le personnel de l’entreprise japonaise (Cojaal) chargée de réaliser un tronçon de l’autoroute Est-Ouest. Suite à cette attaque, 21 armes automatiques de type kalachnikov ont été emportées par les assaillants qui ont été en nombre important (près d’une quarantaine), indique-t-on. Décidément, la surveillance accrue de la bande frontalière sud-est et le couloir (El Oued-Biskra-Batna-M’sila), le principal axe de trafic d’armes, a contraint Al Qaîda de se rabattre sur les armes récupérées sur les cadavres des victimes pour renforcer son armement. Le recours à la stratégie de l’embuscade à défaut de disposer de quantités de TNT semble être une réponse opérationnelle à la pression des forces de sécurité. Selon un observateur de la scène sécuritaire, le Gspc-Al Qaîda serait en train de se reconstituer malgré les dissensions internes et de concentrer ses actions sur ce qui est connu comme sa base de départ ou son fief, pour parvenir ensuite à commettre des attentats dans la capitale et sa périphérie immédiate. Ce reflux est indéniablement un indice des difficultés à prendre à défaut le dispositif sécuritaire dans et autour de la capitale. L’éparpillement des attaques vise à amener les services de sécurité à déployer des forces plus importantes sur un espace plus étendu dans le but de créer la faille, disent aussi les mêmes analystes. Les sanguinaires cherchent également à élever le facteur risque car les attaques contre les services de sécurité s’inscrivent clairement dans cette stratégie médiatique mais elles visent en même temps à troubler le pouvoir et à mettre l’Algérie dans l’embarras vis-à-vis des capitales étrangères. Pour rappel, cette médiatisation par le sang a conduit le Gspc-Al Qaîda, alors totalement affaibli, à s’attaquer durant presque la même période de l’année dernière aux coopérants étrangers. Durant cette période, 3 attentats ont été perpétrés à Dellys, Bordj El Kiffan et Beni Amrane. A Dellys et Bordj El Kiffan les terroristes avaient ciblé les éléments de l’ANP. A Beni Amrane c’est la base du groupe français Razel qui a été visée. Toutefois, les terroristes avaient bien choisi le timing pour perpétrer leur attentat. Ce dernier coïncide avec la saison estivale et l’approche de quelques rendez-vous internationaux, à l’image du Panaf.
Mohamed BOUFATAH L'EXPRESSION 22-06-2009
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